À la demande de Yarden Bibas, survivant de la captivité, le député Hili Tropper a lu aujourd’hui (lundi) à la Knesset, en présence du Premier ministre, un discours poignant rédigé par Bibas lui-même.

« Monsieur le Premier ministre, mon nom est Yarden Bibas, et alors que vous entendez mon discours, je suis en deuil pour ma femme Shiri et mes enfants Kfir et Ariel. Mes enfants innocents et purs ont été enlevés de notre maison et assassinés en captivité. On aurait pu et on aurait dû les sauver. Les terroristes ont envahi Nir Oz en simple sandales, et ma famille et moi avons été kidnappés avec une cruauté indescriptible et emmenés à Gaza. »

« Ce matin-là, l’État n’était pas présent à Nir Oz. Seuls des héros locaux — des membres des unités de réponse rapide et des soldats courageux — ont fait tout leur possible, payant parfois de leur vie. Aujourd’hui, 514 jours plus tard, je suis rentré de Gaza dans une réalité insoutenable où j’ai dû enterrer toute ma famille en une seule journée. Je ne souhaite à personne ce cauchemar. Malgré cette douleur infinie, je vous demande de vous arrêter un instant. Ce n’est pas encore l’heure de la vengeance. »

Bibas a poursuivi en appelant à la libération immédiate des otages encore détenus par le Hamas, y compris son ami d’enfance David Cunio et son frère Ariel. Il a évoqué les filles de David, capturées à l’âge de trois ans, qui attendent désespérément de retrouver leur père.

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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« Je sais que je ne pourrai plus jamais serrer mes enfants et ma femme dans mes bras. Mais nous devons sauver ceux qui peuvent encore l’être. »

Il a ensuite exhorté le Premier ministre à prendre ses responsabilités :

« 514 jours se sont écoulés et vous, ainsi que votre gouvernement, refusez toujours d’assumer la moindre responsabilité. Pourtant, 83 % des Israéliens et 1 500 familles endeuillées exigent la création d’une commission d’enquête nationale. Cette demande ne vise pas à désigner des coupables, mais à tirer les leçons nécessaires pour éviter une nouvelle catastrophe. »

Yarden Bibas a conclu son message par un puissant appel à l’unité nationale :

« En regardant par la fenêtre du véhicule funéraire, j’ai vu le peuple d’Israël uni dans la douleur. Des religieux, des laïcs, des ultra-orthodoxes, tous ensemble, agitant des drapeaux et pleurant. Ils étaient avec moi. Je ne les connaissais pas, mais je savais qu’ils étaient mes frères et mes sœurs. Monsieur le Premier ministre, que faites-vous pour préserver cette unité ? »

Enfin, il a adressé une invitation directe à Benjamin Netanyahu :

« Je n’ai pas encore remis les pieds chez moi à Nir Oz. Je ne sais pas ce qui m’y attend. Je vous demande de venir avec moi, d’entrer ensemble pour la première fois depuis le 7 octobre. Si nous ne regardons pas cette tragédie en face, nous ne pourrons jamais nous reconstruire. »