Il est des mots qui blessent, il est des mots qui tuent, il est aussi des mots qui – employés pour d’autres – déforment la vérité ! C’est à ce ballet du verbe, ces entrechats de l’antonyme, que s’exercent depuis nombre d’années la plupart des médias occidentaux ainsi que – D-ieu leur pardonne cette trahison ! – quelques confrères et écrivaillons Israéliens et/ou Juifs, devenus les alibis de ceux qui nous haïssent. Puisant leur science dans Machiavel, leur technique dans Goebbels, ils métamorphosent – d’un rapide coup de plume – les pires bandits en petits saints, les plus honnêtes en scélérats, les victimes en bourreaux. Leur prose n’a qu’un seul but : faire croire ce qui n’est pas ! Leur hargne n’a souvent qu’une seule cible : notre peuple et notre Etat ! A les lire, à les entendre, on croirait les terroristes devenus héros, les pires tyrans des démocrates, les bellicistes de blanches colombes virginales. Se qualifiant d’intellectuels, voire de progressistes, ils ne sont que les avocats de la barbarie et de l’obscurantisme.

L’efficacité de la méthode a déjà fait ses preuves. Suite aux mensonges, cent mille fois répétés dans le passé, il est à présent de notoriété publique que, pour nombre de goyim, l’usurier sera toujours Juif (voir les romans de James Hadley Chase), l’israélite sera toujours pingre (« Il n’était pas radin comme tous ceux de sa race ! » dixit Agatha Christie dans un livre écrit en 1960), riche (« Je ne savais pas qu’il y avait des Juifs pauvres ! » dixit Elio Di Rupo, Premier ministre belge, dirigeant du Parti Socialiste*) et arrogant (« Un peuple sûr de lui et dominateur ! » dixit Charles de Gaulle). Il sera aussi toujours cosmopolite et coupable (On se rappelle les « Français innocents », déplorés par Raymond Barre, en opposition aux victimes « israélites » de l’attentat de la rue Copernic !). Alors, puisque la méthode a fait ses preuves, pourquoi ne pas continuer, aller de plus en plus loin, de plus en plus fort ? Dans cette valse des contrevérités, l’une d’elles est cependant tombée en désuétude : celle du « Juif errant, frappé d’une malédiction céleste »… châtiment imaginaire tombé en désuétude car la création de l’Etat d’Israël en a apporté un flagrant démenti ! C’est pourquoi, sous peine que par contrecoup tout le château de carte ne s’écroule, n’étant pas parvenus eux-mêmes – par moustachu teuton interposé – à nous éliminer, constatant notre impossible éradication par la soldatesque arabe en qui ils mettaient leurs espoirs, avec l’aide de la « gauche » internationale ils ont inventé un peuple : le Caliméro dit « Palestinien ». Voulant ignorer que ce qu’ils présentent comme les « petites bêtises » de ce « pôvre petit poussin » sont mortelles, ils en imputent les conséquences à qui ? Ben voyons… Oui, vous avez deviné : aux « affreux » Juifs, aux victimes, pardi ! Prudents pourtant dans leur dialectique (savamment étudiée pour ne pas sembler – à première vue et à première vue seulement – se rapprocher du nazisme), ils remplacent cette désignation par « sionistes », comme si nous ne formions qu’un seul bloc, comme si chacun de nous avait déjà l’intention de repartir vers des cieux par D-ieu promis et plus cléments.

