Quelques dizaines de mĂštres seulement sĂ©parent les maisons du village palestinien de Shavika, et la position oĂč hier (dimanche), par erreur, un combattant du Bataillon Nachshon de la Brigade Kafir a tuĂ© son ami, le sergent de 20 ans dĂ©cĂ©dĂ© Nathan Fitoussi .
Il sâagit dâune zone montagneuse accidentĂ©e, avec de nombreuses zones mortes, de multiples terres et pas mal de voies dâinfiltration depuis le territoire palestinien. Beaucoup de cachettes par lesquelles les terroristes peuvent pĂ©nĂ©trer.
A moins de deux kilomĂštres, les maisons du village de Bat Hefer. Facile dâaccĂšs, Ă pied, pour un terroriste qui escaladerait facilement lâancienne clĂŽture du systĂšme. Les observations ici sont partielles, et les yeux des soldats sont devenus des substituts. Fitoussi et son ami sont montĂ©s au poste de fortune, hier Ă mid. Une seule tente pour se protĂ©ger du soleil brĂ»lant, enracinĂ©e dans le sol. Un petit banc, certains en tundas pour une protection partielle contre le contre-feu, un thermos avec de lâeau froide. Ainsi, pendant huit heures, il faudra faire face Ă une surveillance trĂšs difficile.
Environ 300 mĂštres sĂ©parent leur position des soldats, au sud et au nord. Il y a une chaĂźne humaine de soldats stationnĂ©s dans cette rĂ©gion depuis la vague dâattentats du dĂ©but de lâannĂ©e, qui comprenait lâinfiltration de terroristes Ă partir de la ligne de couture.
Un Ă©chec dâune dĂ©cennie qui a permis Ă plus de 100 000 civils palestiniens, dont une petite minoritĂ© de terroristes, dâentrer sur lâautoroute et commettrent leurs attaques. La plupart des passages ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© fermĂ©es par des clĂŽtures avec des fils de fer mais quelques centaines parviennent encore Ă traversent chaque semaine ces passages, contre des milliers dans le passĂ©.
Par une chaude journĂ©e dâhier, quelques minutes avant que le convoi du chef dâĂ©tat-major arrive sur les lieux et ne traverse la route de sĂ©curitĂ©, des agents du ministĂšre de la DĂ©fense Ă©taient encore en train de colmater plusieurs nouvelles brĂšches. Au dĂ©but de lâalerte « brise-lames », des officiers supĂ©rieurs se tenaient ici dans lâarmĂ©e, dirigĂ©e par le ministre de la DĂ©fense Gantz, et ont averti que ces positions statiques deviendraient un point faible opĂ©rationnel lĂ©tal, avec un tir possible des terroristes mais aucun dâentre eux aurait imaginĂ© que le point faible dangereux serait en fait de nos forces.
Mais la tache nâest pas facile, le contact visuel entre les positions est peu claire; les guerriers sont extĂ©nuĂ©s par la chaleur et le froid. Certes, Fitoussi et son ami devaient changer de position de temps en temps, patrouiller un peu, essayer de briser la routine ennuyeuse. Mais prĂ©cisĂ©ment vers la fin du quart de travail, câest arrivĂ© : le soldat tuĂ© a laissĂ© son ami pour prier sur une colline voisine, seul, et est revenu aprĂšs environ 20 minutes, vers 22h30.
« Jâai Ă©tĂ© laissĂ© seul dans la position, jâai entendu un bruit puis jâai vu un personnage suspect et armĂ©, Ă 20 mĂštres de moi, sâapprocher de moi », a dĂ©clarĂ© le soldat Ă ses commandants qui a tirĂ© plus tard. « Jâai commencĂ© par la procĂ©dure dâarrestation (sommation) dâun suspect et jâai Ă©galement tirĂ© en guise dâavertissement (en lâair). Jâai criĂ© « stop, stop » avant de tirer, mais jâai dĂ» tirer sur le suspect Ă©galement. Ces derniers jours, au moins dix Palestiniens , des infiltrĂ©s ont pĂ©nĂ©trĂ© Ă travers la clĂŽture ici. »
Nathan Fitoussi a Ă©tĂ© touchĂ© Ă la jambe et Ă la poitrine, et les soldats des positions voisines qui ont entendu la fusillade Ă venir se sont prĂ©cipitĂ©s pour signaler le rĂ©seau de communication au commandant de compagnie du bataillon Nachshon Ă propos dâun « marteau chaud » â une procĂ©dure opĂ©rationnelle lors dâune attaque.
