« Nous sommes Ă la fin de la guerre, une pĂ©riode oĂč Golda a reçu des critiques virulentes pour sa conduite pendant la guerre. Ă mon avis, elle a rĂ©sistĂ© avec ingĂ©niositĂ© et courage face aux pressions Ă©gyptiennes et russo-amĂ©ricaines. Elle a insistĂ© sur les intĂ©rĂȘts dâIsraĂ«l. , a ignorĂ© les menaces et nâa pas eu peur dâune confrontation avec les AmĂ©ricains jusquâĂ ce quâelle aboutisse au retour des captifs », rĂ©sume Assaf-Kramer, dans une conversation avec Channel 7, relatant lâincident quâelle dĂ©taille ci-dessous.
AprĂšs 16 jours de combats, le 22 octobre, sous rĂ©serve de la rĂ©solution de lâONU, un cessez-le-feu Ă©tait censĂ© ĂȘtre conclu entre IsraĂ«l et lâĂgypte, mais IsraĂ«l a signalĂ© Ă plusieurs reprises les violations Ă©gyptiennes du cessez-le-feu jusquâĂ ce quâil soit dĂ©cidĂ© de reprendre lâeffort de guerre, a dĂ©clarĂ© IsraĂ«l. Les forces avancĂšrent vers la ville de Suez et encerclĂšrent la ville. LâarmĂ©e Ă©gyptienne comprenait 30 000 soldats et 300 chars.
Lâencerclement Ă©tait alors considĂ©rĂ© comme un atout entre les mains dâIsraĂ«l, que Golda Meir tenait Ă conserver jusquâau retour des captifs israĂ©liens dĂ©tenus par lâĂgypte. Jusque-lĂ , les Ăgyptiens refusaient de fournir la liste des captifs et leur Ă©tat, bien quâIsraĂ«l le fasse avec les captifs Ă©gyptiens entre ses mains.
Les Ăgyptiens ont exigĂ© lâouverture du blocus, mais IsraĂ«l a laissĂ© les dizaines de milliers de soldats Ă©gyptiens sans accĂšs Ă du matĂ©riel, de la nourriture et de lâeau. Ă ce stade, une correspondance et des contacts ont lieu entre les Ătats-Unis et lâUnion soviĂ©tique pour tenter de rĂ©soudre la situation. Kissinger a pris les rĂȘnes Ă la fin du mandat de Nixon et a notamment commencĂ© Ă exercer une pression politique importante sur Golda.
La Dr Assaf-Kramer parle de ses recherches dans lesquelles elle a examinĂ© et appris de la correspondance rĂ©vĂ©lĂ©e Ă lâoccasion du 40e anniversaire de la guerre dans les archives israĂ©liennes et amĂ©ricaines. AprĂšs sa premiĂšre visite en Ăgypte, Kissinger est arrivĂ© en IsraĂ«l afin de suivre et dâidentifier lâhumeur de la rue israĂ©lienne.
Golda lui a directement et ouvertement fait part de ses doutes et lui a dĂ©clarĂ© quâelle ne pourrait pas regarder dans les yeux les mĂšres et les Ă©pouses de ces otages, et pour cette raison, le Cabinet a dĂ©cidĂ© de ne pas stopper le blocus jusquâĂ ce que les prisonniers soient rendus.
Kissinger, pour sa part, lui dit quâil a une parole dâhonneur quâil a reçue de Brejnev, bien quâil ne soit pas convaincu quâon puisse lui faire confiance et dit ouvertement Ă Golda que mĂȘme sâil ne la conseille pas, il estime que sâil avait Ă©tĂ© Ă sa place, il nâaurait pas entamĂ© les nĂ©gociations tant que la demande israĂ©lienne nâaurait pas Ă©tĂ© satisfaite.
