Osnath, victime israélienne : «Je veux embrasser le terroriste qui a tué mon pÚre »

Cet article risque de vous choquer, mais nous tenons Ă  ĂȘtre le plus objectif possible, et nous voulons vous faire partager toutes les rĂ©actions des familles des victimes israĂ©liennes face Ă  la prochaine libĂ©ration de 104 prisonniers dont beaucoup sont censĂ©s y rester Ă  vie dans les geĂŽles israĂ©liennes pour avoir commis des attentats sanglants contre les civils israĂ©liens.

Voici le tĂ©moignage d’une des victimes :

 » Beaucoup de familles des victimes ces derniers jours ont parlĂ© en mon nom, mais je ne cherche pas la vengeance. Je veux juste embrasser le gars qui a tuĂ© mon pĂšre, quand j’avais sept ans et demi. Mon nom est Osnat, j’ai 37 ans et je suis mĂšre, je travaille Ă  temps plein, et vit dans la communautĂ© Ă  Holon, je lutte chaque jour pour la classe moyenne.

Mon pĂšre est mort dans une fusillade lors d’une attaque terroriste dans le centre de JĂ©rusalem, Ă  l’intersection de Jaffa et King George, le 2 Avril, 1984. Les responsables de cet attentat sont Mustafa Ahmed, Rabia Amjad, Wasif Salha al Hussein et Youssef Hasin et deux autres terroristes connus comme Faisal et Ismail qui ont participĂ© Ă  la planification et l’exĂ©cution – l’un a Ă©tĂ© tuĂ©, et les autres se sont enfuis avant l’attaque. Les quatre ont Ă©tĂ© formĂ©s par le mouvement terroriste Naif, le Front dĂ©mocratique Hawatmeh, et sont venus en IsraĂ«l par Roch Hanikra avec des faux papiers. ArrivĂ©s au  centre de la capitale, ils ont commencĂ© Ă  tirer dans toutes les directions.

46 civils ont Ă©tĂ© blessĂ©s dans l’attaque. L’un d’eux, mon pĂšre, Udi Zimring, qui Ă©tait ambulancier dans la brigade des parachutistes est venu pour soigner les blessĂ©s gisant dans la rue, quand il a Ă©tĂ© abattu et il est mort en raison de ses blessures aprĂšs trois semaines d’hospitalisation. Il avait 34 ans quand il est mort, laissant derriĂšre lui ses parents, un frĂšre, ma mĂšre, qui avait 32 ans, et trois enfants: Moi, l’aĂźnĂ©e, sept ans et demi, mon frĂšre avait cinq ans et ma sƓur avait deux ans et demi.

Ces derniers jours, de nombreux proches des victimes ont parlĂ© en mon nom, depuis l’annonce de la libĂ©ration des prisonniers.

Il y a quelques annĂ©es, j’ai appris qu’un ami de mon pĂšre, qui travaillait Ă  la sĂ©curitĂ© des services gĂ©nĂ©raux, est allĂ© voir l’un des assaillants lors de l’attaque. Il est entrĂ© dans la salle d’interrogatoire et a rencontrĂ©, un garçon de 17 ans, ayant trĂšs peur, qui pleurait, en disant « personne n’est mort, non? Je ne vais rien avoir parce que personne n’est mort? « 

L’ami a dit qu’il Ă©tait tellement en colĂšre que la personne a prĂ©fĂ©rĂ© le remplacer par crainte de nuire Ă  l’enquĂȘte.

Quand j’ai entendu cette histoire, j’ai sentie une Ă©motion profonde. Je n’avais pas de colĂšre ou de dĂ©goĂ»t. Tout ce que je sentais est ce fort dĂ©sir d’embrasser le garçon. Le gars qui a tuĂ© mon pĂšre. Au lieu d’ĂȘtre en colĂšre, j’ai  senti la tristesse, la tristesse profonde. Comment ne pouvons-nous pas voir cette tragĂ©die? Ma tragĂ©die est Ă©troitement liĂ©e Ă  la tragĂ©die de l’enfant, c’est la tragĂ©die de toute cette rĂ©gion de fou.

La tragĂ©die aprĂšs l’attaque

En ces jours de vacances d’étĂ©, quand je regarde dans le parc, et que j’entends les cris de notre grande jeunesse jusqu’à 2h00 du matin, je pense Ă  cet enfant, au lieu de se rĂ©jouir, pour ces 17 ans, il a pris un fusil pour changer le monde. Mon monde et leur monde.

Beaucoup de haine et maintenant peut-ĂȘtre encore? Mais aussi le dĂ©sespoir et la peur? Comment se sĂ©parer de ses parents, ses frĂšres et sƓurs, ses amis, son avenir? Le garçon et son ami qui Ă©tait avec lui, ont Ă©tĂ© jugĂ©s et emprisonnĂ©s. Un an et un mois plus tard, en mai 1985, ils ont publiĂ© l’accord Jibril. Est-ce important? Est-il vraiment important d’ĂȘtre en prison ou pas? Quelle est l’importance ? Ils souffrent et souffrent pour le reste de leur vie ? Ne pas avoir d’enfants et ne pas les voir grandir? ƒil pour Ɠil.

Il semble Ă©trange, car il s’avĂšre qu’il y a ce besoin de vengeance chez de nombreuses personnes, mais il faut les rĂ©conforter. Pour moi, c‘est peut-ĂȘtre un jour oĂč je pourrais prendre dans mes bras ce type qui a tuĂ© mon pĂšre. Alors peut-ĂȘtre, qu’il pourrait devenir comme une mĂšre, une fille, une sƓur ou un orphelin. »


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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