Des forces importantes ont Ă©tĂ© dĂ©pĂȘchĂ©es sur les lieux depuis diffĂ©rentes directions et depuis des secteurs voisins, et le Shin Bet a Ă©galement Ă©tĂ© impliquĂ© dans des recherches dans le village voisin de Shavika. Mais alors que les minutes sâĂ©coulaient et que les aveux du tireur Ă©taient remis Ă son commandant, lâamer vĂ©ritĂ© est devenue claire : ce nâĂ©tait pas un incident terroriste, mais nos forces tirant sur nos forces. Il a fallu trente minutes pour que les diffĂ©rentes forces se rĂ©unissent.
Le dĂ©cĂšs de Fitoussi, membre dâune famille immigrĂ©e de France, qui servait depuis deux ans comme combattant dâinfanterie hors pair, a Ă©tĂ© prononcĂ© Ă lâhĂŽpital. Nathan ZAL et son collĂšgue officier Ă©taient les deux seuls tĂ©moins de lâincident, la plupart des conclusions de lâenquĂȘte initiale sont basĂ©es sur le tĂ©moignage du soldat qui a tirĂ©. Les enquĂȘteurs du MDF ont recueilli des conclusions hier matin sur les lieux, et lâarme du soldat qui a tirĂ© sera Ă©galement vĂ©rifiĂ©e.
Il est dĂ©jĂ clair dans lâarmĂ©e quâil a dĂ©viĂ© des instructions dâouvrir le feu, qui ont Ă©tĂ© resserrĂ©es le mois dernier le long de la ligne de couture. Comme Ynet lâa prĂ©cĂ©demment rapportĂ©, aprĂšs que deux infiltrĂ©s ont Ă©tĂ© tuĂ©s par des tirs de Tsahal ces derniers mois, il a Ă©tĂ© interdit aux combattants de leur tirer dessus, mĂȘme sâils ont vandalisĂ© la clĂŽture et ont Ă©tĂ© pris en flagrant dĂ©lit.
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Maintenant, Tsahal va essayer de comprendre comment le soldat qui a tirĂ© nâa pas reconnu son camarade dans une position quâil est censĂ© bien connaĂźtre, car ce nâest pas un soldat dâune force voisine ou dâune compagnie parallĂšle. Pourquoi il sentait que sa vie Ă©tait en danger et quâil a donc tirĂ© sur le suspect afin de le blesser. Les officiers du bataillon devraient Ă©galement ĂȘtre interrogĂ©s avec un avertissement.
« Nous ferions tous exactement la mĂȘme chose dans cette situation », ont dĂ©clarĂ© des amis des deux qui servent Ă leurs cĂŽtĂ©s dans le bataillon. « La vie du soldat tireur est aussi en danger. Nous prierons pour quâil tienne bon, car il sait quâil ne sâen sortira jamais. Il nâarrĂȘte pas de penser et de dire : âComment ai-je tuĂ© mon ami ?' »
Le soldat qui tire est accompagnĂ© du chef de la dĂ©fense militaire, dâoĂč il a Ă©tĂ© rapportĂ© hier quâ« il sâagit dâun incident tragique et dĂ©chirant, dans lequel le bon ami de ce soldat a perdu la vie. Il a participĂ© toute la nuit aux enquĂȘtes sur le malheureux accident. Ce quâon peut dire maintenant, alors que lâincident fait toujours lâobjet dâune enquĂȘte, câest que le soldat suit les ordres et les instructions. »
« Lâincident est grave, difficile et trĂšs malheureux », a dĂ©clarĂ© le chef dâĂ©tat-major, Aviv Kochavi, qui est arrivĂ© sur les lieux hier et a menĂ© une enquĂȘte prĂ©liminaire sur lâincident. « Nous allons enquĂȘter de maniĂšre approfondie et professionnelle », a-t-il promis. Pour Yosh, Kfir, Tsahal a lâintention de poursuivre lâactivitĂ© de renforcement le long de la ligne de couture, cet obstacle de promiscuitĂ© qui a Ă©tĂ© nĂ©gligĂ© au fil des ans.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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