Pour la première fois dans l’histoire de la France, un parti musulman participera aux élections. Avoué en 2012, le parti de « l’Union des Français musulmans démocrates» (UDMF) présentera ses candidats dans huit districts pour les élections cantonales de Mars.
Dans un pays où toute intervention des affaires communautaires dans la politique est considéré comme un coup porté à la République, le parti prétend représenter les musulmans et protéger leurs intérêts :
« Le parti essaie de donner une voix à la population, qui se trouve parmi les traditionnels partis politiques avec une volonté d’agir, » – a déclaré dans un communiqué l’UDMF. « Le pays a des démocrates-chrétiens, pourquoi ne pas avoir aussi une démocratie musulmane? » demande un des militants du parti, le correspondant Nagib AZERGUI .
Beaucoup de Français perçoivent la participation de l’UDMF dans les élections comme le début de la réalisation de l’intrigue du nouveau roman de Michel Houellebecq «Soumission» dans lequel il prédit la prise du pouvoir en France, par un parti musulman d’une manière démocratique avec l’aide de la communauté libérale. Avec l’annonce subséquente de la charia, ce livre a provoqué une controverse et s’est vendu à de nombreux exemplaires.
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Le parti « démocrate musulman » n’a pas encore parlé de la nécessité d’introduire la charia. Ils préconisent l’expansion des magasins traditionnels musulmans « halal » … « afin de créer de nouveaux emplois », et la levée de l’interdiction du port du foulard islamique dans les écoles et la création d’institutions financières islamiques, et surtout son combat contre Israël :
Pour retrouver cette crédibilité auprès de ces pays, il est donc important qu’un parti comme le nôtre, l’UDMF, bénéficiant de l’expérience de la Démocratie et de la laïcité, puisse exister dans la diversité des partis traditionnels et trouver écho dans un état de Droit comme la France.
Enfin, pour peser d’avantage dans la balance de ces pays Arabe, il faudra également revoir notre position quant au conflit actuellement en cours au Moyen Orient, profondément ancré dans l’identité panarabe.
La Palestine occupe une place centrale. Elle est une source de mobilisation constante. Actuellement, l’Europe peine à trouver une position à tenir sur la résolution de ce conflit ni même à mettre un frein à l’implantation des nouvelles colonies en Cisjordanie et dans la bande de Gaza (résolution 58/292 du 14 mai 2004 de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la notion de « territoire palestinien occupé, incluant Jérusalem-Est »).
Nous ferons campagne afin que la Palestine soit enfin officiellement reconnue comme pays par l’ONU et par la communauté européenne.
L’UDMF demandera la fin du blocus de Gaza, la libération des prisonniers politiques et que le peuple palestinien soit placé sous protection internationale pour éviter les massacres de civiles par l’armée israélienne.
Le Parti est petit – il n’a que 900 personnes, mais au cours du dernier mois, dans le sillage des événements entourant l’affaire de Charly Hebdo, il y a 200 nouveaux membres.
Les candidats de ce parti seront surtout dans la banlieue de Paris, Marseille, Nice, Lyon et Strasbourg.
« Les gens comprennent que notre parti est maintenant un fait de la vie politique en France » – a dit M. Najib OVOR Azergues ajoutant qu’il veut voir un candidat «musulman démocrate» à l’élection présidentielle en 2017.
Il semble que l’UMP a fortement inspiré ce nouveau parti : Pour rappel, l’UMP a lancé en 2011, une « Union des français musulmans » (UFM). D’après le communiqué annonçant sa création (à lire ici), ce groupe est né de la volonté de clarifier ce fameux débat.« Certains adversaires politiques ont essayé de faire croire à nos compatriotes français musulmans que ce débat [sur la laïcité] stigmatisait l’islam », annonce d’emblée le texte.