Et nous, dans tout cela, comment réagissons-nous ? La plupart d’entre nous entre involontairement dans le jeu des antisémites en employant – Certains, sans doute, à force de les entendre ! – les termes captieux distillés par nos ennemis. Si cela peut être pardonné aux simples membres notre communauté, peu au fait des subtilités de la propagandaleitung, cela devient inacceptable dans le chef de responsables communautaires, de représentants israéliens et de médias de notre camp ! Je me souviendrai toujours d’une anecdote de 1974 quand, chargé de la hasbarah (« information ») pour la section des Cantons de l’Est du Rassemblement Belge pour Israël, je travaillais avec Colette Avital, Première Secrétaire chargée de l’Information pour l’Ambassade d’Israël (devenue ensuite députée – de gauche, tendance « Shalom Achaf » – à la Knesseth). Après un long travail de contre-sapes, j’étais parvenu – en rectifiant à chaque occasion le terme « Territoires occupés » par « Territoires libérés » – à faire dire à plusieurs notables de ma petite région, en guise de juste milieu, « Territoires administrés ». Un jour, l’un d’eux s’en vint me traiter de menteur et, devant mon incompréhension, me sort un communiqué officiel de l’ambassade d’Israël parlant de « Territoires occupés ». Furax, je m’en vais trouver Colette Avital et lui dis : « Je sais, Colette, que cela te fait mal au ventre de parler de Territoires libérés mais, au moins, parle de Territoires administrés ! » Elle me regarde alors et me déclare tout de go : « Mais… Ils sont occupés ! ». Un an de  boulot mis en l’air par notre propre camp ! Aujourd’hui, Bibi – dans son discours de Bar Ilan – a découvert qu’une invention sortie du néant après 1967 (c’est-à-dire les dits « Palestiniens » dont on ne trouve nulle trace avant cette date) était un « peuple » et il arrive fréquemment, sur nos radios juives, d’entendre un de leurs correspondants en Israël – ou un de leurs journalistes – parler de « l’extrême-droite israélienne » (Concernant les partis d’Avigdor Lieberman et de Naftali Benett)… encore que je ne m’étendrai pas sur les distances explicites que beaucoup de responsables communautaires prennent (Par « tactique », disent-ils !) avec le gouvernement démocratiquement élu de l’Etat Juif, où ils ne vivent pas (sinon pour leurs vacances, dans des hôtels 5 étoiles, tous frais payés) et où leurs gosses ne risquent pas quotidiennement leur peau !

Cela suffit ! Il nous faut passer à la contre-attaque médiatique et marteler les mots exacts – même si, parfois, un peu trop francs – afin de permettre au public neutre de juger sereinement de la réalité. L’exercice est ardu car notre vocabulaire courant est, d’ores et déjà, contaminé par la pestilence médiatique ! C’est pourquoi je propose ci-après un petit lexique, non-exhaustif,  aux journalistes, responsables communautaires et israéliens, lexique qu’ils pourront consulter avant de mettre le point final à leurs articles et discours :

 – Dans l’inconscient collectif occidental, les termes « occupés » et « occupation » ramènent à l’époque de la domination nazie. Ne dites donc pas « Territoires occupés » mais dites « Territoires libérés » (Pour bien expliquer votre approche, ajoutez si nécessaire « de l’occupation jordanienne, en 67. ») ou – si vous êtes un peu trop gauche ou timides – « Territoires disputés », voire « Territoires sous administration israélienne »… étant entendu que le Golan et l’est de Jérusalem font partie intégrante de l’Etat d’Israël. La « Cisjordanie » est, bien sûr, historiquement et géographiquement, la « Judée-Samarie »…. tout comme la « Palestine » n’est pas un pays ou une entité autonome mais une région comptant à l’origine (1920, Accords de San Remo) non seulement toute la partie comprise entre le Jourdain et la Méditerranée mais aussi la Jordanie. Evitez également le mot « occupation » que vous pourrez remplacer avantageusement par « surveillance » ou « contrôle ». Ainsi, les  « Forces d’occupation israéliennes » (L’usage du vocable « Forces » amène généralement l’auditeur à considérer « l’autre camp » comme de « faibles victimes »)  pourront s’écrire « Services de sécurité » ou, tout simplement « Tsahal » ;

– Les habitants Juifs vivant par-delà des « lignes de cessez-le-feu de 1967 » (qui ne constituent pas, au regard du droit international, des « frontières »), pouvant aussi être appelées « ligne verte », ne sont, évidemment, pas des « colons » (mot devenu péjoratif et qui se veut faire référence à la « colonisation », par les puissances occidentales, de l’Afrique) : il s’agit de « villageois Juifs », tout comme leurs « villages » ne sont point non plus des « implantations »… suggérant l’idée d’un apport externe (« Implanter : fixer une chose DANS une autre »). Quant à la « colonisation », elle peut aisément se changer en « mise en valeur de(s) terres abandonnées » ou « mise en valeur de(s) terres laissées en friche » ;

– Les Arabes, voire les bédouins, occupant sans titres de propriété des terrains, ne sont que des « squatters », quant à ceux pouvant se présenter comme légitimes propriétaires, ils ne sont jamais « expulsés » – ou « chassés » – mais ils ne sont que « expropriés » (possibilité législative existant dans tous les Etats démocratiques). Les bédouins (se rattachant au phantasme occidental de Lawrence d’Arabie) ne devraient être qualifiés que de « tribus nomades régionales » (ce qui décrédibilise du coup leurs éventuelles revendications territoriales) ;

