Le groupe terroriste Houthi, soutenu par l’Iran et basé au Yémen, a lancé un ultimatum clair à Israël : autoriser l’acheminement de l’aide humanitaire vers Gaza dans un délai de 24 heures, faute de quoi les attaques contre les navires israéliens en mer Rouge reprendront. Cette menace, émise ce mardi, marque une nette escalade alors que les pourparlers de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas s’effondrent, faisant craindre une extension du conflit à l’ensemble de la région.

Une menace directe contre Israël et les intérêts américains

D’après Srugim News, des hauts responsables houthis ont averti qu’en l’absence de livraison d’aide à la bande de Gaza d’ici mercredi soir, ils prendraient des mesures immédiates pour bloquer les navires israéliens dans cette voie maritime stratégique. Hizam al-Assad, membre du bureau politique des Houthis, a renforcé cette menace lors d’un entretien avec le journal officiel du Hamas, promettant une “guerre totale” en cas de reprise des combats à Gaza.

“Nous attaquerons les intérêts américains dans la région s’ils défendent l’entité sioniste ou soutiennent son agression contre notre peuple à Gaza,” a-t-il déclaré, menaçant également de riposter si le Yémen venait à être visé.

Un contexte explosif après l’échec du cessez-le-feu

Cet ultimatum intervient après une série de provocations houthis ces derniers jours, dans un climat de tensions accrues depuis l’échec de l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages conclu fin février 2025. Cet accord, qui avait permis la libération de six otages, dont Omer Wenkert, s’est effondré en raison de désaccords sur son application. À ce jour, 97 otages israéliens restent captifs à Gaza, selon les estimations israéliennes.

Les Houthis, qui font partie de l’“Axe de la Résistance” dirigé par l’Iran aux côtés du Hamas et du Hezbollah, ont saisi cette impasse pour afficher leur puissance, liant leurs actions aux opérations militaires israéliennes à Gaza. La mer Rouge, artère vitale du commerce mondial, est devenue une cible privilégiée des Houthis depuis fin 2023. Le groupe a mené des dizaines d’attaques par drones et missiles contre des navires commerciaux et israéliens, perturbant le trafic maritime.

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Une réponse militaire imminente ?

En réaction aux menaces, Israël a renforcé sa présence navale dans la région, déployant le destroyer INS Magen au large d’Eilat. Toutefois, aucune frappe directe des Houthis contre des navires israéliens n’a été confirmée depuis décembre 2024.

Les États-Unis et le Royaume-Uni ont riposté à plusieurs reprises aux attaques houthis, lançant des frappes aériennes sur leurs positions au Yémen, notamment en janvier 2025, entraînant la mort de 17 combattants houthis, selon le Pentagone. Le 3 mars, le département américain de la Défense a annoncé son intention de cibler les dirigeants houthis, une opération qui pourrait s’accélérer si l’ultimatum venait à être mis à exécution.

Une aide humanitaire toujours limitée

L’acheminement de l’aide vers Gaza reste très restreint depuis la rupture du cessez-le-feu. Les agences de l’ONU signalent que seulement 20 camions humanitaires entraient quotidiennement la semaine dernière, bien en dessous des 500 nécessaires, en raison des restrictions israéliennes et des combats en cours près de Rafah.

Alors que l’ultimatum approche de son échéance, la menace des Houthis plane sur une région déjà sous tension, mettant à l’épreuve la fermeté d’Israël et l’équilibre fragile du Moyen-Orient.