Les États membres de l’Union européenne ont approuvé un plan d’aide financière massif en faveur de l’Ukraine, à hauteur de 90 milliards d’euros, soit environ 105,5 milliards de dollars, étalés sur les deux prochaines années. Cette décision intervient alors que la guerre menée par la Russie se poursuit sans relâche et que les frappes russes continuent de toucher le territoire ukrainien, notamment dans le nord du pays, autour de Tchernihiv.
L’annonce a été confirmée par le président du Conseil européen, António Costa, qui a souligné la détermination des Vingt-Sept à maintenir leur soutien à Kiev. « Nous nous sommes engagés et nous tenons nos engagements », a-t-il écrit sur le réseau X. Concrètement, l’Union européenne empruntera ces fonds sur les marchés financiers, le budget commun de l’UE servant de garantie, après l’échec d’un consensus sur l’utilisation directe des avoirs russes gelés.
Cet accord financier est perçu à Kiev comme un véritable ballon d’oxygène. Il intervient dans un contexte de forte pression internationale, notamment de la part des États-Unis, pour favoriser une désescalade du conflit, alors que la guerre approche des quatre années. Les autorités ukrainiennes ont même averti qu’en l’absence d’un soutien supplémentaire, le pays pourrait faire face à une grave crise économique dès le début de l’année 2026.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué l’accord avec reconnaissance. « Je suis profondément reconnaissant à tous les dirigeants de l’Union européenne », a-t-il déclaré, insistant sur l’importance stratégique de cette aide pour la survie économique et militaire de son pays face à l’agression russe.
Sur le plan politique, l’accord révèle toutefois des fractures persistantes au sein de l’Union. Le président français Emmanuel Macron a appelé à relancer rapidement un dialogue avec Moscou afin d’explorer les conditions d’un cessez-le-feu, estimant que l’Europe devait éviter de « parler uniquement à elle-même ». À l’inverse, le chancelier allemand Friedrich Merz s’est montré critique face au choix de l’endettement européen, préférant une utilisation plus directe des fonds russes gelés.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, lui, a soutenu le compromis trouvé. Selon lui, recourir à une saisie immédiate des avoirs russes aurait constitué une forme de « déclaration de guerre financière » contre Moscou. « La Hongrie reste la voix de la paix en Europe et n’autorisera pas que l’argent des contribuables hongrois finance la guerre », a-t-il affirmé.
La réaction russe ne s’est pas fait attendre. Le président Vladimir Putin a vivement dénoncé la décision européenne, accusant les dirigeants de l’UE d’hésiter sur la manière d’utiliser « l’argent qu’ils ont volé ». Il a averti que toute utilisation des fonds gelés porterait atteinte à la confiance des investisseurs dans la zone euro et a annoncé son intention d’engager des actions judiciaires pour récupérer ces avoirs. Selon lui, ce précédent pourrait ouvrir la voie à des confiscations arbitraires de ressources étatiques pour des motifs politiques à l’avenir.
Alors que les combats se poursuivent sur le terrain et que la situation humanitaire et économique de l’Ukraine reste critique, cette aide européenne de 105 milliards de dollars apparaît à la fois comme un signal politique fort de solidarité et comme un pari stratégique risqué. Entre soutien durable à Kiev, divisions internes et menaces de représailles juridiques de Moscou, l’Union européenne s’engage dans une décision lourde de conséquences pour l’avenir du conflit et pour l’équilibre géopolitique du continent.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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