L’essayiste et star de la télévision politique Eric Zemmour, un nationaliste français d’origine juive algérienne, a déclaré hier qu’il avait déjà décidé de se présenter aux prochaines élections présidentielles en raison d’un sondage d’opinion favorable. « J’ai déjà pris une décision », a-t-il déclaré, s’adressant aux journalistes des principaux médias, « et si je vais aux élections, c’est pour les gagner ». Mais Zemmour n’a pas fait de déclaration finale quant à savoir s’il se présentera aux élections présidentielles d’avril : « Je ne laisserai pas les journalistes dicter mon emploi du temps, et je ferai une déclaration quand je déciderai que c’est nécessaire. »
Selon le dernier sondage réalisé le 22 octobre par le journal Le Monde, Eric Zemmour recueille 16% -16,5% des voix au premier tour et passe au second tour, devant tous les candidats à l’exception d’Emanuel Macron avec 25%. La rivale nationaliste la plus proche Marine Le Pen obtient 15 %, le candidat traditionnel de droite Xavier Bertrand 13 %. Les partis de gauche et surtout le Parti socialiste, qui sera représenté aux élections par la maire de Paris, Anne Hidalgo, n’ont aucune chance – seuls 6,36% sont prêts à voter pour Hidalgo, 9% pour le représentant des Verts Yannick Jadot et 8% pour l’extrême gauche Jean-Luc Melanchon…
Un sondage du même Le Monde montre que 57% des personnes interrogées s’inquiètent du succès tapageur d’Eric Zemmour, et 43% le considèrent comme un démagogue.
L’essayiste entend interdire toute forme d’immigration dans le pays, abolir la loi sur le regroupement familial, remplacer le « droit du sol » par le « droit du sang » en ce qui concerne l’octroi de la citoyenneté. Il promet également de priver les étrangers vivant en France des prestations sociales et des services médicaux gratuits dont bénéficient les immigrés clandestins dès leur entrée dans le pays. Les citoyens ayant la double nationalité seront expulsés du pays s’ils commettent des infractions pénales.
Son programme économique comprend la réindustrialisation de la France, c’est-à-dire le retour des entreprises qui ont transféré la production à l’étranger, et une réduction des coûts sociaux des entreprises.
En politique internationale, il entend ramener la France à son cap « gaulliste », plus indépendante des Etats-Unis et de l’Union européenne, et, d’autre part, se rapprocher de la Russie de Poutine. Il a déjà prévenu qu’il lèverait les sanctions économiques annoncées contre la Russie après l’annexion de la Crimée, puisque, selon ses propres termes, « la Crimée a toujours appartenu à la Russie ».
Dans la sphère publique, il tente de maintenir le « statu quo » en promettant de ne pas abolir le droit à l’avortement et au mariage homosexuel.