09 Janvier 2015 : 2 jours après l’attentat commis au sein des locaux de Charlie Hebdo, où 9 de ses membres sont morts, en plus de 2 policiers et d’un agent d’entretien, un « Hyper Cacher » était pris pour cible pour une prise d’otages meurtrière.

La veille, une policière municipale de Montrouge était froidement abattue dans le dos, alors qu’elle se trouvait à une centaine de mètre d’une école juive.

Immédiatement après ces faits qui ont ébranlé la France entière, et qui ont touché le Monde entier, des militaires français étaient postés devant et dans les écoles et les synagogues, sur ordre du Ministre de l’Intérieur.

Pour protéger les Juifs de France.

Mais pas tous les Juifs, non.
Le Juif ne se trouve pas que dans une synagogue, ou que dans une école juive.

Par exemple, il se trouve aussi dans un supermarché cacher. Comme « Hyper Cacher ». Mais il n’y a rien devant les supermarchés. Rien de plus.

Il n’y avait rien de tout cela après l’attentat de Toulouse, en Mars 2012.
Pourtant, c’était une école juive qui était visée.

Si les écoles sont aujourd’hui protégées, c’est parce qu’elles sont en danger. Il est temps de le voir ce danger, de l’assumer.

Si nous, adultes, ne le voyons pas, les enfants le voient tous les jours.

Les enfants sont notre avenir. Ils sont ce que nous avons de plus cher au monde. Ils détiennent notre héritage, et sont les bâtisseurs du monde de demain.
Pour cela, ils nous font ressentir un amour infini, indescriptible, et parfois irrationnel…surtout chez nous, les Juifs, qui ont fait de cet amour une certaine dérision.

Tous les parents sont d’accords pour dire qu’ils nous apprennent autant, ou même plus, que ce que nous leur apprenons.

Il n’y a pas de transmission à sens unique avec les enfants.
En nous mettant à l’épreuve de les préserver, de les éduquer, de les instruire, de les élever, de les faire grandir, ils nous enseignent chaque jour des leçons sur nous-même, sur la vie.
Ces leçons sont perçues inconsciemment ou pas, mais elles existent.

Les enfants ont cette innocence de ne croire que ce qu’on leur raconte, et que ce qu’ils voient.

Et aujourd’hui, l’enfant juif voit des soldats dans ses écoles.

Il leur dit « Bonjour » en arrivant, et sait qu’ils resteront jusqu’à la fin de sa journée. Et même plus encore. Le lendemain, pareil.

L’enfant posera des questions, même s’il a compris.

Il demandera pourquoi des soldats sont devant son école. Il demandera aussi pourquoi devant l’école d’en face, il n’y a pas de soldats. Ni devant, ni dedans.

On lui expliquera tant bien que mal que les Juifs doivent être protégés. Il devinera tout seul qu’il est en danger, malgré toutes les tentatives de le rassurer.

Il n’y a rien de pire que de savoir que son enfant a peur. Peur de quoi ? Lui-même ne le sait pas. Mais peur du danger, oui.

Plus tard pour certains, et déjà pour d’autres, ils apprendront, ou ont déjà appris, qu’il y a un peu plus de 70 ans, il y avait aussi des militaires qui pouvaient entrer dans des écoles.

Pas juives, celles-là.

Et ces militaires ne venaient pas pour protéger les enfants, mais ils venaient pour les embarquer. Vers une mort quasi-certaine.

Certes, c’est du passé, cela appartient à l’Histoire, et à l’histoire de certaines familles.

Mais la symbolique est forte.

Des soldats présents au milieu d’une école est signe d’un danger. Encore une fois pour les Juifs.

C’est ce que retient l’enfant.

Surtout que l’on sait que cette situation n’est pas éternelle, ni pérenne.

Dans très peu de temps, les soldats, à qui les enfants auront dit « Bonjour » le matin, diront :
« Au revoir les enfants. »

Les enfants verront ainsi leur protection s’en aller.

Encore une fois, c’est l’enseignement venu des enfants qu’il faudra retenir.

Celui de ce sentiment d’insécurité que beaucoup trop de Juifs Français ont tendance à réfuter, à repousser dans les bras des policiers, militaires, politiciens, et même de certains dirigeants communautaires.

N’oublions pas : les enfants ne croient que ce qu’ils voient.

Et ils verront qu’il n’y a plus personne pour les protéger.

Plus personne, à part ses parents.

La plupart des parents ne sont ni policiers, ni militaires.

Ils sont parents, et sont inéluctablement la plus grande protection qu’un enfant ait besoin.
Le lieu où un enfant se sent le plus en sécurité, c’est dans sa maison.

Dans toutes les religions, on dit que D.ieu est notre Père. Que nous sommes ses enfants.

Dans la religion juive, on dit que D.ieu a fait une alliance éternelle avec le Peuple d’Israël, et que leur maison, c’est la terre d’Israël, où D.ieu protège Son Peuple.

Les enfants nous le disent : « Papa, Maman, rentrons à la maison, auprès de notre Père. »

Il est temps de protéger nos enfants.

Il est temps de rejoindre Israël.

Il est temps de dire « Au revoir la France ».

Par Rudy Abecassis pour Alyaexpress-News