Il y a moins dâune semaine, lâĂtat dâIsraĂ«l et le monde ont Ă©tĂ© stupĂ©faits par lâopĂ©ration hĂ©roĂŻque qui a permis de libĂ©rer de captivitĂ© les quatre otages Andrey Kozlov (27 ans), Noa Argamani (25 ans), Almog Meir Jan (21 ans) et Shlomi. Ziv (40 ans) , dĂ©tenus dans le camp de Nuseirat, dans la bande de Gaza, par lâorganisation terroriste Hamas.
Dans une conversation avec Israel Hayom, Michael et Evgenia, les parents dâAndrey, qui, comme il se souvient, travaillaient comme agent de sĂ©curitĂ© lors dâune fĂȘte Ă Reâim et y ont Ă©tĂ© kidnappĂ©s, parlent de la rencontre passionnante avec leur fils, de son long sĂ©jour en captivitĂ© et le moment dramatique oĂč il a rĂ©alisĂ© quâils venaient le secourir.
à quel moment avez-vous rencontré Andrei pour la premiÚre fois ?
« La premiĂšre conversation avec AndreĂŻ sâest dĂ©roulĂ©e par vidĂ©o, car nous nâavions pas le temps de retourner en IsraĂ«l. En plus du grand bonheur, qui est vraiment difficile Ă expliquer avec des mots, nous avions trĂšs peur de ce que nous allions voir, plus prĂ©cisĂ©ment de qui nous allions voir », explique EugĂšne.
« Nous Ă©tions sĂ»rs quâaprĂšs huit mois de captivitĂ©, avec toutes les horreurs et les traumatismes quâil a vĂ©cus, nous ne pourrions pas le reconnaĂźtre. Jâavais trĂšs peur de la situation dans laquelle se trouvait mon fils aprĂšs tout ce temps. Avant son arrivĂ©e je me suis levĂ© pour parler, jâai mis mes mains sur ma bouche par peur et jâai simplement regardĂ© lâĂ©cran.
Puis soudain je lâai vu, Andrei. Il avait les yeux Ă©carquillĂ©s et mâa criĂ© : « Maman, jâai survĂ©cu deux fois. Maman, tout va bien, tout va bien pour moi, ne tâinquiĂšte pas. Il Ă©tait probablement tellement inquiet que nous prenions soin de lui, quâil a dâabord voulu nous calmer », dit-elle en souriant.
« Il a continuĂ© Ă me dire âMaman, je savais que je reviendrais, et maintenant tout ira bien. Chaque jour, je pensais Ă toi et je te parlais dans mes pensĂ©es, je savais que je reviendrais vers toi. Maman, ne tâinquiĂšte pas, ne tâinquiĂšte pasâ. Bien quâil ait essayĂ© de me rassurer, jâai vu sur son visage toute la gamme dâĂ©motions qui lâont inondĂ© Ă ce moment-lĂ et tout ce quâil a vĂ©cu Ă©tait bouleversant.
« Jâai essayĂ© de garder le sourire et de rester calme pour lui, pour que ce soit plus facile pour lui. Et vraiment, au bout de quelques minutes, jâai recommencĂ© Ă voir et Ă entendre mon fils comme avant, et il sâest mĂȘme mis Ă plaisanter ! Tous ce quâil voulait, câĂ©tait continuer Ă nous parler, et nous aussi », partage-t-elle avec enthousiasme.
Que vous a-t-il dit de son séjour en captivité ?
« Pour raconter tout ce quâil a vĂ©cu au cours des huit derniers mois, il faudrait bien plus quâune interview. Il nous a longuement racontĂ© son expĂ©rience, mais probablement pour ne pas nous choquer outre mesure, il a essayĂ© de dĂ©tendre lâatmosphĂšre et de transmettre des choses avec humour et optimisme, mĂȘme lorsquâil raconte des choses effrayantes et horribles, bien au-delĂ de ce que vous pouvez imaginer », explique Michael.
« Par exemple, il a dĂ©clarĂ© que pendant les deux premiers mois, ses ravisseurs lâavaient attachĂ© avec les mains derriĂšre le dos et ont dĂ©crit comment il devait se tortiller pour pouvoir manger dâune maniĂšre ou dâune autre. Avec un humour noir, il nous a dit Ă quel point il avait de la chance de pouvoir manger et ĂȘtre si flexible, car il Ă©tait capable de manger avec ses mains et non comme un animal.
