« Les gens ont peur dâen parler avec moi », dit-elle. « Beaucoup de gens mâont fait lâĂ©loge et soudain je suis revenu dâentre les morts. » Le retour Ă la routine scolaire est souvent Ă©puisant pour les lycĂ©ens, mais pas pour Liat et ses Ă©lĂšves. Pour eux, câest un jour de fĂȘte, car malgrĂ© la guerre, les Ă©lĂšves de douziĂšme de lâĂ©cole Nopi Hashour ont eu du mal Ă terminer lâannĂ©e ensemble.
« Vous Ă©tiez lĂ avec moi et jâai beaucoup pensĂ© Ă vous », a dit Liat Ă ses Ă©lĂšves. « Ces pensĂ©es mâont donnĂ© la force de retourner Ă lâenseignement. Câest de loin lâĂ©vĂ©nement le plus heureux auquel jâai assistĂ© ces derniers mois. Mais je pense quâĂ chaque Ă©vĂ©nement, nous avons une sorte dâobligation de nous souvenir de nos amis qui sont toujours en captivitĂ©, pensez Ă eux et priez pour leur sĂ©curitĂ© et leur retour rapide Ă la maison. »Â
Liat Atzili fait partie des 75 membres de la communautĂ© Nir Oz kidnappĂ©s le 7 octobre. « Jâai regardĂ© la tĂ©lé », se souvient-elle. « Je connaissais le nombre de victimes, mais je ne savais pas que Nir Oz avait Ă©tĂ© si durement touchĂ©. Je ne savais rien des garçons et dâAviv. Aya Ă©tait Ă lâunitĂ© Lotan, pendant un an de service, et tout le temps câest quelque chose qui mâa permis de continuer. Jâai dit que mĂȘme si le pire arrivait, au moins elle restait en vie.
Dans lâappartement oĂč elle Ă©tait gardĂ©e, ils Ă©taient deux. Il est vrai quâils sont tous les deux originaires de Nir Oz, mais avant cela ils ne se connaissaient pas. Et pourtant, dĂšs la premiĂšre nuit, ils ont dormi main dans la main et ont tout partagĂ© : la nourriture et les larmes. « Il y avait des pleurs. Une heure de pleurs chaque jour », se souvient-elle.
La libĂ©ration de captivitĂ© : lâespoir â et la peur
« Ils nous ont dit : âĂcoutez, il y a un accord. Nous en dĂ©livrons 50, tous les jours 12 ou 13â, ils ont dit que nous ne serions pas dans la premiĂšre phase de lâaccord, car il ne sâagit que de femmes ĂągĂ©es et dâenfants », a-t-elle dĂ©clarĂ©. « à un moment donnĂ©, on se dit : âEh bien, ils ne viendront pas nous prendre aujourdâhuiâ, et puis on a frappĂ© Ă la porte. »
Ă ce moment-lĂ , alors quâelle est hospitalisĂ©e Ă Khan Yunis, elle rencontre une amie de Nir Oz, qui lui raconte tout ce quâelle ne savait pas jusquâĂ prĂ©sent. « Je nâimaginais pas quâil nây avait plus de kibboutzim ni dâĂ©cole. Que tout avait autant changĂ©. »
Juste avant la libĂ©ration, Liat Malwa Ă©tait attachĂ©e. « La premiĂšre chose que je lui ai dite a Ă©tĂ© : âTu dois me le dire, je nâen peux plusâ, elle mâa dit que les enfants allaient bien et quâils mâattendaient, et quâAviv avait Ă©tĂ© blessĂ© et kidnappĂ©. «Â
Une demi-journĂ©e aprĂšs les retrouvailles passionnantes avec les enfants, aprĂšs un moment de bon sens, Liat reçoit un message qui bouleverse son monde. « Je savais ce quâils allaient dire », admet-elle. « Je nâai pas pleurĂ© Ă ce moment-lĂ . Nous avons tendance Ă glorifier tous les morts, mais Aviv Azili Ă©tait vraiment un homme spĂ©cial dans son espĂšce. »
Ă Netta, Ofri et Aya, Aviv disait que pour acquĂ©rir des expĂ©riences dans la vie, il fallait manquer les dĂźners, alors elles ont dĂ©cidĂ© que ses funĂ©railles seraient aussi une expĂ©rience et quâelles danseraient. Sur la pierre tombale dâAviv Atzili sera inscrite de sa main la phrase quâil dĂ©dia autrefois Ă Liat sur le bĂ©ton du kibboutz : « Je tâattendrai dans les champs ».
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
© 2025 â Tous droits rĂ©servĂ©s