Sur le territoire du pensionnat indien de Kamloops, autrefois le plus grand internat canadien pour enfants indiens, les restes de 215 enfants, anciens élèves de l’école, ont été exhumés.

Un internat catholique pour les enfants retirés des familles tribales autochtones a fonctionné de 1890 à 1969 dans le cadre du programme «d’assimilation» autochtone. Au pensionnat, les enfants sont baptisés et élevés «dans la foi chrétienne», leur interdisant de parler leur langue maternelle. Les chefs tribaux indiens insistent à ce jour sur le fait que le traumatisme psychologique infligé aux enfants par les internats publics est la principale cause de l’épidémie d’alcoolisme et de toxicomanie dans les réserves indiennes.

Des rumeurs de maltraitance d’enfants dans des établissements d’enseignement «civilisateurs» circulent depuis des décennies. Pendant le fonctionnement de l’école, environ 150 000 enfants y sont passés et, selon les Indiens, 6 000 d’entre eux sont morts d’abus et de soins insuffisants. Cependant, la mort massive d’enfants dans l’internat n’a jamais été confirmée et son ampleur exacte est restée inconnue.

En 1978, des écoles spéciales pour enfants indiens ont été fermées au Canada. En 2008, le gouvernement canadien a reconnu que la brutalité et les abus sexuels abondaient dans les internats et a présenté des excuses au Parlement pour les crimes commis par le passé contre les Autochtones. Les anciens élèves de ces écoles ont commencé à payer une compensation.

Une commission a été créée « pour clarifier la vérité et la réconciliation »; selon un rapport qu’elle a publié, au moins 51 enfants étaient décédés au pensionnat indien de Kamloops. Les travaux d’exhumation commencés sur le territoire de l’internat montrent déjà que l’ampleur du drame était bien plus grande.