« Josué, fils de Noun, envoya secrètement de Chittim deux espions, en leur disant : allez examiner le pays, notamment Jéricho. » (Josué II, 1).

Nos maîtres nous confient nombre d’informations annexes servant à identifier nos deux agents secrets. Il s’agit de Pinhas et de Caleb, ce dernier déjà connu pour  sa participation à la première opération de surveillance et de repérage en terre d’Israël.

Souvenons-nous, sur les douze agents dépêchés par Moise pour patrouiller en terre de Canaan, uniquement Josué et Caleb demeurèrent loyaux face aux impératifs de leur délégation. Ils se risquèrent à convaincre des Hébreux rebelles au projet Divin, ils les rassurèrent et leur affirmèrent sans l’ombre d’une peur qu’il était possible de conquérir Erets-Israël.

Malheureusement, ce fut peine perdue. Caleb fit cesser le soulèvement populaire contre Moise et déclara : « Montons-y et prenons-en possession, car certes, nous en serons vainqueurs. ». Par la suite, nul n’échappera au châtiment divin, à l’exception de Caleb : « Pour mon serviteur Caleb, attendu qu’il a été animé d’un esprit différent et m’est resté pleinement fidèle, Je le ferai entrer dans le pays où il a pénétré, et sa postérité le possèdera. ». Quant au peuple:  »Jamais vous n’entrerez dans ce pays où J’avais solennellement promis de vous établir. » Aucune  dérogation, la mort les frappera tous pour avoir ainsi dédaigné la « Terre promise », seuls Caleb, fils de Yéfouné, et Josué fils de Noun pénètreront la terre sainte.

Pinhas est un débutant dans les services de renseignement, mais un vieux de la vieille quant à son allégeance au projet divin pour Israël. Il n’en n’est pas à sa première action de résistance, son engagement physique, lors de l’intrusion des filles de Moab parmi les enfants d’Israël, permettra de juguler l’étendue de la catastrophe de dépravation.  Il sera ultérieurement élevé au rang de Grand-Prêtre, marchant ainsi sur les traces de son grand père Aaron et de son père Eléazar.

Pinhas, et Caleb incarnaient des natures d’une éminence absolue, Josué, quant à lui,  demeurait le chef des armées mais aussi le gardien de la Torah: « Moise reçut la Torah du Sinaï, et la transmit à Josué ».

L’Eternel ne perçoit donc aucun conflit possible entre le conservateur de sa Torah, son instruction, son action d’une part et les fonctions militaires d’Israël d’autre part. Contrairement à bien d’idées reçues, nos emblématiques héros bibliques étaient à la fois de brillants élèves de Yéchivah, attachés à la Loi, et de valeureux guerriers.

 

Grâce à D.ieu, nous retrouvons de nos jours, notre Nation, notre Etat et dès lors ces élèves-soldats qui restituent aux Hébreux leur véritable lettre de noblesse.

Nos deux personnages, Pinhas et Caleb exécutaient des fonctions bien spécifiques au sein de l’armée d’Israël, rien de bien surprenant à cela étant donné que nos chers étudiants se devaient d’être  des agents enthousiastes de l’accomplissement des Commandements divins.  Parmi toutes ces mitsvot, il en est une, essentielle, dont tout dépendra  à l’avenir: conquérir la terre d’Israël et s’il le faut par les armes avec tout ce que cela implique, au grand dam de certains inconsistants.

Le Ramban affirme que ce sol nous appartient, qu’il est non négociable comme propriété éventuelle d’une autre nation. Garantir notre suprématie nationale exige de prendre les armes et de combattre de toutes nos forces (Livre des Commandements du Rambam).

 

À l’opposé des espions  délégués par Moise qui diffamèrent le pays d’Israël, restèrent sourds aux appels du temps présent et répandirent  par la même occasion un vent de frayeur parmi le peuple, nos deux agents se sont offerts corps et âme à leur mission : raison pour laquelle  ils sont parvenus à leurs fins.

Les voici trouvant refuge dans la maison d’une prostituée qui déploya sur sa toiture des tiges de lin sous lesquelles ils se cachèrent. Or dans le même temps, leur présence fut découverte et l’information transmise au roi de Jéricho, on enjoignit alors à Rahav de les remettre aux forces de l’ordre. Elle décida de désobéir et d’orienter les recherches vers une fausse piste alors que nos deux agents demeuraient à l’abri sur le toit de la maison.

Etonnant n’est-ce pas? 

Nous sommes tellement habitués à voir les visages se détourner face à la précarité, que l’attitude de cette femme de mauvaise vie nous laisse pantois par son audace édifiante. La demeure n’était pas ce que l’on pouvait souhaiter de mieux pour recevoir des individus tels que nos deux agents. Pour une première rencontre avec la Terre sainte on aurait espéré, peut-être, quelque chose de plus motivant.

Nous avons été et sommes encore les témoins quotidiens des bouleversements de l’Histoire, des époques uniques et mémorables se divulguent, d’un bout à l’autre de l’existence, entremêlées de moments des plus confus.

L’immixtion divine survient fréquemment par des voies inconvenantes, nos agents  auraient-ils pu parvenir à leurs fins sans devoir traverser l’adversité ? Les voies de D.ieu sont impénétrables, ainsi lisons-nous dans le livre de Job: « Qui donc pourrait tirer quelque chose de pur de ce qui est impur? « N’est-ce pas l’Unique ? » l’Eternel Un sait faire naître le pur à partir de l’impur.

 

Certes, nous ne croyons guère aux coïncidences, l’Eternel reste le Maître du jeu à tout instant, les moyens comme les personnages qu’Il emploie ne sont là que pour servir les intérêts du Projet divin. Jamais au grand jamais il ne nous sera permis de remettre en cause son mode d’emploi, ce ne serait qu’outrecuidance de notre part. Comment revenir à la Terre promise, qui nous y ramène, quand cela doit-il se passer? Tout cela trouve une réponse au travers de l’Histoire et de l’évènement humain par qui D.ieu décide de se révéler!

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