La tentative d’Emmanuel Macron de se rendre en Israël avant l’Assemblée générale de l’ONU a tourné court. Selon un reportage de Kan 11, confirmé par plusieurs personnalités politiques israéliennes, Benyamin Netanyahou a opposé son veto à cette visite éclair, exigeant que le président français renonce d’abord à sa volonté de reconnaître un État palestinien. Une condition jugée inacceptable par Paris, qui a maintenu sa ligne.
Dans la foulée, la tension s’est déplacée sur le terrain numérique. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a publié un message virulent sur X (anciennement Twitter) :
« Le président Macron s’intéresse davantage aux visas pour les responsables de l’Autorité palestinienne qu’à l’incitation antisémite dans leurs écoles ou aux salaires versés aux terroristes. Il déstabilise la région et entraîne la communauté internationale dans des démarches unilatérales dangereuses. »
Le ministre français Jean-Noël Barrot a répliqué avec fermeté, affirmant que la France avait obtenu des « engagements sans précédent » de la part de l’Autorité palestinienne : arrêt des paiements aux prisonniers dès le 1er août et révision des manuels scolaires. « Une vérification indépendante le confirmera », a-t-il assuré, tout en rappelant que Paris avait également obtenu des garanties d’États arabes et de la Turquie pour soutenir une démilitarisation du Hamas et préparer « le jour d’après » à Gaza.
Mais Saar a immédiatement rejeté ces propos :
« Les faits sont clairs. L’Autorité palestinienne a simplement changé de mécanisme et continue de transférer les fonds aux mêmes comptes. Soit elle vous trompe, soit vous trompez le monde. »
Le ministre israélien a ajouté que l’incitation persistait « des jardins d’enfants aux mosquées », ironisant sur « les lettres officielles envoyées à Paris, identiques à celles promises par Arafat il y a trente ans ».
La polémique a pris une tournure embarrassante lorsqu’un message de Barrot a mentionné par erreur un faux compte X de la ministre australienne Penny Wong — intitulé « Fake Penny Wong » et contenant des descriptions parodiques. Une maladresse immédiatement relevée par les internautes et abondamment commentée.
Analyse : une fracture franco-israélienne qui s’approfondit
Cette séquence confirme la dégradation des relations entre Paris et Jérusalem. Alors que la France entend jouer un rôle moteur au Conseil de sécurité de l’ONU en proposant une « alternative politique » au statu quo, Israël perçoit cette démarche comme une ingérence dangereuse qui revient à légitimer l’Autorité palestinienne et à fragiliser la sécurité régionale.
Comme le rappelle Wikipédia, la reconnaissance d’un État palestinien reste un point de fracture majeur de la diplomatie mondiale. Pour Israël, céder sur ce dossier en pleine guerre contre le Hamas équivaudrait à une prime au terrorisme. Pour la France, il s’agit d’ouvrir une voie diplomatique, en obtenant des contreparties « historiques » de la part de l’AP et des pays arabes.
L’épisode Macron-Netanyahou illustre une tendance de fond : Israël s’oriente vers un durcissement diplomatique assumé, tandis que Paris, fidèle à sa tradition gaulliste, tente de se poser en contrepoids dans la région. Mais à l’heure où Tsahal se bat à Gaza et où la menace du Hezbollah reste vive au nord, la priorité israélienne est claire : sécurité d’abord, négociations ensuite.
Conclusion
En refusant la visite de Macron et en engageant un bras de fer verbal avec le Quai d’Orsay, Israël rappelle qu’il n’acceptera aucune reconnaissance internationale d’un État palestinien sans désarmement préalable des organisations terroristes et garanties de sécurité concrètes. Dans ce duel diplomatique, la fracture entre Paris et Jérusalem dépasse les mots : elle redessine les contours de l’équilibre international autour du conflit israélo-palestinien.
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