Il a ri de la chance quâil avait eu que les terroristes aient dĂ©cidĂ© Ă un moment donnĂ© de lui attacher les mains devant lui et du fait que ses conditions Ă©taient encore raisonnables car elles lui permettaient dâutiliser occasionnellement les toilettes, alors que les ravisseurs dâautres endroits nâapportaient quâun seau dans la chambre. Ces choses sont complĂštement foirĂ©es, hein ? Mais il a essayĂ© de nous en parler de la maniĂšre la plus lĂ©gĂšre possible, pour nous rendre la tĂąche aussi simple que possible », partage-t-il.
« Il nous a parlĂ© de la terreur psychologique que ses ravisseurs ont exercĂ©e sur lui et sur les autres personnes enlevĂ©es qui Ă©taient avec lui. Des choses comme : âVotre petite amie a dĂ» dĂ©jĂ passer Ă dâautres hommes, vos parents ne savent rien de vous et IsraĂ«l a dĂ» sâadresser Ă dâautres hommes. On vous a complĂštement oubliĂ©, cela ne vous sauvera pas, lâarmĂ©e en gĂ©nĂ©ral veut vous tuer « , ajoute EugĂšne.
« Andrei nous a expliquĂ© que câĂ©tait lâun des objectifs des terroristes : essayer constamment de les convaincre quâIsraĂ«l ne se soucie pas vraiment dâeux, que personne ne viendra les sauver et quâau contraire, lâĂtat prĂ©fĂšre quâils meurent afin de se dĂ©barrasser de ce problĂšme des personnes enlevĂ©es.
« Mais malgrĂ© tout, lui et les personnes enlevĂ©es qui lâaccompagnaient essayaient constamment de se renforcer mutuellement et de sâentraider. Ils se parlaient constamment et ne se laissaient pas sombrer dans les profondeurs de la dĂ©pression. Au dĂ©but, câĂ©tait trĂšs difficile pour eux parce que son hĂ©breu et son anglais nâĂ©taient pas bons et que les terroristes nâapprouvaient pas quâils parlent en hĂ©breu.
« Dâun cĂŽtĂ©, jâai entendu mon fils raconter ces choses comme une histoire, avec optimisme et mĂȘme avec humour, mais Ă lâintĂ©rieur jâai compris lâampleur de lâhorreur, de la tragĂ©die et des choses terribles quâil a dĂ» vivre au cours de ces longs mois, ce qui a laissĂ© une cicatrice sur lui et sur notre fils, pour le reste de nos vies. »
Comment sâest passĂ© le moment oĂč les forces de Tsahal sont entrĂ©es par effraction dans la maison et oĂč il a rĂ©alisĂ© quâil Ă©tait en train dâĂȘtre secouru ?
Michael dit que « la vĂ©ritĂ© est quâavant mĂȘme de partager avec nous le moment de son sauvetage, toute la famille sâest rĂ©unie dans sa chambre Ă lâhĂŽpital pour regarder la vidĂ©o prise par la camĂ©ra corporelle des combattants venus le sauver. A ce moment-lĂ , il nâavait vu que des vidĂ©os mises en ligne par des blogueurs de Gaza, et bien sĂ»r sous un angle complĂštement diffĂ©rent. »
« DĂšs quâil a vu la vidĂ©o publiĂ©e, ses Ă©motions lâont submergĂ© et il nâa pas pu se contrĂŽler. Il sâest couvert la bouche avec ses mains et a criĂ© âoui oui, câest moi. CâĂ©tait vraiment comme ça, câest vraiment ce que jâai vĂ©cu. » â. Comme sâil avait vĂ©cu tout cela Ă nouveau, digĂ©rant vraiment ce quâil avait vĂ©cu. »
« Andrei nous a dit que lorsquâil sâest rendu compte quâils venaient pour le sauver, lorsquâil a reconnu les combattants et quâils sont venus le secourir, il a simplement Ă©tĂ© submergĂ© par un sentiment de soulagement et de calme. Il nous a dit que tout ce quâil voulait Ă ce moment-lĂ Ă©tait de sâaccrocher aux combattants et de ne pas les lĂącher. Ils ne lui semblaient pas seulement des hĂ©ros, mais de vĂ©ritables super-hĂ©ros », partage EugĂšne.
« Il lui reste encore un long chemin Ă parcourir, mais son optimisme et sa force nous remplissent dâune grande fiertĂ©. Non seulement il nâa pas Ă©tĂ© libĂ©rĂ© en captivitĂ©, mais malgrĂ© toutes les tentatives des terroristes pour le briser, il est devenu de plus en plus fort », conclut EugĂšne.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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