Autrefois présentée comme l’une des amies les plus fidèles d’Israël en Europe, la Hollande semble désormais prendre un virage radical. Pays qui avait soutenu Israël pendant la guerre de Kippour, accueilli une ambassade à Jérusalem jusqu’en 1980, représenté les intérêts israéliens en Russie durant la Guerre froide, et partagé son savoir-faire agricole pour faire du Néguev un miracle agricole… aujourd’hui, la même Hollande milite à Bruxelles pour des sanctions contre Israël et propose de l’exclure des programmes scientifiques européens.
Ce glissement diplomatique n’est pas tombé du ciel. Il est le fruit d’un mélange toxique entre pressions parlementaires de gauche, islamisation croissante de la société néerlandaise et opportunisme électoral. Avec près d’un million de musulmans, soit 6 % de la population, et un Parlement survolté qui multiplie les interpellations sur « la Palestine », le gouvernement néerlandais cherche désormais à flatter l’opinion publique en brandissant la « cause humanitaire de Gaza » comme étendard.
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Une rupture orchestrée depuis La Haye
Le nouveau visage de cette politique néerlandaise est Kaspar Veldkamp, ministre des Affaires étrangères depuis 2024. Ancien ambassadeur d’Israël, Veldkamp connaît parfaitement la réalité israélienne. Mais ironie du sort, c’est lui qui mène aujourd’hui la charge contre Jérusalem. Sous prétexte de « respect des droits humains », il a demandé une vérification formelle du respect par Israël des clauses de l’accord d’association avec l’UE. Clauses que personne n’a jamais pensé appliquer aux véritables dictatures partenaires de l’Union…
Et quand le dirigeant populiste pro-israélien Geert Wilders a claqué la porte du gouvernement en juin dernier, c’est toute la digue politique pro-israélienne qui a cédé. Veldkamp, affranchi de sa coalition avec Wilders, a alors proposé la suspension d’Israël du programme Horizon Europe, qui octroie des milliards d’euros à la recherche et à l’innovation israéliennes. Une punition sans précédent.
Un bras de fer entre dirigeants
Le sommet de l’hypocrisie a été atteint cette semaine. Le Premier ministre néerlandais par intérim Dick Schoof, technocrate faible et peu impliqué dans les affaires internationales, a annoncé sur X (anciennement Twitter) avoir « transmis à Herzog [le président israélien] la position ferme de son gouvernement sur l’accès humanitaire à Gaza » et déclaré soutenir l’exclusion partielle d’Israël du programme Horizon, si l’UE en décide ainsi. Le président Herzog, abasourdi, lui a répondu publiquement : « Ce tweet ne reflète ni notre conversation ni la réalité. Omettre les otages est une erreur morale. »
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Un basculement politique cynique
Ce changement de cap trouve aussi ses racines dans le remplacement de Mark Rutte, ancien Premier ministre ouvertement pro-israélien, par une coalition plus fragile et influencée par les partis travaillistes, verts et centristes, désormais en quête des voix musulmanes pour les prochaines élections de novembre. Une realpolitik électoraliste qui sacrifie Israël pour mieux séduire les banlieues d’Amsterdam ou de Rotterdam.
Pendant ce temps, Veldkamp impose unilatéralement une interdiction d’entrée aux ministres Ben Gvir et Smotrich, annonce une convocation de l’ambassadeur israélien pour une réprimande diplomatique, et laisse entendre que des sanctions commerciales pourraient suivre. Fait notable : une tentative précédente de faire passer ces mesures à l’échelle européenne avait échoué, la Hollande a donc choisi la voie bilatérale — plus expéditive.
Israël dans la ligne de mire : et après ?
Le danger ne réside pas seulement dans la décision technique de suspendre des fonds ou d’interdire l’accès à certains responsables. Il s’agit d’un précédent politique grave : pour la première fois, un pays européen historiquement ami d’Israël adopte une posture de confrontation ouverte, orchestrée non par l’extrême gauche ou des groupes antisionistes, mais par des institutions gouvernementales modérées.
Malgré cela, une large communauté chrétienne évangélique néerlandaise reste fidèle à Israël, tout comme une partie silencieuse mais importante de la population. C’est ce socle qu’Israël devra mobiliser alors que les élections néerlandaises s’annoncent cruciales pour la suite.
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