Des convois de renforts sont arrivés sur la côte syrienne, où les affrontements se poursuivent entre les loyalistes de l’ex-dictateur et les forces du nouveau dirigeant, Ahmad al-Char’a. Le ministère de l’Intérieur syrien a appelé les civils à éviter les zones de combats, précisant qu’aucun groupe ne serait autorisé à opérer en dehors du cadre du régime en place.

Des combats violents entre les partisans de l’ancien régime et le nouveau pouvoir

Cette nuit (de jeudi à vendredi), des combats ont éclaté en Syrie entre les soutiens du président déchu, Bachar al-Assad, et les forces de sécurité du nouveau régime. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, une organisation d’opposition basée au Royaume-Uni mais disposant d’un vaste réseau d’informateurs en Syrie, au moins 70 personnes ont été tuées dans les affrontements qui se déroulent dans les régions de Lattaquié et Tartous.

Ce matin, l’agence de presse officielle syrienne SANA a publié des images montrant l’arrivée de renforts militaires dans la région côtière.

Une guerre civile qui refait surface

L’Observatoire syrien des droits de l’homme rapporte que plus de 70 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées ou prises au piège dans des combats sanglants et des embuscades.

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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Le journal libanais Al-Akhbar, proche du Hezbollah, a titré en première page :

« Syrie – La guerre civile refait surface. »

Selon des sources citées par Al-Jazeera, des cellules pro-Assad seraient toujours actives dans les campagnes de Lattaquié, avec le soutien et la supervision d’un « État étranger ».

De plus, le Conseil militaire pour la libération de la Syrie, une entité annoncée aujourd’hui par le général Ghayath Dalla, ancien membre de la quatrième division de Maher al-Assad, reçoit un soutien logistique du Hezbollah et des milices irakiennes ainsi que des « facilités » offertes par les Forces démocratiques syriennes.

Un conflit qui s’intensifie

Les affrontements, qui ont débuté hier, sont les plus meurtriers depuis la chute du régime d’Assad en décembre et la prise de pouvoir par les forces islamistes dirigées par Ahmad al-Char’a (alias Abu Mohammad al-Joulani).

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, les combats ont principalement lieu dans l’ouest du pays, où des milices pro-Assad ont lancé des attaques à Jableh et dans la région côtière de Lattaquié.

Dans le village de Beit Aana, la situation a dégénéré après que des habitants ont empêché l’arrestation d’un suspect accusé de trafic d’armes. En réponse, les forces de sécurité ont lancé une opération militaire, entraînant des affrontements avec des groupes armés non identifiés.

Face à cette escalade, l’armée a mené des bombardements par hélicoptère et de l’artillerie lourde contre des positions ennemies dans le village et les forêts avoisinantes.

La communauté alaouite sous pression

Des chefs religieux alaouites ont dénoncé « des attaques contre des maisons civiles », affirmant que ces opérations avaient semé la terreur parmi la population. En réaction, des dirigeants religieux ont appelé à des manifestations pacifiques aujourd’hui.

La région côtière, qui comprend Lattaquié et Tartous, abrite une importante population alaouite, la communauté dont est issu Bachar al-Assad.

Depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau régime, cette communauté se sent particulièrement menacée par d’éventuelles représailles, en raison des décennies de violence et de torture infligées sous le régime Assad. Cependant, Ahmad al-Char’a et ses partisans minimisent ces accusations, parlant de simples « incidents isolés ».