L’idée selon laquelle une armée doit être totalement apolitique est souvent perçue comme un principe démocratique. Pourtant, dans les régimes autoritaires et fascistes, c’est précisément cette exigence qui permet aux gouvernants de disposer d’une armée docile pour accomplir toutes leurs volontés, sans remise en question.
L’armée d’un pays démocratique ne peut être une simple machine d’exécution aux ordres du pouvoir en place. Ses limites d’obéissance sont définies par des principes moraux et légaux. Lorsqu’une guerre cesse d’être une question de défense nationale et commence à servir des intérêts politiques, elle devient une ligne rouge que l’armée ne devrait pas franchir.
Un chef d’état-major sous l’influence du pouvoir politique
Le général Eyal Zamir, récemment nommé chef d’état-major de Tsahal, a reçu un soutien unanime lors de sa prise de fonction, y compris de figures critiques du gouvernement comme Shelly Yachimovich. Pourtant, son véritable test moral et démocratique ne tardera pas à arriver.
Sa nomination a été perçue comme une manœuvre politique de Benyamin Netanyahou, qui souhaitait placer un fidèle à la tête de l’armée. Zamir a été secrétaire militaire du Premier ministre entre 2012 et 2015, et son ascension jusqu’au poste suprême de Tsahal s’inscrit dans une dynamique de contrôle croissant du pouvoir civil sur l’armée.
Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile :
Lors de la cérémonie de nomination, le président Itshak Herzog a appelé à « séparer la politique de l’armée », un vœu pieux tant le contexte actuel rend cette distinction difficile.
Une guerre aux objectifs discutables
Derrière les discours officiels sur la nécessité de détruire le Hamas et de ramener les otages, la reprise des combats à Gaza pourrait répondre à des enjeux politiques bien plus qu’à des impératifs sécuritaires.
Le président Donald Trump, qui entretient une alliance tacite avec Netanyahou, joue un rôle ambigu dans cette escalade. D’un côté, il affiche son soutien à Israël et met la pression sur le Hamas pour la libération des otages, mais de l’autre, il facilite la poursuite du conflit, permettant ainsi à Netanyahou de retarder toute négociation qui menacerait son gouvernement.
Si Tsahal relance une offensive majeure, l’impact sera désastreux sur le plan humanitaire, diplomatique et moral. L’isolement international d’Israël s’aggravera, et l’armée risque de voir son image ternie par des accusations de violations du droit international.
L’heure du choix pour Eyal Zamir
En tant que chef d’état-major, Eyal Zamir porte une responsabilité immense. Il doit décider s’il sera le garant des valeurs démocratiques de Tsahal ou s’il se soumettra totalement aux décisions politiques, même si elles vont à l’encontre de l’éthique militaire.
S’il choisit d’exécuter sans réserve les ordres du gouvernement, il pourrait s’inscrire dans l’histoire comme un exécutant d’une politique controversée. Mais s’il ose dire « Non » à Netanyahou et refuser une guerre à motivation politique, il pourrait préserver l’intégrité morale de l’armée israélienne.
Un tel refus pourrait lui coûter son poste, mais son silence entacherait durablement son héritage.
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