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Gena Turgel, 90 ans, a eu une vie qui est presque incroyable pour être vraie. «Quand j’y repense, je dois parfois me pincer pour voir si je suis vraiment en vie », a-t-elle dit sur NBC News.

Elle était âgée de seulement 16 ans quand sa ville natale de Cracovie a été bombardée le premier jour de la Seconde Guerre mondiale, le 1er septembre 1939. Ses frères ont été tués dans le ghetto juif où ils luttaient contre les nazis. Turgel a été envoyée dans trois camps de concentration.

Elle a été envoyée au camps de Plaszow, où elle a survécu pendant deux ans et demi jusqu’à ce qu’elle marcha à Auschwitz. Elle a survécu aux essai médicaux de l’infâme « docteur » Josef Mengele.

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Pendant son séjour à Auschwitz, Turgel été parquée nu dans une chambre à gaz avec des centaines d’autres. Miraculeusement elle s’en est sortie vivante. Elle avait 21 ans, et elle a dit qu’elle n’avait aucune idée de ce que voulait lui faire les nazis jusqu’à ce qu’une femme qu’elle connaissait lui ait dit: «Ne savez-vous pas ce qui vient de se passer pour vous ? Vous étiez dans la chambre à gaz! »

« J’ai complètement perdu ma voix, » dit-elle. « Je n’ai jamais réalisé que j’étais dans la chambre à gaz … . »

Après deux mois passés à Auschwitz, l’Armée rouge se rapprochait du camp, Turgel a été contrainte de marcher avec les autres dans la  « marche de la mort, » le premier camp de concentration de Buchenwald, puis Belsen où Turgel a partagé une caserne avec la célèbre adolescente hollandaise Anne Frank qui est morte.

Lorsque Belsen a été libéré par les Britanniques, elle a rencontré un jeune officier de l’armée, Norman Turgel, autour de l’hôpital de fortune où elle travaillait. Six mois, plus tard, ils étaient mariés.

Mais la fin de la guerre et sa nouvelle vie n’a pas apporté la paix pour Turgel. Comme beaucoup d’autres survivants des camps de concentration, la Seconde Guerre mondiale, et la réalité de la guerre étaient toujours présentes.

«Je porte beaucoup de parfum, » murmure-t-elle. « La puanteur des camps restera toujours avec moi et j’essaie de bloquer cette odeur. »

Turgel est revenue à deux reprises à Auschwitz depuis son premier départ avec ses petits-fils, suite à la menace constante contre les Juifs, afin que la Shoah ne se reproduise plus jamais.

«Ces gens étaient réels. Ils étaient des mères et des pères, des oncles et tantes, des médecins et des enseignants, des poètes, des gens merveilleux, des compositeurs. Et maintenant, ils crient en silence », dit-elle. «Mon histoire n’est qu’une histoire, mais c’est l’histoire de six millions d’autres qui ne peuvent pas le dire. J’étais, et toujours je serai témoin de cet assassinat en masse….  »

NBC a rapporté que «l’assassinat de quatre Juifs à Paris par les radicaux islamistes, début de ce mois, a été un choc pour Turgel : « ce fut comme un frisson glacial à travers le corps » a dit Turgel. Encore plus aujourd’hui, malgré son grand âge, elle veut renforcer son message, en se rendant dans les écoles qu’elle visite régulièrement afin de stopper la haine des Juifs qui fait toujours partie de l’histoire et doit être combattue ».