Lundi matin, les titres de la presse Haredi ont fait l’effet d’une secousse sur la scène politique israélienne. Dans leurs colonnes, plusieurs journalistes influents n’ont pas hésité à remettre en question la direction actuelle du gouvernement. Pour eux, le leadership de Benyamin Netanyahou est affaibli, voire dépassé, et le pays se dirige tout droit vers des élections anticipées.

Mais que cache cette critique ? Et que peut-elle signifier pour l’équilibre politique, sécuritaire et religieux d’Israël ? Voici un décryptage 100 % israélien, sans cynisme ni caricature.


📢 Une déclaration forte dans un climat tendu

L’article le plus remarqué est celui de Yitzhak Weissman, éditorialiste dans l’un des quotidiens haredi les plus lus, Yated Ne’eman. Il y écrit :

« Nous avons soutenu le Premier ministre dans les moments les plus difficiles. Mais la faiblesse dans les négociations sur les otages, l’incapacité à maintenir l’unité gouvernementale, et le recul sur plusieurs engagements envers les partis religieux ont sapé la confiance. »

Le ton est clair : le soutien n’est plus automatique. Et cela change tout dans une coalition où les partis haredim (Shas, Yahadout HaTorah) détiennent une influence majeure.

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

https://infos-israel.news/soutenez-infos-israel-news/


🔍 Pourquoi maintenant ?

Plusieurs événements récents expliquent cette montée en pression :

  • Les tensions internes dans la coalition, notamment entre l’aile nationaliste et les partis religieux.
  • Le blocage des réformes sociales promises, dont certaines sur le statut des yeshivot, les budgets communautaires et la conscription.
  • Le mécontentement croissant de l’opinion publique religieuse, face à l’insécurité dans le sud et à la lenteur des négociations sur les otages.
  • La rivalité rampante avec Benny Gantz, qui se positionne comme alternative “modérée mais ferme” dans les sondages.

📊 Que disent les sondages ?

Les derniers sondages montrent :

  • Un recul du Likoud, souvent à 24-25 sièges.
  • Une montée en flèche de l’union Gantz-Eisenkot, qui dépasse régulièrement les 30 sièges.
  • Des partis religieux stables mais hésitants, qui pourraient être courtisés par une coalition alternative en cas d’élections anticipées.

Ce qui est certain : la stabilité actuelle est plus fragile qu’elle n’y paraît.


🤝 Les enjeux pour les partis religieux

Ce n’est pas tant une trahison qu’un appel à la responsabilité politique. Les journaux Haredi représentent une base électorale puissante, mais aussi très exigeante :

  • Ils veulent la sécurité dans les quartiers mixtes et périphériques.
  • Ils exigent le respect des engagements de coalition.
  • Ils refusent que la religion serve de monnaie d’échange dans les débats sécuritaires ou internationaux.

Leur message ?

« Nous sommes loyaux, mais pas aveugles. »


🧭 Netanyahu à la croisée des chemins

Le Premier ministre sait jouer avec la pression politique. Mais cette fois, la critique vient de l’intérieur du camp traditionnellement loyal.

Cela oblige son équipe à :

  • Consolider ses alliances,
  • Offrir des garanties concrètes aux Haredim,
  • Donner un calendrier clair sur les dossiers suspendus.

Sinon ? La menace est claire : si les religieux se désengagent, la majorité parlementaire tombe.


🔥 Le spectre des élections

Pour Israël, des élections maintenant seraient le sixième scrutin en 5 ans. Une situation instable, mais parfois inévitable.

Plusieurs signes montrent que des partis commencent à se préparer :

  • Réactivation de certains anciens ministres,
  • Reprise de campagnes sur les réseaux sociaux,
  • Premiers appels aux donateurs.

Même sans annonce officielle, la machine politique s’échauffe.


🇮🇱 Et pour le peuple israélien ?

La population reste très attentive :

  • Les familles d’otages exigent un changement de stratégie.
  • Les habitants du sud demandent des garanties claires.
  • La jeunesse religieuse veut une vision stable et protectrice.

Il ne s’agit pas seulement d’un débat politicien. C’est une question de confiance dans l’avenir du pays.


✡️ Un débat sain, dans une démocratie vivante

Ce qu’il faut retenir ? En Israël, les débats sont passionnés mais profonds.
Même les critiques les plus dures témoignent d’un attachement réel à l’État et à ses institutions.

Les journaux Haredi ne veulent pas “faire tomber” le gouvernement pour nuire.
Ils veulent préserver les valeurs qui les animent, dans un cadre démocratique et responsable.

Et c’est justement ce qui fait la force d’Israël.