A environ 1.800 mÚtres au-dessus des hauteurs du Golan, se trouve le « Mitzpe Shlaguim », une terrasse dans la cour arriÚre de la Syrie à partir de laquelle Israël surveille tout mouvement de groupes djihadistes militaires, paramilitaires ou autres.
Le âHermon est la partie sud du massif de lâarriĂšre Liban dont le sommet (2814m) ne se trouve pas chez nous mais Ă la frontiĂšre entre le Liban et la Syrie. IsraĂ«l se contente dâun sommet plus modeste qui ne culmine quâĂ 2210 m, câest le ŚŚŠŚ€Ś Ś©ŚŚŚŚ (Mitzpe Shlaguim) ou la « tour dâobservation des neiges».
Si vous interrogez un IsraĂ©lien sur le âHermon, il vous rĂ©pondra Ski ! Mais le âHermon nâest pas quâun ensemble de piste de skis et de chemins de randonnĂ©es. Le âHermon est surtout un poste stratĂ©gique entre IsraĂ«l, le Liban et la Syrie.Â
Par temps clair, on a une vue imprenable sur le plateau du Golan, la rĂ©gion de la GalilĂ©e, du Kinneret et de lâautre cĂŽtĂ© jusquâĂ Damas ! Câest pour cela que le sommet du Mitzpe Shlaguim est un terrain militaire et un poste dâobservation :
Le «belvĂ©dĂšre», un grand fort avec de petites fenĂȘtres, des passages et des systĂšmes de surveillance Ă©lectronique est sur lâun des sommets du mont Hermon, culmine Ă une altitude de prĂšs de 2.800 mĂštres au-dessus du niveau de la mer et offre une vue Ă couper le souffle.
« Cet endroit a toujours eu une importance stratĂ©gique et il a toujours Ă©tĂ© important pour IsraĂ«l dây ĂȘtre positionné » dit le lieutenant-colonel Yariv Abnaim, commandant adjoint de la Brigade Hermon, en charge de la sĂ©curitĂ© dans toute la partie nord du Golan Ă la confluence des frontiĂšres de la Syrie, dâIsraĂ«l et du Liban.
Avant lâĂšre des satellites et des drones espions, le « Mirador » a Ă©tĂ© populairement connu comme les «yeux dâIsraĂ«l» qui constitue le point le plus Ă©levĂ© Ă partir duquel lâarmĂ©e pouvait voir les profondeurs de la Syrie et avertir dâune Ă©ventuelle avancĂ©e dâune division blindĂ©e sur le territoire dĂ©militarisĂ© depuis lâaccord de 1974 qui a pris fin officiellement au moment de la guerre de Kippour.
Six ans plus tĂŽt, IsraĂ«l avait conquis le plateau dans la guerre des Six Jours, mais cela nâavait pas aidĂ© Ă contrer lâavancĂ©e massive des blindĂ©s syriens ce 6 Octobre 1973.
Entre les vestiges visibles de la neige de lâhiver dernier, les sommets du Hermon sont parsemĂ©s de positions militaires israĂ©liennes et de la Force de lâobservation des Nations Unies (FNUOD), depuis lâapplication de ce quâon appelle la sĂ©paration des forces aprĂšs «lâAccord de GenĂšve».
Tous les six mois, lâONU renouvelle le mandat du contingent qui, depuis le dĂ©but de la guerre civile en Syrie il y a cinq ans, a Ă©vacuĂ© ses positions du cĂŽtĂ© syrien eu Ă©gard aux risques encourus, en particulier suite Ă lâenlĂšvement et la libĂ©ration subsĂ©quente de 43 Casques bleus fidjiens en 2014.
Dans la ville dâAl Hader, un village Druze soutenant le rĂ©gime de Bachar al-Assad et facilement visible depuis le « Mirador », toute la zone est sous le contrĂŽle des « rebelles modĂ©rĂ©s », avec lâarmĂ©e israĂ©lienne qui maintient des canaux de communication.
« La plupart des attaques venaient de Al Hader. Sa population soutient le rĂ©gime Assad » dit le responsable israĂ©lien, un gouvernement qui est soutenu par le groupe terroriste chiite du Hezbollah et de lâIran, deux des ennemis les plus notoires du pays depuis 25 ans.
AprĂšs 37 annĂ©es de calme presque total, les lignes dâarmistice sont affectĂ©es par des Ă©vĂ©nements «collatĂ©raux» de la guerre civile en Syrie, avec lâimpact occasionnel de roquettes erratiques, des attaques de rebelles djihadistes prĂ©mĂ©ditĂ©es et mĂȘme lâarrivĂ©e de milliers de blessĂ©s militaires et civils auxquels IsraĂ«l fournit «lâaide humanitaire».
Mais ce qui inquiĂšte lâarmĂ©e israĂ©lienne ce sont ces zones de commandes du Hezbollah.
«Le Hezbollah crĂ©e des groupes armĂ©s, pas toujours contre nous, aussi contre les rebelles » dit Abnaim dĂ©puis les hauteurs tout en dĂ©signant une petite colline oĂč il y a quelque temps quatre explosifs qui ont Ă©tĂ© placĂ©s contre une patrouille israĂ©lienne.
En 2015, il y a eu deux violents affrontements dans la région qui ont commencé avec la mort en Janvier de Jihad Mughnieh, le fils du chef de la branche armée qui est mort à Damas en 2008 avec cinq miliciens chiites du Hezbollah, et qui ont pris fin en Décembre avec un autre attentat contre Samir Kantar.
Tous deux animaient, selon le renseignement militaire, des branches armées crées par le Hezbollah pour harceler Israël.
Pour contrer leur influence sur le plateau, lâarmĂ©e de dĂ©fense dâIsraĂ«l (IDF) a créé ces derniĂšres semaines un corps de «coordination» avec la population civile syrienne et, selon certaines sources, aussi avec les combattants de « lâArmĂ©e syrienne libre » qui lutte contre le rĂ©gime dâAssad.
Selon le journal Yediot Aharonot, IsraĂ«l veut éviter de se laisser entraĂźner ou surprendre par le Hezbollah ou tout autre groupe liĂ© de lâĂtat islamique.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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