Comme lors des précédents attentats en France, ceux perpétrés le 13 Novembre dernier ont ouvert un débat devenu inévitable dans ce type de situation : celui de l’Alya !
Partir ? Pas partir ?
Les mots du Premier Ministre israélien Binyamin Netanyahou résonnent encore dans l’esprit de nombreux juifs, qu’ils en aient été séduits, indignés, ou même indifférents.
Celui-ci, lors de sa venue en France pour la marche républicaine du 11 janvier 2015, avait donné un écho à l’attentat commis contre des juifs dans un Hypercacher 2 jours plus tôt, et 2 jours après celui commis contre Charlie Hebdo.
Il avait ainsi appelé les juifs de France à venir en Israël.
À faire leur Alya, conformément à la Loi du retour, votée le 5 Juillet 1950 par la Knesset.
Comme son prédécesseur Ariel Sharon (z »l) l’avait fait bien des années avant, en 2004, lors d’une réunion publique à Jérusalem, sans lien apparent avec un acte antisémite, et 2 ans avant l’enlèvement et le meurtre d’Ilan Halimi (z »l).
Le débat se porte ainsi sur la teneur des propos, sur l’impact, et sur l’objectif de tels appels à l’Alya.
Pour certains, c’est une bouée de secours, un véritable cri du cœur d’un dirigeant de l’Etat juif, visant à réunir et sauver chaque juif du Monde dans son État.
Cela amène à une véritable réflexion sur notre vie future, et sur notre identité juive.
Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile :
Pour d’autres, ce n’est rien de tel qu’un message politique, émis dans un contexte adapté à ce genre de discours.
Le dirigeant de l’Etat juif est donc dans son rôle d’effectuer cet appel.
Ni plus ni moins, et sans que cela n’ait un réel impact sur eux.
Enfin, pour d’autres encore, ce n’est rien d’autre que de la récupération politique, ayant un but abject.
Celui de faire peur, et de se servir de cette peur pour mettre en fuite les juifs.
Ils ne veulent pas entendre ce discours-là, cela a même tendance à les repousser de l’Alyah, et entendent bien rester encore en France, qu’ils aiment Israël ou non.
Cette division d’opinions sur un tel discours est peut-être le véritable objectif voulu par ces dirigeants politiques, mais aussi par tous ceux qui parlent et encouragent l’Alya à ce moment-là : mettre le sujet d’une vie en Israël au centre du débat.
D’autant qu’aujourd’hui, malgré la période difficile vécue en France, le choix est encore possible. La vie juive existe dans l’hexagone, et partir en terre sainte découle d’une volonté, et non d’une obligation.
A l’image des Rabbanims qui multiplient leurs efforts pour rapprocher chaque juif de la religion et du respect des Lois de la Torah, il y a des personnes, groupes, associations, dont l’objectif est d’appliquer cette Loi du retour, et qui voit en l’Alya un véritable accomplissement d’un juif.
Oui, les moments difficiles comme les jours suivant un attentat ou un acte antisémite sont aussi l’occasion de venir promouvoir l’Alyah.
Cela peut être vu comme de la récupération, mais cela occulterait tout le même travail qui est fait en dehors de ces périodes.
Des personnes se battent au quotidien pour l’Alya, non seulement pour la promouvoir, mais aussi et surtout pour proposer des solutions répondant au maximum aux différentes difficultés que cela engendre de quitter la France pour aller vivre en Israël.
Et puis le fait d’en parler dans les moments difficiles où règne un climat de peur, voire de terreur, est aussi une réponse aux nombreuses demandes et sollicitations que font les juifs dans ces périodes.
Il y a une notion importante qui est défendue par ceux qui voient d’un mauvais œil les discours politiques en pareilles circonstances : la lâcheté.
Pour eux, on ne doit pas lâcher la France en cas de danger.
On ne doit pas sortir du rang de l’unisson, de la solidarité nationale qui défend la patrie française.
Fuir vers Israël, c’est refuser le combat en France.
Refuser de résister et de se défendre, des notions si chères à la nation tricolore.
Refuser de vivre normalement avec nos compatriotes.
Cette notion est légitime.
Cependant, par sa définition, elle se met en opposition avec celle du courage.
Et occulte en même temps qu’il faut être courageux pour s’installer en Israël.
Quasiment tous les juifs français ayant fait l’Alya ont connu d’énormes difficultés.
A un, plusieurs, ou même tous les niveaux.
La vie est dure en Israël.
Il faut se la forger, surtout lorsqu’on vient de France.
Et puis c’est une nouvelle culture, une nouvelle langue, un nouveau système social, politique, économique, de nouvelles mentalités, etc…
C’est un pays en conflit, sans cesse sous la menace, et l’apprentissage de tout moyen de défense en rapport avec nos capacités est indispensable.
Il faut trouver un nouveau logement, dans la grande majorité des cas un nouvel emploi, une nouvelle école pour les enfants, etc…
En fait, ça paraît même irrationnel de faire son Alya, même en ces jours difficiles où en France, on ne se sent plus en sécurité comme on pensait l’être il y a encore quelques temps, sans vouloir tomber dans une fatalité.
Ce que l’on vit là-bas au quotidien pourra s’en rapprocher, mais sera toujours différent de ce qu’on entend, ce qu’on lit, ce qu’on voit, ce qu’on nous en dit.
On sait ce qu’on perd, mais on ne sait pas ce qu’on va gagner en Israël.
Ou du moins…on ne saurait pas l’expliquer.
On ne saurait expliquer avec des mots ce qui nous lie à cette terre d’Israël.
En dehors des falafels, du houmous, des plages, des déserts, des jolies filles, des beaux mecs, des chansons, des inventions médicales et technologiques, des nombreuses synagogues, des lieux saints, de l’Histoire que ses monuments renferment, etc…
Ce qui nous lie à cette terre est plus fort que ça.
C’est notre Emouna, notre Foi.
La partie de D.ieu en nous qui nous appelle vers Israël.
Je fais partie de ceux qui sont pour l’Alya.
Peu importe la période, les circonstances, les évènements.
Par cet attrait, je tâcherai toujours de diffuser l’amour que j’ai pour Israël, et la volonté d’y vivre.
Et de promouvoir la vie là-bas.
Comme d’autres le font, et certains à des plus grandes échelles.
Alors je conçois qu’on peut dire de moi que je suis lâche de quitter la France.
C’est une conception avec laquelle je suis en désaccord pour toutes les raisons citées dans ce texte.
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