« On vous prĂ©vient de cas de braquage au BrĂ©sil et en Colombie, et au final ça vient de deux IsraĂ©liennes » : profitant de la gentillesse des IsraĂ©liennes, demandant « de lâaide » sous prĂ©texte de dĂ©tresse financiĂšre â et disparaissant sans rendre le montant empruntĂ©.
Câest apparemment ainsi que fonctionnent Or et Nega, deux IsraĂ©liennes qui ont dĂ©jĂ rĂ©ussi Ă arnaquer des dizaines de routards israĂ©liens en AmĂ©rique du Sud lors dâun voyage aprĂšs lâarmĂ©e au cours des derniers mois.
Les femmes israĂ©liennes, qui voyagent en AmĂ©rique du Sud depuis plusieurs mois, ont Ă©galement volĂ© des maisons Chabad et des entreprises locales avec de petites et de grosses sommes dâargent â selon les preuves. Elles ont utilisĂ© lâapplication « Bit » ou en espĂšces, en promettant de restituer le montant puis ont disparu avec lâargent.
Les IsraĂ©liens qui ont Ă©tĂ© arnaquĂ©s se sont unis et ont ouvert un groupe WhatsApp commun avec Or et Nega â oĂč ils promettent depuis des mois que lâargent sera restituĂ© aux prĂȘteurs â mais en pratique, la grande majoritĂ© dâentre eux ne lâont toujours pas reçu.
Certains des IsraĂ©liens ont menacĂ© les deux femmes et ont rĂ©ussi Ă rĂ©cupĂ©rer leur argent, mais des dizaines dâentre eux attendent toujours leur rĂ©ponse. Lorsquâils ont approchĂ© les deux femmes et ont indiquĂ© quâils publieraient lâhistoire, les IsraĂ©liennes ont menacĂ© de rĂ©pondre par un procĂšs.
Maya Beltron, une volontaire en AmĂ©rique du Sud, a dĂ©clarĂ© : « Il y a environ quatre mois, je me suis assise en face de deux femmes israĂ©liennes lors dâun dĂźner de Shabbat dans une maison Habad au BrĂ©sil. Elles donnaient lâimpression dâĂȘtre des filles qui travaillaient et que tout avec elles fonctionnait et Ă©tait normal, et mentionnaient quâelles allaient bientĂŽt rentrer chez elles. AprĂšs environ deux semaines, elles sont arrivĂ©s Ă lâauberge oĂč jâavais dormi et mâont dit que leur vol avait Ă©tĂ© annulĂ©. Des IsraĂ©liens les ont aidĂ©s Ă trouver des vols, et pendant la phase de paiement, ils ont dit au groupe de lâauberge que lâun dâelle avait perdu sa carte de crĂ©dit et que lâautre nâavait pas de tĂ©lĂ©phone pour payer. Ils ont dit que leurs parents nâavaient pas de moyen de les aider et ont demandĂ© une aide financiĂšre aux personnes de lâauberge. »
Selon elle, « Personne ne voulait les aider, et je ne pouvais pas continuer ma routine quotidienne. Ils mâont dit que lâachat de billets en espĂšces sur le terrain Ă©tait moins cher, alors je suis allĂ© au milieu de la nuit pour obtenir de lâargent pour elles. Les guichets automatiques ne fonctionnaient pas, alors jâai dit âPeut-ĂȘtre que ça vient de Dieu, peut-ĂȘtre que je ne devrais pas dĂ©penser cet argent pour elles ?â
Maya a dĂ©clarĂ© quâelle ne croyait pas que les deux allaient disparaĂźtre avec lâargent : « Nous sommes Ă lâautre bout du monde, je nâai pas pensĂ© un seul instant que deux IsraĂ©liennes allaient me voler. Je me suis mĂȘme dit : â Eh bien, personne ne veut les aider â je dois le faire. Je ne voulais pas avoir l mauvaise concsience, ce karma de ne pas aider. Je voyage seul et je sais que ça peut mâarriver aussi, que je Je serai dans une situation oĂč jâaurai besoin dâaide. »
Ă ce moment-lĂ , Maya est allĂ©e Ă la banque avec les deux filles et a retirĂ© 550 $ pour elles : « Jâai attendu avec eux un taxi pour les emmener sur le terrain, bien sĂ»r, nous avons Ă©changĂ© des dĂ©tails. Elles ont juste dit quâils me rendraient lâargent et que je les avais sauvĂ©s, et depuis lors, elles ne me rĂ©pondent plus. Elles ont eu le temps de voyager dans des pays oĂč je ne suis pas allĂ© â du BrĂ©sil, elles ont pris lâavion pour le PĂ©rou, lâĂquateur, le Panama, le Costa Rica et le Nicaragua, et maintenant jâai rĂ©alisĂ© quâelles Ă©taient au Guatemala. »
Lorsquâelle Ă©tait en Colombie, Maya sâest rendu compte quâelle avait Ă©tĂ© rnaquĂ©e : « JâĂ©tais assise dans un restaurant Ă Cali, et jâai reçu un message de quelquâun qui me demandait si jâĂ©tais lâune des personnes que les deux IsraĂ©liennes avaient volĂ©es. Je ne me suis pas doutĂ© un instant, je voulais mourir. Jâai commencĂ© Ă pleurer et je ne pouvais pas croire que cela mâĂ©tait arrivĂ©. Ă ce jour, je nâai pas revu un shekel que je leur ai donnĂ©. Leurs parents mâont bloquĂ©, il nây a personne Ă qui parler. Je suis serveuse et jâai travaillĂ© trĂšs dur pour chaque shekel pour mon voyage.
