Le président, Reuven Rivlin, a défendu l’enquête des Forces de défense israéliennes (FDI) sur « la mort d’un terroriste palestinien non armé » perpétrée par un soldat à Hébron. Quelques minutes plus tôt, le palestinien a poignardé, avec un complice, un autre soldat israélien le blessant légèrement.
Rivlin a dit qu’il était confiant sur la capacité de l’armée à enquêter rapidement et de manière approfondie, afin d’en tirer les leçons opérationnelles et individuelles chaque fois que nécessaire.
Les commentaires du président ont eu lieu avec comme toile de fond le débat politique intense et critique contre l’arrestation du soldat.
« Je dors beaucoup mieux ces jours-ci, depuis que [le lieutenant général Gabi] Eizenkot est chef du personnel », a déclaré Rivlin qui a réagi contre les critiques de la droite politique pour défendre le commandant des forces armées.
Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile :
Pendant ce temps, la mère du soldat a accusé ce lynchage sur la place publique et l’abandon de son enfant. Dans une lettre au Ministre de la Défense, Moshe Ya’alon, elle a demandé qu’il doit aussi se rappeler que, lui aussi, « a confirmé la mort »* quand sa propre unité d’élite « Sayeret Matkal » (Unité de reconnaissance d’état-major) sous son commandement a frappé Abu Jihad, le commandant de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Tunis en 1988.
Selon la mère, son fils était dans une situation compliquée et il est sûr qu’il voulait juste éviter une énorme catastrophe. La ligne de défense affirme que le soldat combattant craignait que le terroriste gisant sur le sol pourrait déclencher une charge explosive cachée sous son manteau ; elle se révéla ne pas exister.
Le Ministre de la Défense Ya’alon a vivement critiqué les ministres et les membres de la Knesset (Parlement), qui ont défendu le soldat et critiquaient l’enquête militaire, les accusant de promouvoir une campagne d’incitation contre l’Armée pour un tout petit gain politique personnel.
Pendant ce temps, la municipalité de la ville de Beit Shemesh a organisé une manifestation de soutien au soldat. Le portail Internet de la municipalité a appelé à une mobilisation, exigeant la liberté du soldat qu’ils ont appelé « héros national ».
Le Premier Ministre Benjamin Netanyahu a déclaré qu’en tant que parent d’un soldat, il a été touché par les déclarations des parents du combattant, qui ont demandé la miséricorde pour leur fils. Cependant, il a dit qu’il était confiant dans l’enquête.
« Les soldats des Forces de défense israéliennes, nos enfants, sont confrontés à des attaques par des assassins terroristes qui cherchent à les tuer », a dit Netanyahu. « Ils ont besoin de prendre des décisions rapides sur le terrain sous pression et dans l’incertitude ».
« Je pense que l’enquête examinera cela et restera professionnelle et équitable avec le soldat ».
* L’opération contre Abou Jihad, de son vrai nom Khalil Al-Wazir, dans la nuit du 15 au 16 avril 1988, à Tunis, où s’était installée l’OLP, visait à décapiter la première Intifada palestinienne, qui avait éclaté en décembre 1987, dont il était l’un des dirigeants.
Elle a été conduite par 26 membres des commandos de l’état-major, l’unité la plus prestigieuse de l’armée israélienne, alors dirigée par Moshé Ya’alon, actuel Ministre de la Défense, sous le commandement de son adjoint, Nahoum Lev, précise le journal.
Dans une interview réalisée avant sa mort dans un accident de moto en 2000, publiée pour la première fois, Nahoum Lev a raconté au Yediot Aharonot que le commando, débarqué secrètement sur la plage, s’était divisé en deux groupes.
Toutefois, le journal ne précise pas si l’État tunisien, en la personne de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali, était au courant de l’opération, et s’il avait donné son feu vert ou pas.
DÉROULEMENT DE L’OPÉRATION
Le premier groupe, composé de huit hommes et dirigé par Nahoum Lev, s’est approché en voiture à 500 mètres de la résidence d’Abou Jihad.
Accompagné d’un soldat déguisé en femme, afin de passer pour un couple en balade nocturne, Lev tenait une boîte de chocolats dans laquelle était dissimulé un pistolet muni d’un silencieux.
Il a d’abord abattu un garde ensommeillé dans une voiture, puis le second groupe, au signal prévu, s’est engouffré dans la villa après en avoir forcé la porte.
Masqués, ces commandos tuent un second garde qui venait de se réveiller et n’a pas eu le temps de dégainer son arme. Un jardinier, qui dormait dans la cave de la villa, est aussi tué. Dommage pour lui, mais quand on mène ce genre d’opérations, il faut s’assurer que toute résistance potentielle est éliminée, a commenté Nahoum Lev.
Un de ses camarades le précède dans les escaliers jusqu’à la chambre à coucher d’Abou Jihad et a tiré le premier sur lui.
Apparemment, il (Abou Jihad) avait un pistolet. J’ai tiré sur lui, une longue rafale, en faisant attention de ne pas blesser son épouse qui était près de lui, et il est mort. D’autres combattants ont également tiré pour s’assurer qu’il était mort, ajoute Nahoum Lev.
J’ai tiré sur lui sans la moindre hésitation : il était destiné à mourir. Il était mêlé à d’horribles crimes contre des civils israéliens , se justifie-t-il dans cette interview publiée à titre posthume.
Malgré la mort d’Abou Jihad, l’Intifada se poursuivit jusqu’aux accords d’Oslo de 1993, qui ouvrirent la voie à la création de l’Autorité palestinienne en 1994, présidée par son compagnon d’armes et chef de l’OLP,Yasser Arafat, dont sa veuve, Intissar al-Wazir, fut Ministre des Affaires Sociales.
Le fils d’Abou Jihad, Jihad al-Wazir, a été gouverneur de l’Autorité monétaire palestinienne.
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