La boxeuse taïwanaise Lin Yu Ting, dont la participation aux Jeux olympiques est controversée en raison de « problèmes avec les tests de testostérone » qui lui ont été effectués dans le passé, a remporté son premier combat hier (vendredi) contre l’Ouzbékistan Situra Tordyvakova après trois rounds, par décision des juges.  Imane Khelif s’est qualifiée pour les demi-finales du tournoi de boxe, ce samedi, aux Jeux olympiques de Paris 2024. Soutenue par sa délégation et de nombreux supporters algériens qui ont enflammé l’Arena Paris Nord, la combattante de 25 ans, a répondu sur le ring à la polémique dont elle fait l’objet sur sa féminité.

« Je suis très contente de cette médaille après des années et des années de dur labeur, a répondu la vice-championne du monde amateur 2022. Je remercie tout le peuple algérien et tous ceux de la diaspora algérienne, qui sont venus me soutenir. Oui, c’est une question d’honneur pour tous les Algériens. C’est vous qui m’avez aidé à gagner cette médaille. Vive l’Algérie, vive l’Algérie, vive l’Algérie! »

Lin Yu Ting a déjà remporté trois médailles aux championnats du monde organisés par l’IBA (International Boxing Association), le même organisme qui l’a disqualifiée en raison des tests effectués l’année dernière. Il convient de noter qu’il s’agit de tests controversés et que l’IBA a refusé de divulguer leur protocole.
Omer Karmelov, président russe de l’Association internationale de boxe (IBA), a affirmé qu’après une série de tests ADN, l’association « avait dénoncé des athlètes qui tentaient de tromper leurs collègues et se faisaient passer pour des femmes ». Selon lui, les tests « ont prouvé qu’ils possédaient des chromosomes XY, ils ont donc été exclus des événements sportifs ». Le Comité international olympique a refusé d’accepter la décision controversée de l’organisation de boxe et a approuvé la participation de Lin Yu Ting et Ayman Khalif aux Jeux olympiques.

 

Le Comité International Olympique a cessé de coopérer avec la Fédération Internationale de Boxe avant même la tempête actuelle, en raison d’allégations de corruption et de partialité dans les résultats.

Un porte-parole du Comité olympique a déclaré : « Le test effectué sur l’athlète féminine est un test fabriqué de toutes pièces auquel on ne peut pas faire confiance. Ces boxeuses sont des femmes, nous avons vérifié leur historique comme nous vérifions toutes les athlètes féminines. Le ‘test’ réalisé par l’IBA a aucune validité. »

En mars 2023, Imane Khelif ainsi que Lin Yu-ting ont été disqualifiées des Championnats du monde féminins de boxe amateur 2023 par l’International Boxing Association (IBA). D’après cette fédération, des tests médicaux ont fait apparaître que ces deux boxeuses « ne remplissent pas les critères d’éligibilité pour participer aux compétitions féminines » tels que définis par les règles de l’IBA. Ces tests, de nature confidentielle, ont révélé d’après l’IBA que ces deux boxeuses disposent « d’un avantage compétitif sur les autres compétitrices féminines »11. Dans une déclaration à une agence de presse russe, le président de l’IBA a précisé que cette non éligibilité serait liée à un caryotype XY, des déclarations qui n’ont jamais été réitérées par la suite par l’IBA.

En août 2023, malgré cette exclusion par l’IBA, Imane Khelif s’est vu notifier par le CIO la possibilité de participer aux Jeux olympiques 2024 à Paris. Mark Adams, le porte-parole du Comité international olympique a déclaré : « Ce sont des femmes dans leur sport, et il est établi dans ce cas que ce sont des femmes »21.

Malgré cette réhabilitation et sa qualification aux JO de Paris 2024, Imane Khelif a été la cible d’accusations non fondées de certains médias l’accusant d’être transgenre22. Les médias algériens ont notamment souligné la position conservatrice de l’Algérie vis-à-vis du changement de genre, tout en partageant des photos d’Imane Khelif enfant pour réfuter ces allégations. Le Comité olympique algérien a fermement dénoncé les attaques contre l’athlète, les qualifiant de tentatives de diffamation basées sur des mensonges et affirmant que Khelif respectait toutes les règles d’éligibilité à concourir dans la catégorie féminine23.

Durant les Jeux olympiques de Paris, elle affronte l’italienne Angela Carini (en). Le combat dure 46 secondes après l’abandon de la boxeuse italienne ayant reçu un coup sur le nez25. Cet abandon suscite une controverse. Des personnalités politiques italiennes de premier plan comme Giorgia Meloni, présidente du Conseil des ministres, ou encore Matteo Salvini, vice-président du Conseil des ministres, apportent leur soutien à Carini et dénoncent la participation de Khelif aux JO26. La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni dénonce « un combat qui n’était pas sur un pied d’égalité » en ajoutant ne pas être « d’accord avec le CIO » tandis que l’entraineur d’Imane Khelif déclare que « toutes ces polémiques lui donnent de la force pour avancer ». Mais son adversaire a dissipé toute polémique en assurant qu’elle avait abandonné en raison de fortes douleurs au nez. « Je ne suis pas en position de juger ou de prendre une décision. Si cette fille est là, il doit y avoir une raison », a-t-elle expliqué face aux médias. Angela Carini s’excuse le lendemain auprès de son adversaire, en reconnaissant que si le CIO avait validé sa présence, elle respectait sa décision de combattre, et que si elle croisait sa route de nouveau, « elle l’embrasserait ». D’autres personnalités comme l’entrepreneur Elon Musk, l’influenceur Jake Paul, l’écrivain J.K. Rowling et le combattant UFC Israel Adesanya critiquent la présence d’Imane Khelif aux JO de Paris sur X. J.K. Rowling accuse le Comité International Olympique de misogynie. Le comité olympique hongrois a critiqué la présence de l’athlète algérienne qui doit rencontrer une athlète hongroise, en réclamant une « compétition équitable.