Le nouvel ennemi d’IsraĂ«l est juste au-dessus de la frontiĂšre syrienne

Il y a quelques jours, il y a eu une nouvelle sĂ©rie de coups d’État entre IsraĂ«l et les milices chiites en Syrie. Alors que les Forces de dĂ©fense israĂ©liennes ont signalĂ© avoir tirĂ© sur des membres d’organisations sur le plateau du Golan qui n’avaient pas atteint IsraĂ«l, les mĂ©dias syriens ont signalĂ© une attaque contre une installation militaire prĂšs de la frontiĂšre irakienne, imputĂ©e Ă  IsraĂ«l .

Les installations qui ont Ă©tĂ© attaquĂ©es lors du raid aĂ©rien appartenaient apparemment Ă  Kata’ib al-Imam Ali, une milice chiite composĂ©e principalement d’agents irakiens et – selon les mĂ©dias identifiĂ©s avec les rebelles syriens, au moins deux membres de la milice sont morts dans l’attaque.

L’attaque a Ă©tĂ© menĂ©e prĂšs d’un poste frontalier entre les villes d’Al Bukamal, en Syrie, et d’Al-Qa’im, en Irak, un endroit qui a rĂ©cemment fait l’objet de certaines attaques, que personne n’a officiellement revendiquĂ©es. La raison de ces attaques est apparemment liĂ©e au fait que l’endroit est le lien le plus important dans le couloir iranien qui transporte des armes et des combattants d’Iran et d’Irak vers la partie syrienne du plateau du Golan et vers le Liban.

L’entitĂ© responsable de ces Ă©normes initiatives est la Force Qods des Gardiens de la RĂ©volution d’Iran, qui est en soi une formidable extension du rĂ©gime iranien.

RĂ©cemment, il est apparu que les milices sur le terrain s’emploient Ă  construire une installation militaire pouvant abriter des milliers de combattants et une immense quantitĂ© d’armes. Une attaque antĂ©rieure dans la mĂȘme zone a tuĂ© le commandant en charge de la logistique de l’unitĂ© de missiles du groupe irakien, Kata’ib Hezbollah.

Téhéran estime que la création et le soutien de ces milices font partie intégrante de sa politique étrangÚre.

Si l’Iran peine Ă  Ă©tablir un couloir terrestre en Syrie, ce n’est pas pour rien. L’Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient a rĂ©vĂ©lĂ© qu’il n’y a pas moins de 100 milices et petits groupes actuellement actifs en Syrie, dont les loyautĂ©s sont partagĂ©es entre la dictature de Bachar Assad et l’Iran.

Quelqu’un qui connaĂźt bien les milices chiites en Irak est le Dr Yossi Mansharof, qui enquĂȘte sur l’Iran et les milices chiites au Jerusalem Strategy and Security Institute et au Ezri Center for Studies on Iran and the Persian Gulf of the University of HaĂŻfa Mansharof explique que la crĂ©ation de milices chiites en Syrie n’est pas un processus local, mais fait partie de l’idĂ©ologie et des plans du rĂ©gime iranien.

«Tout d’abord, il faut comprendre que toute l’aide de l’Iran aux milices chiites vient de la vision de la rĂ©volution islamique, qui est ancrĂ©e dans la constitution du rĂ©gime. C’est de lĂ  que vient le soutien de l’Iran aux milices, Ă  la fois sur le plan Ă©conomique et dans le rejet total de TĂ©hĂ©ran de la demande amĂ©ricaine de dĂ©manteler les milices ou de cesser de les soutenir », explique Mansharof.

« Les documents du renseignement américain prouvent que Téhéran pense que la création et le soutien de ces milices font partie intégrante de sa politique étrangÚre », ajoute-t-il.
Mansharof continue d’expliquer que l’Iran a fondĂ© les milices chiites au motif que son objectif Ă©tait d’aider Ă  protĂ©ger le rĂ©gime Assad, Ă  lutter contre l’État islamique et Ă  maintenir une prĂ©sence armĂ©e chiite en Syrie en cas de chute du rĂ©gime Assad.

Les milices ont commencĂ© Ă  se former en 2001, Ă  un moment oĂč il semblait que Assad allait ĂȘtre renversĂ©. TĂ©hĂ©ran s’est empressĂ© de canaliser de l’argent, des volontaires et des armes vers la Syrie de toutes les maniĂšres possibles, afin de maintenir le rĂ©gime d’Assad en place, de dĂ©fendre la minoritĂ© chiite syrienne et les lieux saints de l’islam chiite.

Mansharof dit que «Aujourd’hui, maintenant que le rĂ©gime Assad est bien Ă©tabli en Syrie et qu’il n’y a plus de danger qu’il soit vaincu, l’Iran lance une attaque contre IsraĂ«l depuis la Syrie, dont l’avant-garde est situĂ©e du cĂŽtĂ© syrien des hauteurs du Golan.  »

TĂ©hĂ©ran a continuĂ© de mener son offensive en Syrie et, comme l’a rĂ©vĂ©lĂ© l’armĂ©e israĂ©lienne, Ă©tait dirigĂ© par l’agent du Hezbollah Ali Mussa Daqduq, qui avait prĂ©cĂ©demment participĂ© Ă  la crĂ©ation d’un front terroriste chiite contre les États-Unis en Irak.

«Daqduq a Ă©tĂ© capturĂ© par les AmĂ©ricains et remis en dĂ©tention par le gouvernement iranien, qui a promis qu’il ne reprendrait pas les activitĂ©s terroristes, mais n’a pas respectĂ© son engagement, et aujourd’hui Daqduq dirige le front sur le plateau du Golan au nom du Hezbollah et de la Force Quds », explique Mansharof.

«Les milices chiites actives en Syrie sont composĂ©es de trois forces principales: l’Irakien al-Nujaba, l’Afghan Fatemiyoun et le Pakistanais Zainebiyoun. Ce sont des Ă©pĂ©es louĂ©es, des personnes motivĂ©es par une combinaison de foi chiite, de loyautĂ© envers [le chef suprĂȘme de l’Iran Ali] Khamenei et d’aviditĂ©. Beaucoup d’entre eux ne comprennent pas vraiment pour qui ils se battent », dit-il.

Mansharof dĂ©crit des cas de combattants afghans qui sont retournĂ©s dans leur pays d’origine et ont dĂ©clarĂ© aux mĂ©dias locaux qu’ils ne savaient pas qui ils combattaient en Syrie. Ils ont dit qu’ils avaient Ă©tĂ© recrutĂ©s, armĂ©s et n’avaient reçu qu’une formation de base.
« Ils étaient de la chair à canon », observe Mansharof.

Selon lui, l’Iran exploite le manque de pouvoir centralisĂ© en Afghanistan et au Pakistan, deux pays Ă  population majoritairement sunnite – pas chiite – afin d’obtenir du soutien et du travail pour leurs milices.

« L’utilisation d’un troisiĂšme Ă©lĂ©ment, un proxy, est conçue pour sauver des vies iraniennes et Ă©viter les critiques du public iranien, qui n’acceptera pas les pertes iraniennes dans un conflit Ă©tranger », explique Mansharof.

Par: Net Bar | Dans: Israel Hayom


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