La compagnie aérienne IndiGo, leader du marché indien et l’une des plus grosses compagnies low-cost au monde, fait face à une crise d’une ampleur exceptionnelle. Depuis plusieurs jours, son réseau est plongé dans un désordre sans précédent : des centaines de vols sont annulés quotidiennement, atteignant un pic de plus de 500 annulations en une seule journée. Dans les principaux aéroports du pays, les passagers s’accumulent, épuisés, frustrés et souvent sans solution immédiate.
Selon les autorités indiennes de l’aviation civile, cette situation est directement liée à un manque critique de personnel navigant, en particulier les pilotes. En cause : de nouvelles règles réglementant les temps de repos et de travail, imposées récemment pour réduire la fatigue en vol. Ces directives exigeaient des durées de repos plus longues, limitant les rotations de nuit et réduisant mécaniquement la disponibilité des équipages. Résultat : un déséquilibre massif entre la demande et la capacité opérationnelle réelle d’IndiGo.
Face au chaos, et après plusieurs jours de perturbations graves, la Direction générale de l’aviation civile indienne a fini par reculer. Dans une décision exceptionnelle, elle a annoncé la suspension temporaire des nouvelles règles, afin de permettre à la compagnie de revenir à un fonctionnement plus stable. Cette volte-face administrative illustre l’urgence et la gravité de la situation, sous pression d’un système aérien saturé et d’une opinion publique en colère.
IndiGo, après plusieurs jours de silence, a finalement publié un communiqué reconnaissant l’ampleur des perturbations. La compagnie y présente ses excuses « les plus sincères » à ses clients, évoquant « des perturbations majeures » sur l’ensemble du réseau. Elle insiste sur les efforts entrepris — avec le soutien de plusieurs aéroports — pour rétablir progressivement un niveau de service acceptable, tout en demandant aux passagers de vérifier le statut de leurs vols avant de se rendre en terminal.
Cependant, aucune mention directe n’est faite de la décision des autorités de revenir sur les nouvelles obligations de repos. Un silence qui interroge, alors que la responsabilité semble partagée entre la compagnie, qui peine à anticiper l’impact des nouvelles normes, et les régulateurs, qui les ont imposées dans un marché déjà sous tension.
Sur le terrain, les conséquences sont lourdes : à Delhi, Mumbai, Bengaluru, Hyderabad et d’autres grands hubs, les terminaux ont été envahis par des foules massives. Files interminables, passagers dormant à même le sol, retards de plus de 6 heures, correspondances manquées, voyages annulés… les récits se multiplient et accentuent la pression sur IndiGo, déjà fragilisée par des difficultés de recrutement et un marché en reprise rapide depuis la fin de la pandémie.
Les indicateurs opérationnels témoignent de cette dégradation. Les statistiques de ponctualité — un point fort habituel de la compagnie — ont chuté à des niveaux historiquement bas. Pour une entreprise qui transporte quotidiennement plus de 300 000 passagers, la crise logistique actuelle représente un défi majeur, d’autant plus que la haute saison touristique de fin d’année approche.
IndiGo affirme travailler « intensivement » pour retrouver une stabilité opérationnelle, en réaffectant les équipages disponibles, en modifiant des plannings et en renforçant la communication avec les passagers. Mais plusieurs experts du secteur estiment qu’il faudra des semaines pour absorber le choc, rééquilibrer les ressources humaines et restaurer la confiance du public.
Pour l’heure, les autorités indiennes tentent d’éviter une propagation de la crise à d’autres compagnies. Le marché aérien indien, l’un des plus dynamiques au monde, repose en grande partie sur la capacité d’IndiGo à maintenir un trafic fluide. La crise actuelle révèle ainsi les fragilités d’un système en tension permanente, où la moindre modification réglementaire peut provoquer un effet domino dévastateur.
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