– Le mot « réfugiés » doit aussi briller par son absence dans vos écrits (par rapport à la « pitié » que peut inspirer sa représentation idéomotrice)… on ne peut être « réfugié » dans son propre pays et/ou de génération en génération ! Employez plutôt « déracinés volontaires » et, de même, remplacez « Palestiniens » par « Arabes locaux » ou encore « Arabes (dits) Palestiniens » ;

– Lors d’émeutes, n’employez jamais « répression » mais substituez-lui « maintien de l’ordre »… quand aux forces qui l’effectuent, vérifier s’il s’agit bien de Tsahal (l’armée) ou s’il ne s’agit que du « Michmar ha-gvoul » (mêmes uniformes), que l’on peut traduire par « garde-frontière » ou « gendarmerie » (Nettement moins « choquant », et plus dans « l’ordre de la normalité », pour les esprits occidentaux !). De même, lorsque des civils sont touchés, ne mentionnez pas « des civils », ni même le terme « victimes », mais bien « des dégâts collatéraux » (On doit cette trouvailles aux armées occidentales !) ou, au-dessus de 16 ans, « de possibles combattants sans uniformes » (sur une civière, les infirmiers n’emportent généralement pas les armes trouvées aux côtés du corps) ;

– L’appellation « caillassage » – qui a été récemment inventée par nos « amis » d’Outre-Quiévrain afin de minimiser l’envoi de rocs (et non de « cailloux ») contre des véhicules civils israéliens – est impropre et doit être remplacée par « lapidation »… ce qui fera dériver les esprits occidentaux vers cette charmante coutume que les musulmans emploient comme châtiment envers leurs femmes violées ;

– « L’Esplanade des mosquées » est « Le Mont du Temple », les « associations pacifistes israéliennes » sont « des organisations payées par des puissances étrangères arabophiles » (Je viens d’apprendre que l’ONG « Breaking the silence » va encore recevoir, très prochainement, d’importants fonds de l’Union Européenne !), ce que nos ennemis surnomment « mur de la honte » s’appelle en réalité « barrière de sécurité » (Un « mur » est une construction lourde qui bouche totalement l’horizon tandis qu’une « barrière » permet de voir au-delà, donne une image de fragilité et peut s’ouvrir à ceux qui sont en règle !) et les Arabes emprisonnés ne sont pas des « prisonniers » (Encore un appel à l’imaginaire collectif occidental par rapport la dernière guerre mondiale et aux « prisonniers de guerre » !)  mais des « détenus préventifs de sécurité », voire des « criminels de droit commun condamnés » ;  

 – Le territoire de Gaza n’est pas une « prison à ciel ouvert » mais est une « entité autonome islamiste » (Inutile de développer… les Occidentaux connaissent parfaitement et abhorrent  toutes les horreurs de l’islamisme ! ). Il ne subit pas non plus un « blocus » mais simplement « un contrôle frontalier de ses importations » ou encore « un cordon sanitaire ».

 

Voilà quelques exemples qui, si nous y prenons garde, permettront de couper les têtes de l’hydre de la désinformation… car c’est souvent des mots que naissent les pires maux !

Par Yéh’ezkel Ben Avraham  pour Alyaexpress-News

 

* Réaction d’un de ses partisans à cette exclamation pour le moins « naïve », citée dans mon article « J’accuse ! » (https://infos-israel.news/2013/11/jaccuse-par-yehezkel-ben-avraham/) : « Un franc aveu d’ignorance n’est pas une preuve d’antisémitisme ! »… Réponse : « Ben, si ! Non seulement d’antisémitisme mais aussi d’imbécillité ! ». A ce propos, signalons que les commentaires « Vous savez, tuer le Christ ne leur a pas suffit… » et « Tout Juif est raciste sur un autre être humain puisque pour eux les non-Juifs sont comme les chiens… » sont toujours en ce 17 décembre – soit depuis plus de deux mois – sur le site Internet de la Radio-Télévision Belge Francophone (RTBF) qui refuse en accord avec le gouvernement de les supprimer, et ce, bien que plainte ait été déposée par six personnes différentes et j’aie fait parvenir, « très courtoisement », copie de mon article incendiaire tant au cabinet du Premier ministre qu’à celui de la sinistre chargée de l’audio-visuel, Fadila Laanan.

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