L’Iran a répondu à l’ordre interdisant l’entrée de ressortissants d’Iran et de 6 autres pays musulmans aux Etats Unis, en limitant de même l’accès à son pays pour les ressortissants américains.
Un jour après la publication par le président américain Donald Trump d’un décret qui impose une interdiction de 90 jours pour les ressortissants de 7 pays musulmans d’entrer aux États-Unis, l’Iran a annoncé samedi qu’il répondra par « réciprocité », et qu’il est désormais interdit aux citoyens américains de se rendre en Iran.
« L’Iran va mettre en œuvre le principe de réciprocité jusqu’à ce que les limitations américaines offensives contre des ressortissants iraniens soient levées », a écrit le ministère des Affaires étrangères du régime iranien dans un communiqué.
« La décision des États-Unis de restreindre le voyage pour les musulmans aux États-Unis, même pour une période temporaire de trois mois, est une insulte évidente pour le monde islamique et en particulier pour la grande nation d’Iran ».
Trump, cependant, a souligné que les nouvelles mesures étaient destinées à empêcher tout ressortissant des 7 pays concernés représentant une menace pour la sécurité nationale américaine d’entrer dans le pays.
« Nous voulons nous assurer que nous n’allons pas faire entrer dans notre pays les mêmes menaces que celles contre lesquelles nos soldats se battent à l’étranger » a dit Trump lorsqu’il a signé le décret au Pentagone. « Nous voulons uniquement accueillir dans notre pays ceux qui le soutiennent et qui aiment profondément notre peuple ».
Les ressortissants étrangers exclus des restrictions de l’ordre exécutif comprennent ceux « voyageant avec des visas diplomatiques, les visas Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, le visa C-2 pour l’Organisation des Nations Unies, et les visas G-1, G-2, G-3 et G-4 ».
Avec l’Iran, les six autres nations musulmanes implicitement visées à l’ordre exécutif de Trump sont l’Irak, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie et le Yémen.
Le décret de Trump a notamment mentionné les restrictions temporaires imposées aux ressortissants syriens entrant aux États-Unis.
« Je proclame par la présente que l’entrée des ressortissants de la Syrie en tant que réfugiés est préjudiciable aux intérêts des États-Unis et sera donc suspendue jusqu’à ce que j’ai déterminé des modifications suffisantes (Programme d’admission des États-Unis pour les réfugiés) de l’USRAP et veillé à ce que l’admission des réfugiés syriens soit conforme à l’intérêt national », selon le décret.
En ce qui concerne l’USRAP, le décret prévoit une période de 120 jours pour le secrétaire d’Etat et secrétaire de la Sécurité intérieure avec le directeur du renseignement national, pour procéder à un examen pouvant déterminer « quelles procédures supplémentaires devraient être prises pour veiller à ce que celles approuvées pour l’admission des réfugiés ne constituent pas une menace pour la sécurité et le bien-être des États-Unis, et devront être mises en œuvre ».
Pendant la campagne présidentielle 2016, Trump avait appelé à une interdiction d’entrée temporaire pour les musulmans de l’extérieur des États-Unis.
« Donald J. Trump appelle à un arrêt total et complet des musulmans entrant aux États-Unis jusqu’à ce que les représentants de notre pays comprennent ce qui se passe », a déclaré Trump dans un communiqué de presse le 7 Décembre 2015.
L’interdiction temporaire dans le décret du président Trump vendredi a déjà touché au moins une douzaine de passagers sur le transit aux États-Unis, selon CNN.