Des commandants de l’armée de l’air israélienne, ayant participé à la troisième attaque au Yémen depuis le début du conflit, racontent une mission complexe impliquant un vol de 2 000 km et, pour la première fois, une frappe dans la capitale Sanaa.

Le major N., navigateur de combat ayant pris part à l’opération, décrit l’intensité de la mission : « C’est un vol qui exige une précision absolue. » Le major D., opérateur dans la salle de contrôle : « C’est au retour des avions que l’on se rend compte – quelle nuit incroyable nous avons vécue. »

Une opération minutieuse : « La ville blanche »

Dans la nuit du 20 décembre, l’armée de l’air a mené une attaque contre des cibles stratégiques contrôlées par les Houthis au Yémen. À 3h15, la première vague de l’opération « La ville blanche » a frappé la côte yéménite. À 4h30, la seconde vague a ciblé Sanaa, où des réservoirs de pétrole, une centrale électrique et huit remorqueurs ont été détruits pour neutraliser les ports houthis.

Quatorze avions de chasse ont largué plus de 60 bombes, couvrant une distance totale de 2 000 km. L’opération, planifiée sur plusieurs semaines, a mobilisé des dizaines d’avions, y compris des ravitailleurs, et a nécessité une coordination rigoureuse entre les unités aériennes et les équipes au sol.

Une nuit tendue, une mission réussie

Le major D., opérateur de la salle de contrôle, se remémore : « Depuis le matin, nous finalisions les derniers détails. Lorsque les avions franchissent la ligne pour commencer la mission, l’intensité monte. Chacun doit être parfaitement synchronisé. »
Il ajoute : « C’est au retour, lorsque les avions atterrissent, que la tension diminue et qu’on réalise l’ampleur de ce que nous avons accompli. »

Dans le cockpit d’un F-16I « Sufa », le major N. décrit le défi : « C’était mon vol le plus long. L’attention constante et la concentration sont essentielles. Chaque étape du vol a été planifiée dans les moindres détails. Lorsque nous avons atteint nos cibles, tout s’est déroulé comme prévu. Ce n’est qu’à l’atterrissage qu’on commence à réfléchir à ce qu’on a accompli. »

La riposte aux Houthis

Pour la première fois, des cibles dans la capitale Sanaa ont été frappées, marquant une escalade dans la réponse militaire. « Les Houthis tentent de nous atteindre avec un faible taux de réussite, mais chaque tentative entraîne une riposte précise sur leurs infrastructures stratégiques, » explique le major D.

Malgré la complexité de la mission, les pilotes restent concentrés sur leurs responsabilités futures. « Nous avons d’autres défis à relever, qu’il s’agisse de soutenir nos forces dans la bande de Gaza ou de défendre les civils israéliens contre les menaces aériennes, » souligne le major N. « Si nous devons retourner là-bas, nous le ferons. »

Cette opération marque un tournant dans les capacités militaires israéliennes à frapper avec une précision extrême dans des zones éloignées, démontrant une stratégie qui combine expertise technologique et préparation minutieuse.