Cette semaine, c’est au Musée de Tel-Aviv de Eretz Yisrael que s’est tenue une conférence sur l’un des sujets les plus sensibles et tabous de la politique israélienne : le sujet des réfugiés palestiniens et leur «droit au retour».
L’organisateur de la conférence, de l’organisation « Zohrot », non seulement reconnaît ce droit, mais estime aussi qu’il est nécessaire de lutter activement pour sa mise en œuvre. La conférence était intitulée: «De la vérité à la rédemption: la mise en œuvre du retour des réfugiés palestiniens. »
L’organisation « Zohrot » se réfère à l’aile d’extrême-gauche « anti-sioniste » dans l’échiquier politique israélien. Elle se réfère à des documents historiques sur la « catastrophe nationale palestinienne » appelée aussi « Nakba », et rappelle constamment aux israélites leur « péché originel du sionisme», d’où, à leur avis, le pays a besoin d’être purifié.
Cette activité n’a bien évidemment pas la sympathie des partis sionistes de gauche, sans parler de droite – et des représentants du « mainstream » politique.
La tenue d’un tel événement au Musée d’Eretz Yisrael a provoqué l’indignation des organisations d’extrême droite. Le groupe « Im Tirtzu » requis par le ministre des Finances Yair Lapid a privé le musée du financement public. À la fin Août, il a été signalé que «le musée a cédé à la pression politique » et a annulé la conférence « Zohrot », mais celle-ci a malgré tout, bien eu lieu.
Une douzaine d’israéliens, juifs et arabes, ont discuté de la mise en œuvre pratique du « droit au retour » des réfugiés en provenance des 530 villages arabes abandonnés, pendant la Guerre d’Indépendance, et démolis par l’armée israélienne. Sur le site d’un village démoli, il y a selon eux la construction du Musée d’Eretz Yisrael.
Tous les participants étaient des citoyens arabes d’Israël. Ils vivent dans des villages de Galilée, Haïfa, dans le Wadi Ara, et veulent rappeler qu’il y a des maisons détruites dans les villages aujourd’hui disparus, selon des preuves documentaires de la « Nakba ». Plusieurs de ces «réfugiés» de la deuxième et troisième génération, ont évoqué les histoires de conférence de leur famille, et ont expliqué que le « droit au retour » n’est pas un argument politique abstrait, mais la lutte pratique pour le retour dans leurs villages en ruines dont certains voient quotidiennement des fenêtres de leurs nouvelles maisons.
Ce «retour pratique», qui a été discuté lors des préoccupations de la conférence « Zohrot », tout d’abord, ce sont ces gens qui, dans de nombreux cas interdisent la reconstruction des maisons détruites et ont de la réticence à créer un précédent juridique et politique. L’exemple le plus flagrant de ceci est le village chrétien Ikrit en Haute Galilée: ses habitants ne sont pas en guerre avec les Juifs, et peuvent sortir tranquillement de leurs maisons par ordre de l’armée israélienne « pendant quelques jours. »
Pour la grande majorité des israéliens, le retour des réfugiés palestiniens équivaut à un appel au suicide national. Les militants « Zohrot« sont accusés d’une tentative de détruire l’Etat d’Israël. Les participants juifs à la conférence « Zohrot » disent qu’Israël n’est pas menacé d’être «jetés dans la mer », et qu’il faut arrêter les anciennes « phobies » .
Comme c’est le cas pour ce vétéran âgé de 84 ans qui a fait la guerre d’Indépendance, Amnon Neuman:. Dans sa profonde conviction, il dit que «si le gouvernement d’Israël sera équitable pour tous, la haine se dissipera au fil du temps ».
Le commentateur « Maariv » Amos Gilboa décrit cet événement comme une preuve que « les palestiniens ne renonceront pas à exigerer le droit au retour, car les frontières de 67 ne sont pas suffisantes. »