Les représentants libanais se sont prononcés positivement sur la proposition américaine visant à résoudre le conflit entre le Liban et Israël et, selon le journal Al-Akhbar, la réponse finale sera transmise dans la journée à l’envoyé du président Biden, Amos Hochstein, par l’intermédiaire de l’ambassade américaine à Beyrouth. Hochstein devrait arriver mardi dans la capitale libanaise.

Dans le contexte d’une forte escalade des bombardements israéliens à Beyrouth, dans le sud du Liban et dans la Bekaa, ni les dirigeants libanais ni le Hezbollah n’ont pu rejeter complètement le projet d’accord. Cela signifierait une nouvelle aggravation de la guerre et la destruction des infrastructures au Liban, où le nombre de personnes déplacées dépasse déjà 1,2 million.

Un accord préliminaire ne veut rien dire : les négociations ultérieures aboutiront facilement à une impasse lorsque les discussions sur les détails commenceront. Selon la chaîne saoudienne Al-Arabiya , les observateurs mettent en garde contre un optimisme excessif, car « le diable est dans les détails ».

Et les détails, selon la publication du journal libanais Nidaa al-Watan , sont les suivants :

Israël exige qu’il se réserve le droit d’une intervention militaire si la commission chargée de surveiller la mise en œuvre de l’accord ne parvient pas à mettre fin aux violations commises par le Hezbollah. Israël considère ce point comme non négociable.

Un autre point sur lequel Israël n’acceptera pas d’objections est le désarmement du Hezbollah, non seulement au sud, mais aussi au nord du fleuve Litani.

Enfin, la commission de contrôle de la mise en œuvre de la résolution 1701 sera présidée par un général américain. La commission comprendra également un militaire français.

Israël souligne qu’il ne s’écartera pas de ces exigences et qu’il parviendra à les mettre en œuvre soit par des négociations, soit par une action militaire.

La publication libanaise affirme qu’il s’agit de points du projet d’accord remis la veille au président du Parlement Berri par l’ambassade américaine.

Al-Akhbar, un journal proche du Hezbollah, écrit que le président du Parlement, Nabih Berri, a reçu un signal du Hezbollah concernant sa « grande ouverture » sur la question des négociations. Le parti chiite a donné le feu vert à Berri pour poursuivre les négociations. « L’ambivalence positive a été remplacée par une voie positive », c’est ainsi que la position du Liban dans les négociations est décrite dans les médias libanais. Des sources arabes et européennes citées par Al-Akhbar estiment que « l’ouverture » et « l’attitude positive » du Liban augmenteront la pression sur Netanyahu et l’empêcheront de manœuvrer s’il veut mettre fin à la guerre avant l’investiture de Trump en janvier.

Que signifie « l’ouverture » du Hezbollah lorsqu’il s’agit de son désarmement et des « mains libres » d’Israël ? Il est bien évident que le parti chiite ne sera d’accord ni avec le premier ni avec le second et qu’il se contente de manœuvrer, ne voulant pas passer pour le coupable de la poursuite de la destruction du Liban.

« Berry donnera une réponse qui se situera entre « non » et « oui », mais cela ne satisfera pas les Américains, et encore moins les Israéliens : ils veulent une réponse claire et positive de la part du Liban », écrit Nidaa al-Watan.