Sur fond de tensions croissantes avec la Turquie et après le succès retentissant d’Avichay Adraee en langue arabe, Tsahal ouvre un nouveau front médiatique : un porte-parole de l’armée israélienne en turc.

Ce mardi soir, l’armée israélienne a lancé un compte X (anciennement Twitter) en langue turque, visant à diffuser des informations sur l’armée et ses opérations directement auprès du public turc. Dans la première vidéo publiée, le commandant Arie Sheroz Schlicher s’adresse aux internautes turcs en déclarant : « Ici, nous publierons des informations rapides et fiables sur Tsahal. »

Une réponse aux menaces d’Erdogan

Cette initiative intervient alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan a récemment durci son ton envers Israël. Lundi, il a déclaré :
« Ceux qui cherchent à profiter de l’instabilité en Syrie en encourageant des divisions ethniques et religieuses doivent savoir qu’ils n’atteindront pas leurs objectifs. Nous n’autoriserons pas le démembrement de la Syrie selon leurs plans. »

Les relations entre Israël et la Turquie se sont fortement détériorées ces dernières années, en raison des positions pro-palestiniennes d’Ankara et de son soutien à diverses factions régionales.

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

https://infos-israel.news/soutenez-infos-israel-news/

Un avertissement israélien sur la menace turque

En janvier dernier, un comité dirigé par l’ancien conseiller à la sécurité nationale israélienne, le professeur Yaakov Nagel, a remis un rapport détaillant les défis sécuritaires futurs. Ce rapport souligne que la présence croissante de la Turquie en Syrie, couplée à l’hostilité croissante d’Erdogan envers Israël, représente une menace stratégique majeure.

Le document met en garde contre une nouvelle menace émergente en Syrie, où un groupe sunnite radical pourrait remplacer l’influence iranienne et devenir un nouvel ennemi déterminé à ne pas reconnaître Israël.

Le rapport poursuit :
« Si ce groupe sunnite acquiert une stature étatique en Syrie, il pourrait représenter un danger encore plus grand que l’Iran, bénéficiant d’une autonomie militaire et d’un soutien logistique structuré. Le problème s’aggravera si ce groupe devient un véritable proxy turc, renforçant ainsi l’ambition d’Ankara de restaurer son influence ottomane. »

Selon l’analyse, la présence militaire turque croissante en Syrie pourrait entraîner un risque d’affrontement direct entre Israël et la Turquie.

Une puissance régionale à ne pas sous-estimer

La Turquie est aujourd’hui considérée comme une puissance militaire et économique majeure dans la région. En 2023, son industrie de défense a atteint un chiffre d’affaires de 5,5 milliards de dollars, soit près de la moitié des exportations d’armement israéliennes.

Avec l’armée la plus importante du bassin méditerranéen oriental et une expérience militaire acquise en Syrie, en Libye et dans le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, Ankara représente un défi stratégique de taille pour Jérusalem.

Israël, conscient de ces nouvelles réalités géopolitiques, semble donc intensifier ses efforts de communication et de contre-influence pour répondre à la montée en puissance turque.