Le nouveau chef d’état-major a pris ses fonctions avec fracas et a immédiatement mis l’accent sur le point faible de Tsahal, comme le montrent les enquêtes du 7 octobre. Lors de sa première visite à Gaza, il a annoncé un exercice surprise. Selon lui, « une telle attaque se produira, il faut être prêt ». Il a également signalé aux membres de l’état-major qu’il n’était pas là pour jouer.
Zamir aux soldats : « Soyez toujours prêts »
Le choix du chef d’état-major, le général Eyal Zamir, de commencer son premier jour en fonction par une visite à Gaza n’a surpris personne. Il est naturel que le soldat numéro un commence son mandat dans la zone où son prédécesseur, Herzi Halevi, a échoué, aboutissant à une guerre d’un an et demi sans issue, avec un cessez-le-feu fragile.
Cependant, Zamir ne s’est pas contenté de saluts et de briefings. Après être entré dans la zone tampon pour visiter un poste près de Beit Hanoun, il a annoncé un exercice surprise au commandant de la compagnie : « Vous êtes attaqués par le Hamas, agissez immédiatement ». Des officiers présents ont rapporté que le commandant sortant de la région sud, Yaron Finkelman, a été pris de court. Ce ne sera certainement pas la dernière fois.
Après avoir déclaré « attaque du poste », Zamir a simulé un scénario similaire à celui du 7 octobre, circulant entre les positions et interrogeant les soldats sur la zone et les menaces. Il a même manipulé une mitrailleuse MAG. À la fin de l’exercice, il a dit à un commandant de compagnie du bataillon Netzah Yehouda : « Une telle attaque aura lieu. Ce n’est pas une question de ‘si’, mais de ‘quand’, et vous devez être prêts ».
Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile :
Zamir savait que son premier acte serait perçu comme un message fondateur, et il a immédiatement visé le point faible de Tsahal, comme le confirment les enquêtes accablantes sur les échecs du 7 octobre. Et ce, avant même que son équipe, dont la composition a été révélée par Ynet et Yediot Aharonot, ne commence à traiter les graves lacunes identifiées.
« Ce n’est pas une question de ‘si’, mais de ‘quand’ »
Des sources militaires de haut rang indiquent que Zamir a pris ses fonctions avec force, car malgré toute son expérience et ses connaissances, il lui manque un élément essentiel : le temps. Il l’a dit aux hauts responsables de l’état-major lors d’une réunion nocturne de nominations, aux soldats qu’il a visités et aux dirigeants locaux qu’il a rencontrés. « La guerre pourrait reprendre à tout moment », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il était impératif de « détruire le Hamas ».
Dans son premier ordre du jour, Zamir a reconnu que Tsahal « n’a pas rempli sa mission le 7 octobre » et qu’il entend secouer l’armée. Comme le montrent les enquêtes, il a beaucoup de travail à faire en matière de signification opérationnelle, de préparation et d’autres fondamentaux. Il n’aura aucun état de grâce, surtout pour quelqu’un qui insiste sur la valeur de la victoire.
En conséquence, Zamir a également envoyé un message clair aux membres de l’état-major, qu’ils restent ou qu’ils partent : il n’est pas là pour plaisanter. Une autre réunion de nominations s’est tenue hier soir, débutant à 20h30 et se terminant seulement ce matin. La réunion de mercredi soir, quant à elle, s’est achevée vers 4h du matin. Après seulement deux heures de sommeil, tous ont poursuivi avec une évaluation de la situation. « C’était une réunion difficile », a déclaré un haut responsable, « de nombreux noms d’officiers tombés au combat ont été mentionnés, ravivant des souvenirs ».
Une réforme urgente, mais un manque de soldats
Lors des premières réunions, Zamir a défini ses objectifs pour le renforcement des forces : il veut renforcer l’armée de terre en créant une nouvelle brigade de chars et en rétablissant la compagnie de reconnaissance blindée. Mais pour cela, il lui faut un élément essentiel : plus de soldats. Or, le gouvernement actuel ne l’aide pas avec la nouvelle loi sur la conscription.
Dans son discours d’entrée en fonction, Zamir a insisté sur l’importance de l’égalité du fardeau militaire, montrant qu’il ne compte pas être une simple approbation pour une loi d’exemption. En parallèle, il a adopté un ton religieux et juif qui a été bien accueilli. Mais il sait qu’il marche sur un fil fragile, entouré de dangers bien plus sérieux que ceux habituellement rencontrés au quartier général de l’armée.
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