Ă notre question, Assaf-Kramer nous rappelle quâen dĂ©pit de cette dĂ©claration de soutien de Kissinger, les Ătats-Unis ont exercĂ© une pression Ă©norme sur IsraĂ«l, alors que lâadministration amĂ©ricaine Ă©tablissait un contact unique en son genre avec lâĂgypte. Nixon a durement attaquĂ© IsraĂ«l aprĂšs avoir reçu une lettre de Brejnev dans laquelle IsraĂ«l Ă©tait dĂ©fini comme quelquâun qui dĂ©truit la paix mondiale, Nixon dĂ©clare mĂȘme quâIsraĂ«l marche au bord dâun abĂźme lors dâune conversation avec lâambassadeur israĂ©lien, Simcha Dinitz. Il est clair que sâil sâavĂšre quâIsraĂ«l est celui qui a dĂ©clenchĂ© la guerre, les Ătats-Unis devront le dĂ©clarer et prendre des mesures en consĂ©quence.
Face Ă ces pressions, Golda a Ă©tabli un principe selon lequel aucun convoi humanitaire ne franchirait lâencerclement israĂ©lien pour se rendre Ă lâarmĂ©e assiĂ©gĂ©e. Cette dĂ©claration dĂ©terminĂ©e a donnĂ© lieu Ă dâimportantes conversations sous pression. Nixon a annoncĂ© que si IsraĂ«l nâautorisait pas les convois vers lâarmĂ©e assiĂ©gĂ©e, les Ătats-Unis ne les soutiendraient pas. Golda a demandĂ© si telle serait sa position mĂȘme si lâUnion soviĂ©tique entrait en scĂšne dans cette guerre et Nixon a rĂ©pondu par lâaffirmative. Au bout de trois jours, Golda a acceptĂ© de transmettre la fourniture de nourriture et dâeau, et Ă partir de lĂ , les dĂ©marches se sont poursuivies et sont devenues flexibles jusquâaux 101 pourparlers qui ont conduit Ă la libĂ©ration des captifs israĂ©liens.
Le Dr Assaf-Kramer souligne que les dĂ©marches qui ont conduit Golda au succĂšs des nĂ©gociations comportaient plusieurs paramĂštres qui doivent ĂȘtre pris en compte. Le premier est le fait que la vĂ©ritable nĂ©gociation a commencĂ© aprĂšs lâobtention de la carte gagnante de lâencerclement de la TroisiĂšme ArmĂ©e. Le deuxiĂšme chiffre est le rapport entre les puissances.
« Un leader qui prend des dĂ©cisions doit se souvenir de la grande complexitĂ© et de la mission, mĂȘme divine, de sa position, ainsi que des pressions qui augmentent en intensitĂ© et en franchise lorsque toutes les rĂšgles du jeu sont violĂ©es en termes dâĂ©tiquette politique et diplomatique, pour se souvenir de la grande et importante mission de maintenir un Ătat dĂ©mocratique juif sur la terre dâIsraĂ«l, les AmĂ©ricains auront toujours leurs intĂ©rĂȘts contre ceux des autres pays et nous devons rester fermes contre eux. Nous devons savoir quand ne pas sourire et ne pas hocher la tĂȘte. « .
Le troisiĂšme chiffre concerne les pressions exercĂ©es Ă lâintĂ©rieur du pays. « Il est inimaginable dâun point de vue humain », dit-elle, faisant rĂ©fĂ©rence Ă la rĂ©alitĂ© dans laquelle se trouve actuellement Benjamin Netanyahu, « comment un Premier ministre peut rĂ©sister Ă une telle pression. Je ne crois pas quâune autre personne occupant ce poste aurait pu le faire. »
Par-dessus tout cela, et par-dessus le sentiment quâil est peut-ĂȘtre possible et correct de comparer la rĂ©alitĂ© dans laquelle se trouvait Golda et celle dans laquelle se trouve Netanyahu, Assaf-Kramer rappelle que seuls ceux qui se trouvent au sommet de la pyramide disposent de toutes les donnĂ©es, le rĂ©seau de relations et de forces, comprenant lâintensitĂ© des pressions et les consĂ©quences rĂ©gionales et internes dâIsraĂ«l. En fait, seul Netanyahu sait vraiment quelle est la bonne considĂ©ration et ses dĂ©marches devraient ĂȘtre basĂ©es sur cela.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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