C’est une information révélée par Channel 12 en Israël et relayée par The Times of Israel : à la demande expresse du Premier ministre Benjamin Netanyahou, l’armée israélienne va présenter ce soir au cabinet de sécurité restreint un plan détaillé pour la création d’une « ville humanitaire » à Rafah, au sud de Gaza. Un projet aussi ambitieux que sensible, qui soulève déjà de nombreuses inquiétudes au sein des cercles militaires et diplomatiques israéliens.
Selon les informations diffusées, Tsahal, bien que prête à exécuter les ordres du gouvernement, devrait néanmoins exprimer une mise en garde claire : la construction de cette ville pourrait nécessiter de trois à cinq mois avant de devenir pleinement opérationnelle. Une temporalité qui, en pleine guerre et sous pression internationale, laisse planer des incertitudes stratégiques.
Plus grave encore : ce plan pourrait compromettre les négociations en cours à Doha pour la libération des otages israéliens toujours détenus par le Hamas. Les discussions préliminaires au sein des organes de défense israéliens laissent entendre qu’insister sur ce projet de relocalisation massive — qui vise à déplacer dans un premier temps 600 000 Gazaouis et à terme la totalité des deux millions d’habitants — pourrait envoyer un signal désastreux au Hamas. Le groupe terroriste pourrait en effet interpréter ce plan comme une preuve qu’Israël n’envisage qu’un accord partiel et qu’il reprendra la guerre dès l’expiration d’un éventuel cessez-le-feu de 60 jours.
Cette perception pourrait ruiner les efforts de médiation du Qatar et saborder toute tentative de deal, même avec des garanties américaines. Pour le Hamas, un tel projet renforcerait la conviction que Jérusalem n’a aucune intention de parvenir à une solution durable.
Tsahal compte également soulever d’autres problématiques liées à la ville humanitaire, comme les risques de violation du droit international, la prolongation potentielle du conflit, les défis logistiques majeurs que représentent la sécurisation des zones, la désinfection des lieux, la fourniture de soins médicaux et l’approvisionnement.
Le cabinet de sécurité devra aussi examiner ce soir de nouvelles cartes de retrait préparées par l’armée pour être soumises aux médiateurs à Doha. Mais là encore, selon Channel 12, les dirigeants politiques israéliens redoutent que ces plans actualisés ne suffisent pas à débloquer les négociations avec le Hamas, qui reste campé sur ses positions.
Le projet de « ville humanitaire » à Rafah, bien qu’il puisse apparaître comme une solution aux pressions internationales sur Israël, s’annonce comme un pari risqué. Entre la nécessité humanitaire, la guerre à poursuivre et la question brûlante des otages, Israël doit jouer sur tous les fronts, avec une vigilance stratégique constante.
Pour suivre l’évolution de la guerre et des négociations en cours :
https://infos-israel.news/category/alerte-info-24-24/
https://infos-israel.news/category/israel/
https://rakbeisrael.buzz/
https://alyaexpress-news.com/
Liens complémentaires :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rafah
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hamas
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_israélo-palestinienne_de_2023-2025