Le ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne a déclaré que certains des téléphones de ses employés avaient été piratés par une application d’espionnage créée par la société de cybersécurité israélienne NSO Group.
C’est la suite d’un scandale qui dure depuis des mois à la suite d’une enquête menée par Front Line Defenders, Citizen Lab et Amnesty International. Le programme Pegasus s’est largement répandu dans le monde et, par conséquent, les téléphones d’activistes politiques, de journalistes et de hauts fonctionnaires ont été piratés. Ce n’est que récemment que Bennett a dû s’expliquer au président français, après la découverte du piratage des téléphones de toute l’élite française.
Le 8 novembre, on a appris qu’Israël suivait les militants des organisations palestiniennes de défense des droits humains. Trois des Palestiniens mis sur écoute par Pegasus travaillaient pour des organisations récemment déclarées terroristes par le ministre de la Défense, Beni Gantz. Quatre des six téléphones appartenaient à des résidents de Jérusalem et avaient des cartes SIM israéliennes vendues par Cellcom, Partner et HOT Mobile. Ainsi, il s’agit du premier cas confirmé d’espionnage par Pegasus de numéros israéliens. Les deux autres numéros sont enregistrés auprès de l’Autorité palestinienne.
« Nous nous sommes toujours attendus à ce que nos téléphones soient infiltrés par les autorités d’occupation et que tout ce que nous disons et envoyons soit surveillé. Mais maintenant, nous avons des preuves et des documents juridiques confirmant l’existence de cette invasion israélienne », a déclaré le ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne dans un communiqué.
La société de cybersécurité répond à toutes les attaques dont elle ne gère pas les programmes, mais les vend uniquement aux gouvernements afin de lutter contre la menace terroriste.
Israël va défendre l’exclusion de NSO des listes de sanctions du département américain du Commerce par la voie diplomatique. Le gouvernement israélien considère les logiciels comme un élément essentiel de sa politique étrangère et fait pression sur Washington, ont déclaré lundi deux hauts responsables israéliens.