Des sociétés et des individus aspirent au changement et à une plus grande faculté d’être.
Le fondamentalisme doctrinal draine ses adeptes indubitablement vers l’abominable intégrisme terroriste, d’un pouvoir religieux on bascule vers une religion de pouvoir.
Avec le fanatisme, il y a péril en la demeure pour les gardiens d’une telle foi. Elle se revendique comme seule propriétaire des doctrines salutaires, naturelles et incontestables; si jamais sa sphère d’influence venait à être compromise ou bien qu’elle ne sache plus quoi répliquer aux changements sociologiques et financiers des communautés sur lesquelles elle aspire à imposer sa tutelle spirituelle, cela entraînerait pas à pas mais inévitablement sa dérive fondamentaliste.
Tout culte œuvre de l’intérieur entre la nécessité d’obéissance à la souveraineté divine et cléricale, et le besoin d’un changement bienfaiteur. Contester ce conflit est précisément le signe d’une impuissance fatale pour elle, et ce malgré d’inlassables tentatives pour bannir, dans une barbarie outrancière, d’un égoïsme exaltant et plein de tourments, une réalité humaine aux espoirs légitimes.
On rejette toutes conciliations, toutes négociations comme administration judicieuse des oppositions, établissant la violence sans limites, au nom du D.ieu tout puissant, comme l’unique méthode d’opération possible.
Nous voilà donc au présent des visages hideux de la détermination au sacrifice suprême et «valeureux» d’autrui et de soi, exalté au-delà des souhaits d’une entente, d’un vécu et d’une reconnaissance mutuelle des bienveillances et des cœurs, qui érigent toutes les sociétés et toutes les individualités.
Un univers sans controverse ne peut être qu’un univers défunt, et aspirer à un tel univers, c’est cultiver et vouloir la disparition de soi et des autres.
Le désir de mort (nécrophile) s’impose alors au désir de vie (biophile).
Une religion n’est vénérable qu’animée et émancipatrice, c’est à dire à la faveur de la vie où le zèle de la mort est abjecte.
Le fanatisme de l’insoutenable, je veux dire du fanatisme à la raideur livide et scélérate est la façon d’honorer l’émotion dévote en ce qu’elle a de «vivant».
Nos communautés nationales, libérales et démocratiques, deviennent un danger fatal pour tous les intégrismes classiques qui contestent toute expérience sur eux-mêmes, en eux-mêmes et hors d’eux- mêmes.
Le combat contre l’intégrisme politico-religieux n’est pas un label de suprématie de notre éducation et encore moins de notre érudition, car il croise tous les savoirs et les confessions à des niveaux différents selon les conditions matérielles et psychologiques ainsi que les équilibres du moment.
Comme Nietzsche le disait, il ne s’agit pas de faire de la génération nouvelle l’avorton tardif d’un passé glorieux qu’elle devrait répéter religieusement.
C’est la vie qu’il convient de nourrir avec soin pour lui permettre de grandir, comme l’arbre doit être nourri à sa racine qui de la jeune pousse, deviendra le tronc majestueux.
D’ailleurs, de manière ironique, « educere » pointe dans cette direction. Conduire « hors du monde », sortir de l’ornière, hors d’un monde qui n’est que répétition du passé sans recréation du présent. L’éducation doit s’entendre comme un chemin, une aventure, une conquête qui est d’abord celle de soi-même.
Les intégristes terroristes sont des assassins dont les monstruosités, dès lors qu’elles s’associent à une idéologie politico-idéologique organisée, doivent être jugées comme des crimes contre la Civilisation et l’Humanité et qualifiées comme tels.
Ne prenons plus de gants avec «l’idéal» racaille, ses partisans manipulés et d’autres larves mutantes, nauséabondes.
Nous devons les mettre à genoux et en finir au plus tôt, les détruire manu militari, car nous nous trouvons dans un univers ouvert aux quatre vents et pénétrable, dans lequel n’importe lequel de ces résidus fanatiques peut utiliser librement des armes de destruction massive et condamner l’Humanité toute entière.
Notre premier objectif cohérent sera de supprimer sans défaillance idéologique et politique le terrorisme en le dissociant de son terreau que sont ses recours guerriers, ses ressources humaines dont les affligés qui se sentent défavorisés par les iniquités qu’ils endurent et se risquent à la vengeance de masse.
Tarir ses sources budgétaires et ses doctrines spéculatives à partir desquelles il élabore son ascendance en instrumentalisant les sentiments religieux traditionnels et les sentiments d’inégalité et de dévalorisation vécus par les masses les plus défavorisées, laquelle instrumentalisation est fatale pour toutes les cultures, religieuses ou non, musulmane ou non.
On ne doit pas incriminer la Nature d’avoir assigné à l’homme un sort dramatique. Les hommes sont seuls coupables de leur barbarie. Le mal n’est jamais indispensable au progrès de l’homme, mais quand il survient, l’ordonnance de la création est telle, qu’il finit par être reconquis pour le bien. Le principe créateur de la Nature est suffisamment bien ordonnancé pour que l’homme doive à chaque fois retourner vers le bien. L’Eternel n’a pas voulu le mal, seul l’homme l’a voulu. Mais il sait l’utiliser pour le meilleur. Il applique au mouvement de l’Histoire cette oscillation du balancier qui impose un retour inévitable à l’équilibre premier.
Par Rony AKRICH pour Alyaexpress-News