Vous connaissez cet objet d’une suprême importance qu’est, de nos jours, la télévision, celle-ci est une reproduction chimérique et illusoire de la Vie.
Le téléspectateur perd tout son temps à scruter les vécus d’autrui et comme de bien entendu et vu l’existence se transforme en un grand spectacle, celui de vouloir devenir célèbre.
Rien d’étonnant à ce que la tentation suprême de l’ego soit de traverser l’écran, d’essayer d’exister au travers le déjà vu à la télévision ! C’est-à-dire une image extra-plate, une image « vide. »
Quand tout est fait pour que nul ne se rende compte que l’immobilisme environnant ronronne, que le système fonctionne très bien et surtout qu’il permet de vendre tout et n’importe quoi.
L’homme postmoderne ne sait pas pourquoi il consomme, mais il consomme beaucoup. Il consomme plutôt n’importe quoi et n’importe comment, et surtout pour la frime.
Il a fait du centre commercial un «lieu de vie», son lieu de villégiature aux heures de liberté. Ses aïeuls vivaient dans l’intériorité familiale, sociale et traditionnelle, lui se rend vers les extérieurs d’une vie sans raison mais pleine d’intérêt.
Le loisir est son ultime idéal, son vrai D.ieu pour qui il payera sans calculer. Il ne s’engage jamais vers ce qui est nécessaire et bon marché, non, il va vers ce qui est en vogue, cela permet «d’aller se faire-voir» et de faire impression devant autrui. Dans de telles circonstances l’homme postmoderne devient très fragile, en vérité il est une aubaine, un pigeon commode à harponner, commode à manœuvrer !
On a conçu pour cela une méthode de stimulation non négligeable afin d’obtenir ce résultat: la publicité.
Dans un monde ayant une armature morale cohérente, on aurait pitié, et on n’abuserait pas de la crédulité, de la faiblesse et de la naïveté mais qui peut affirmer que notre société soit morale ?
C’est bien tout le contraire, s’il est un attribut particulier de la postmodernité, c’est son penchant démesuré pour le vice qu’elle a pu aisément convertir en valeur.
Regardons notre réalité bien en face, la société postmoderne est immorale. Elle a transformé la moralité en rentabilité. Elle annihile la valeur de la nécessité pour la troquer contre celle d’une convoitise chimérique. Elle crée une multitude d’envies mensongères et maintient la croyance dans l’exigence de les exaucer.
Le summum serait d’octroyer à la consommation de masse l’identité d’une culture. En hissant celle-ci au rang d’œuvre absolue, en frappant à coups de slogans, d’images et de publicités, la théorie selon laquelle le bonheur s’identifie avec le fait d’avoir davantage, de détenir constamment plus, se confirme.
Pour qu’elle demeure à jamais, il faut maintenir la foi en la valeur des illusions et accorder un coût illimité à des leurres.
Tout cela nécessite un lavage de cerveau permanent afin d’écraser toute ambition critique, constamment la conscience est refoulée vers le bas et l’on prend soin de capter l’intelligence par des petites choses, de lui enlever toute lucidité et toute liberté.
Les images de l’illusion saisissent l’intelligence et lui démontrent qu’elles sont sa seule vérité, elles créent un sous-produit du monde réel où le filet du conditionnement est efficient où les avis les plus inconcevables peuvent avoir cours.
Maintenant l’individu a pu devenir en son corps et conscience un être soumis et domestiqué: un homme Postmoderne.