Michael Herzog : « La probabilitĂ© d’accords de paix avec l’Arabie saoudite, l’IndonĂ©sie et mĂȘme la Syrie est dĂ©sormais plus Ă©levĂ©e »

Selon Michael “Mike” Herzog, ambassadeur d’IsraĂ«l Ă  Washington et fin connaisseur des dynamiques rĂ©gionales, la fenĂȘtre pour de nouveaux accords de paix au Moyen-Orient n’a jamais Ă©tĂ© aussi tangible depuis les Accords d’Abraham. Il estime que l’Arabie saoudite, l’IndonĂ©sie – et, de maniĂšre plus surprenante, la Syrie – pourraient rejoindre la dynamique de normalisation, si l’horizon politique israĂ©lien se stabilise.

Une diplomatie israélienne à la croisée des chemins

Dans un entretien accordĂ© Ă  des diplomates et analystes Ă  Washington, Herzog a soulignĂ© que les Ă©quilibres rĂ©gionaux post-7 octobre ont paradoxalement rapprochĂ© plusieurs États arabes et musulmans d’une approche plus pragmatique vis-Ă -vis d’IsraĂ«l.

« L’instabilitĂ© du Hamas, la peur d’une influence iranienne accrue et la pression amĂ©ricaine pour redessiner la carte rĂ©gionale ouvrent des opportunitĂ©s inĂ©dites », a-t-il expliquĂ©, selon The Jerusalem Post.

L’ambassadeur, considĂ©rĂ© comme l’un des diplomates israĂ©liens les plus respectĂ©s Ă  Washington, affirme que le monde arabe regarde IsraĂ«l non plus comme une menace, mais comme un partenaire stratĂ©gique contre l’axe Iran-Hezbollah-Hamas.

Riyad en ligne de mire

Le dossier saoudien reste le plus stratĂ©gique. Selon Herzog, les nĂ©gociations entre JĂ©rusalem, Riyad et Washington, suspendues aprĂšs le 7 octobre, n’ont jamais totalement cessĂ©.

« Le royaume saoudien a compris que son intĂ©rĂȘt est de consolider sa position rĂ©gionale avant l’élection amĂ©ricaine de 2026, et cela passe par un accord structurĂ© avec IsraĂ«l, soutenu par les États-Unis », confie-t-il.

L’enjeu : un pacte de sĂ©curitĂ© amĂ©ricano-saoudien, la relance du nuclĂ©aire civil saoudien sous supervision internationale, et une normalisation progressive avec IsraĂ«l — qui pourrait dĂ©buter par des projets Ă©conomiques et touristiques.

Selon des sources diplomatiques citĂ©es par Axios, le prince hĂ©ritier Mohammed ben Salmane attendrait un signal politique clair de JĂ©rusalem : un gouvernement capable d’assumer des gestes envers les Palestiniens, ne serait-ce que symboliques.

L’IndonĂ©sie en embuscade

Autre piste inattendue : l’IndonĂ©sie, plus grand pays musulman du monde.
Herzog a rĂ©vĂ©lĂ© que des discussions indirectes avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© entamĂ©es avant la guerre, notamment via les Émirats arabes unis et BahreĂŻn.
Jakarta, soucieuse d’attirer les investissements du Golfe et d’affirmer son rĂŽle diplomatique, pourrait s’inspirer du modĂšle marocain : normalisation graduelle, sans rupture idĂ©ologique, mais fondĂ©e sur des intĂ©rĂȘts mutuels.

Un haut fonctionnaire indonésien, cité par Reuters, aurait déclaré :

« L’IndonĂ©sie n’est pas prĂȘte pour une reconnaissance officielle, mais elle n’exclut plus le dialogue pragmatique. »

Et la Syrie ? Un scénario lointain mais stratégique

La mention de la Syrie dans les propos de Herzog a surpris. Mais selon lui, la situation interne du régime de Bachar el-Assad, dépendant économiquement de Moscou et militairement de Téhéran, pourrait à long terme rendre un accord de non-agression ou de déconfliction avec Israël envisageable.

« Ce n’est pas pour demain, mais mĂȘme Damas comprend que l’alignement total sur l’Iran l’enferme dans la ruine », a-t-il prĂ©cisĂ©.

Des contacts indirects via la Russie et les Émirats auraient dĂ©jĂ  permis de stabiliser certaines zones frontaliĂšres sur le Golan, dans un climat d’extrĂȘme prudence.

La condition clĂ© : l’horizon politique israĂ©lien

Herzog avertit néanmoins :

« Ces ouvertures ne se concrĂ©tiseront que si IsraĂ«l retrouve un horizon politique clair. Les pays arabes ont besoin de savoir qui parle au nom d’IsraĂ«l – et avec quelle vision. »

L’ambassadeur fait ici rĂ©fĂ©rence Ă  la fragilitĂ© du gouvernement israĂ©lien et aux divisions internes nĂ©es depuis le 7 octobre. Sans stabilitĂ© politique, aucune initiative diplomatique majeure ne pourra ĂȘtre signĂ©e, malgrĂ© la bonne volontĂ© rĂ©gionale.

Une nouvelle ùre des Accords d’Abraham ?

Deux ans aprĂšs la vague de normalisations avec les Émirats, BahreĂŻn, le Maroc et le Soudan, IsraĂ«l se trouve Ă  un moment charniĂšre.
L’objectif, pour Herzog, est clair : Ă©tendre la paix au-delĂ  des cercles dĂ©jĂ  favorables et prouver que le pays reste une force de stabilitĂ© et d’innovation, mĂȘme aprĂšs la guerre de Gaza.

« La paix n’est pas un rĂȘve naĂŻf. Elle est une nĂ©cessitĂ© stratĂ©gique », a-t-il conclu.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
© 2025 – Tous droits rĂ©servĂ©s