Maya a essayĂ© de joindre les deux IsraĂ©liennes et leur a envoyĂ© des messages â mais est restĂ© sans rĂ©ponse. « Elles continuent de voler les IsraĂ©liens et les habitants et de nous donner une si mauvaise rĂ©putation sur le continent. Je leur ai dit que jâavais besoin dâargent, mais câest la derniĂšre chose dont elles se soucient. Malheureusement, elles nâont pas de conscience. »
Yonatan Ben Aaron (22 ans) voyage en AmĂ©rique du Sud depuis cinq mois et demi. Il a rencontrĂ© les filles deux au BrĂ©sil et a Ă©tĂ© volĂ© pour environ 200 dollars. « Ils Ă©taient avec moi Ă lâauberge et ont essayĂ© de me contacter. Jâai dit : « Allez, jolies filles ». Ils ont une carte de crĂ©dit et le tĂ©lĂ©phone Ă©tait cassĂ©. Jâai demandĂ© de combien dâargent elles avaient besoin et elles ont dit : mille riyals ». Je suis allĂ© leur retirer de lâargent, je ne mâen suis pas doutĂ© un seul instant. Les IsraĂ©liens Ă lâĂ©tranger sont les meilleurs pour sâentraider.
Selon lui, « Ils devaient prendre leur vol le lendemain matin, et je les ai aidĂ©s Ă dĂ©charger leurs bagages. Au bout de deux heures, elles reviennent en pleurant et disent quâelles ont ratĂ© le vol et quâelles nâont pas dâargent pour rester ici et quâellee avaient besoin de mille riyals supplĂ©mentaires. Je leur ai dit que jâai aidĂ© et jâai suggĂ©rĂ© quâelle fasse participer sa mĂšre pour lâaider. Elle a dit quâelle ne voulait pas que sa mĂšre sâoccupe de elle, mais jâai dit que je ne pouvais pas lâaider au-delĂ de ça. »
Trois semaines plus tard, Ben Aharon a rejoint des groupes Facebook au PĂ©rou, et a vu Or sâintĂ©resser aux attractions â alors il est devenu mĂ©fiant : « Je lui ai demandĂ© : âQuâest-ce qui se passe, tu nâes pas en IsraĂ«l ?â, et je nâĂ©tit pas pressĂ© pour rĂ©cupĂ©rer lâargent, donc je ne lâai pas contactĂ©e. Jâai partagĂ© avec un ami ce qui sâest passĂ©, et il a dit quâil avait rencontrĂ© quelquâun qui avait la mĂȘme histoire que la mienne. Je lui ai parlĂ©, et jâai rĂ©alisĂ© que câĂ©tait les deux filles. Jâai ressenti le plus Ă©trange jour que jâai jamais ressenti dans ma vie. Je voulais aider du fond du cĆur parce que jâai vu deux femmes israĂ©liennes qui se sont retrouvĂ©es coincĂ©es, mais comment pouvez-vous profiter de la gentillesse des gens? Jâai aidĂ© de nombreux IsraĂ©liens, et rien de tel mâest jamais arrivĂ©. »
Ă ce moment-lĂ , Ben Aharon a dĂ©cidĂ© de publier lâhistoire dans des groupes Facebook en AmĂ©rique du Sud, et dâavertir les autres voyageurs : « Jâai demandĂ© aux gens qui avaient Ă©tĂ© arnaquĂ©s pourquoi leurs noms nâĂ©taient pas publiĂ©s, et ils ont dit quâelles les avaient menacĂ© de poursuites judiciaires Ă ceux qui publieraient leurs noms. Cela nâa pas fonctionnĂ© pour moi. Soudain, nous avons dĂ©couvert beaucoup plus de personnes qui avaient Ă©tĂ© arnaquĂ©s et cela a sensibilisĂ© les israĂ©liens en AmĂ©rique du sud. Câest important que ces deux filles retournent en IsraĂ«l. Elles donnent une mauvaise rĂ©putation aux IsraĂ©liens parce quâelles volent aussi les entreprises locales . Elles ne devraient pas traĂźner ici.
Zohar Oshri (21 ans) Ă©tait au BrĂ©sil lorsquâil a rencontrĂ© les deux IsraĂ©liennes. « Je reviens tout juste dâun retrait dâargent », a-t-il dit, « ils mâont dit quâils nâavaient plus de crĂ©dit tous les deux et mâont demandĂ© si je pouvais les accompagner jusquâau distributeur, Ă environ une demi-heure de lĂ , pour retirer de lâargent qui les durerait jusquâĂ leur retour vers IsraĂ«l dans deux jours. Je les ai aidĂ©s, je suis allĂ© avec eux et jâai sorti 300 riyals. Jâai pris le numĂ©ro dâOr, qui a dit quâelle me transfĂ©rerait lâargent Ă la sortie du Shabbat, car ils sont religieux. Depuis ensuite, je nâai reçu que des calomnies et des mensonges. »
Il a ajoutĂ© : « Certaines personnes se sont fait voler pour plus de 500 dollars. Il y a une fraternitĂ© parmi les voyageurs israĂ©liens qui sont toujours lĂ pour sâentraider, et ils en profitent et font du mal. Avant le voyage, on vous prĂ©vient des braquages ââau BrĂ©sil et en Colombie, et au final ça vient de deux femmes israĂ©liennes. Il ne fait aucun doute que ça nuit Ă la qualitĂ© du voyage, chaque shekel câest plus de temps ici sur le continent. «Â
Une des deux filles a rĂ©pondu aux accusations : « Nous nâavons volĂ© personne. Ce sont nos amis qui nous ont aidĂ©s, et nous leur avons dit que nous rendrions leur argent. Nous avons dĂ©jĂ remboursĂ© la plupart dâentre eux, donc nous nâavons volĂ© personne et nous nâavons jamais une telle volontĂ©. Le plus simple est dâentendre des deux cĂŽtĂ©s ».
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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