Jean-Marc Ayrault, fait part de sa « désapprobation face à tout excès » « dans le contexte actuel » et appelé à « l’esprit de responsabilité de chacun ». « La liberté d’expression constitue l’un des principes fondamentaux de notre république. Cette liberté s’exerce dans le cadre de la loi et sous le contrôle des tribunaux, dès lors qu’ils sont saisis », ajoutant , le « principe de laïcité qui est, avec les valeurs de tolérance et de respect des convictions religieuses, au cœur de [son] pacte républicain ».
Pour Dalil Boubakeur, : « apprendre avec beaucoup d’étonnement, de tristesse et d’inquiétude une publication qui risque d’exacerber l’indignation générale du monde musulman ». « J’appelle à ne pas verser de l’huile sur le feu », a-t-il lancé.
« Mais je regrette que l’incitation à la haine religieuse ne soit pas réprimée par la loi comme l’est l’incitation à la haine raciale. Nous avions fait appel au tribunal d’instance de Paris, après les caricatures qu’avait publiées Charlie Hebdo en 2006, mais notre plainte n’avait pas été retenue. »
Sans oublier des conséquences fâcheuses lors de la prochaine manifestation:
« D’ores et déjà, j’incite au calme, à la paix, mais je suis très inquiet devant les débordements qui risquent de se produire samedi, lors des manifestations dans plusieurs villes de France pour protester contre la diffusion du film Innocence of Muslims ».
Ensuite c’est le président de l’observatoire de l’islamophobie Abdallah Zekri qui donne son avis: « il aurait mieux fait de ne pas publier ces caricatures insultantes dans une situation déjà tendue« . « Mais, a regretté M. Zekri, il a privilégié ses intérêts commerciaux car il mise sur une augmentation de ses ventes. »
Alors après tant d’avertissements, comme Charlie Hebdo se défend ?
Le directeur de la publication de Charlie Hebdo, Charb sur RTL :
« si on commence à se poser la question de savoir si on a le droit de dessiner ou pas Mahomet, si c’est dangereux ou pas de le faire, la question d’après ça va être ‘est-ce qu’on peut représenter des musulmans dans le journal ?’, puis la question d’après ça va être ‘est-ce qu’on peut représenter des êtres humains dans le journal ?’, etc., et à la fin on ne représentera plus rien, et la poignée d’extrémistes qui s’agitent dans le monde et en France aura gagné ».
Pour rappel, il y a moins d’an an, les locaux de Charlie Hebdo avaient été incendiés après la publication de caricatures de Mahomet.