Le ministre de la Défense, Avigdor Lieberman, et le ministre des Finances, Moshe Kahlon, ont convenu jeudi d’allouer 150 millions de shekels pour renforcer la sécurité dans le nord d’Israël. L’accord visant à consolider les abris anti-aériens et d’autres défenses civiles nécessitera une approbation du Cabinet de sécurité, qui entamera les délibérations sur la question la semaine prochaine.
L’accord fait suite à des informations parues dans la presse au cours de la semaine selon lesquelles le Cabinet de sécurité a tenu des « réunions extrêmement importantes » ces derniers jours sur la sécurité dans la région du nord alors que la guerre civile en Syrie tire à sa fin.
Le Premier ministre Binyamin Netanyahu, le ministre de la Défense Avigdor Liberman et d’autres hauts responsables ont souligné à plusieurs reprises ces derniers mois qu’Israël ne se réconcilierait pas avec la présence des troupes iraniennes en Syrie après la fin du conflit, au milieu des craintes du président russe Vladimir Poutine.
De plus, les responsables de la sécurité s’inquiètent davantage du potentiel d’une offensive transfrontalière du Hezbollah depuis le Liban. En octobre dernier, Liberman a dit aux troupes lors d’une réception des vacances de Succot que la prochaine guerre dans le nord «deviendrait immédiatement une bataille à deux fronts» avec le Liban et la Syrie.
Le mois suivant, M. Liberman a accusé le ministère des Finances de bloquer la mise en œuvre de la décision du gouvernement de 2014 de renforcer la sécurité civile dans le nord et a demandé en décembre une augmentation de 4,8 milliards de NIS du budget de la défense.
Tout cela augure mal pour une région qui a été durement touchée pendant la Seconde Guerre du Liban de 2006, un conflit de 34 jours au cours duquel le groupe terroriste a tiré plus de 4 000 roquettes Katyusha sur Israël, vers presque toutes dans des communautés civiles. Depuis lors, le Hezbollah a renforcé son stock de missiles à courte et moyenne portée, avec environ 120 000 ogives capables de couvrir toutes les régions d’Israël. Cela se traduit par un missile par minute pendant plus de 83 jours consécutifs.
Le Hezbollah a envoyé des milliers de soldats pour combattre au nom du président syrien Bashar al-Assad, ce qui lui a permis d’acquérir une expérience importante sur le champ de bataille. Les responsables des deux côtés ont déclaré qu’une autre série de combats est inévitable et le Hezbollah a averti que lors du prochain conflit, il ne suffirait pas de tirer des roquettes, mais qu’il tenterait plutôt d’attaquer et de maintenir des territoires à l’intérieur d’Israël.