Dans la nuit de mardi à mercredi, les forces de sécurité israéliennes ont lancé une vaste opération antiterroriste dans le nord de la Samarie. Tsahal, le Shin Bet et la police des frontières ont encerclé cinq villages identifiés comme des foyers d’implantation terroriste, déclenchant une intervention coordonnée qui pourrait durer plusieurs jours. L’annonce officielle du porte-parole de Tsahal a confirmé ce que les habitants de la région percevaient déjà : les organisations terroristes tentent de « relever la tête » et de se consolider dans ce secteur sensible, obligeant Israël à agir avant que les attaques ne se produisent.
L’opération implique trois brigades : la Brigade Commando, la Brigade Samarie et la Brigade Menashe. Ces unités ont reçu pour mission d’entrer progressivement dans les villages encerclés, d’y localiser les cellules armées et de neutraliser les infrastructures en préparation. Selon N12, les forces ont déjà pénétré certains des villages durant la nuit et vont étendre leurs opérations dans les heures et jours à venir. Ce type d’intervention préventive, rare dans sa dimension, souligne l’ampleur de la menace identifiée par les services de renseignement.
L’armée explique que l’objectif est clair : empêcher des attentats « en préparation immédiate ». Les organisations terroristes cherchent depuis plusieurs mois à rétablir leurs réseaux en Samarie, une zone historiquement sensible où plusieurs attaques meurtrières avaient été planifiées par le passé. « Cette activité est nécessaire et significative, elle vise à couper court au terrorisme dans la région », déclare Tsahal dans son communiqué. Cette approche proactive rappelle les opérations menées en 2023 à Jénine et Naplouse, où de nombreuses attaques ont été empêchées grâce au ciblage de cellules armées avant leur passage à l’action.
L’opération actuelle s’inscrit dans un contexte d’escalade progressive. Avant-hier, à Naplouse, les forces spéciales du Yamam et le Shin Bet ont éliminé le terroriste A’ Raouf Shtiyeh, responsable du meurtre de deux soldats du bataillon Nahal – le sergent-chef Diego Gabriel Harsaj et le sergent-chef Elia Hillel – il y a environ un an et demi. Retranché et armé dans un bâtiment, il avait refusé de se rendre. Après une brève intensification des échanges de feu, il a été neutralisé, une frappe de drone confirmant son élimination. Cette opération ciblée avait mis en évidence la recrudescence de réseaux terroristes cherchant à se reconstituer.
Les cinq villages encerclés dans le nord de la Samarie – identifiés par la presse israélienne comme des zones de recrutement et de préparation opérationnelle – sont désormais coupés du reste de la région. Les forces établissent des postes de contrôle, entreprennent des fouilles systématiques et utilisent des moyens de surveillance sophistiqués, dont des drones tactiques, pour repérer les mouvements suspects. Cette méthode rappelle les phases initiales des opérations conduites l’an dernier à Jénine, Naplouse et Tulkarem, qui avaient permis de réduire drastiquement le nombre d’attaques sorties de ces secteurs.
Selon les sources sécuritaires citées par N12, les organisations terroristes planifiaient des attaques « à court terme », potentiellement contre des routes fréquentées, des postes militaires ou des localités juives proches. L’intervention préventive vise donc à désorganiser les cellules avant toute exécution. « Nous agissons de manière proactive pour contrecarrer le terrorisme – nous ne permettrons aucune consolidation dans la zone », a déclaré un officier de Tsahal.
Cette posture correspond à l’approche israélienne adoptée depuis les attaques du 7 octobre et la guerre contre le Hamas : frapper tôt, frapper fort, et empêcher les réseaux armés de se reconstituer. Pour Israël, laisser les infrastructures terroristes se réorganiser en Samarie reviendrait à ouvrir un nouveau front intérieur. Les responsables militaires répètent souvent que la menace en Judée-Samarie n’est pas moins sérieuse que celle de Gaza, même si elle demeure plus diffuse et plus fragmentée.
Les images diffusées par les médias israéliens montrent un déploiement massif : convois blindés, unités d’élite, fouilles de maisons, arrestations ciblées. Les habitants palestiniens rapportent une présence soudaine et inhabituelle de forces israéliennes dans les ruelles des villages encerclés. Aucun bilan officiel d’arrestations ou de saisies n’a encore été publié, mais l’armée évoque déjà la possibilité d’étendre l’opération à d’autres localités si les renseignements l’exigent.
Les précédentes opérations dans la région avaient permis, selon les autorités, de déjouer de nombreux attentats qui auraient pu viser des civils israéliens. Le souvenir des attaques passées – fusillades, attentats à la bombe, attaques contre les axes routiers – reste présent. Pour les analystes militaires, le risque de voir des organisations armées utiliser la Samarie comme plateforme opérationnelle n’a jamais réellement disparu.
D’un point de vue stratégique, cette opération montre qu’Israël entend reprendre l’initiative sécuritaire dans la région. Après la neutralisation de cellules à Naplouse et Jénine, le nord de la Samarie est considéré comme la prochaine cible prioritaire. La coordination entre Tsahal, le Shin Bet et la police des frontières confirme que l’État d’Israël garde une ligne de conduite nette : toute tentative d’implantation terroriste sera traitée à la racine, sans attendre l’attaque suivante.
L’opération devrait se poursuivre dans les prochains jours, avec une attention particulière sur les structures souterraines potentielles, les caches d’armes et les suspects activement impliqués dans la planification d’attentats. Les forces promettent de maintenir la pression « aussi longtemps que nécessaire » pour sécuriser la région.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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