Il est assez curieux de la part d’un journal comme  Haaretz de faire appel à une armée de volontaire, lorsqu’on connait ses positions ? Toute la rhétorique  qui accuse spécifiquement les haredim (en oubliant les gauchistes, les arabes, les femmes se disant religieuses….)pour ne pas faire le service militaire est de plus en plus fragilisée.

Voici un extrait de Haaretz traduit en français :

Le débat sur l’après loi Tal se concentre maintenant sur  » le partage du fardeau. » La demande de «partager équitablement le fardeau » sonne mieux et n’est pas aussi menaçant que «le melting pot»,  qui pourrait entrainer au sein de Tsahal un dangereux mélange d’Arabes qui ressemblent à des Juifs.

Ce qui est vrai pour les Arabes est vrai pour les ultra-orthodoxes. La différence entre eux est la manière dont le consensus israélien judéo-les traite. La société juive en Israël est prête à souffrir et même  à soutenir l’exemption du service militaire pour les Arabes dans l’armée, tandis que que pour les haredim, cela est perçu comme une trahison et un péché contre la citoyenneté. Parce qu’il est «naturel» qu’un Arabe ne veut pas protéger un Juif, mais intolérable quand un Juif refuse de protéger un Juif. Nous pouvons, par conséquent, soupçonner aussi que la «permission» aux Arabes en ce qui concerne le service militaire découle non seulement de leur image comme une cinquième colonne, une branche locale de l’ennemi arabe, mais aussi parcequ’ils renforcent le sentiment d’ unité du peuple juif en Israël.

Celui-ci contient un paradoxe encore plus épineux: Les personnes qui exigent que les Arabes soient indépendants  perpétuent leur différenciation, tandis que les personnes qui exigent qu’ils soient inclus dans la loi rendent obligatoire le service militaire risquent des hostilités qui se nourrit d’une différenciation encore plus accentuée. Dans les deux cas, le coût du partage du fardeau est tout aussi intolérable.

Ce paradoxe peut être surmonté de deux manières. Au lieu de parler aussi de partager de fardeau, ou « service national civil, » il serait préférable d’adopter le terme «un service civil de solidarité. » Ce n’est pas une idée sémantique…… Il s’agit d’un changement qui ne concerne pas les Arabes, elle implique que les Juifs. Il nécessite la mise en place d’une armée professionnelle dont le prestige dépend de sa capacité à faire face aux menaces externes et non des compétences en tant qu’agent social ou éducatif. C’est une armée qui filtre soigneusement dans ses rangs ainsi que sa masse salariale pour ceux qui sont dignes et nécessaires à la sécurité d’Israël, et ce n’est plus un melting-pot dans lequel les citoyens sont fondus dans une identité collective.