Brian Hook, un membre de la première administration de Donald Trump qui a servi sous George W. Bush, aurait été appelé à commencer à constituer le personnel du département d’État pour un nouveau mandat de Trump. Hook, connu comme un faucon majeur sur l’Iran qui a aidé à mener la campagne de « pression maximale » de sanctions, de sabotages et d’éliminations qui a caractérisé l’approche de Trump à Téhéran, a été nommé pour aider à superviser la formation d’une nouvelle équipe de politique étrangère, selon des rapports de Politico et de CNN.
Hook a Ă©tĂ© reprĂ©sentant spĂ©cial des États-Unis pour l’Iran et conseiller du secrĂ©taire d’État Mike Pompeo pendant les deux dernières annĂ©es de la prĂ©sidence de Trump, qui ont vu l’assassinat du gĂ©nĂ©ral iranien Qassem Soleimani et l’extension des sanctions dĂ©vastatrices destinĂ©es Ă provoquer un changement de rĂ©gime en Iran. Cette approche n’a finalement pas rĂ©ussi Ă faire tomber le gouvernement iranien, ni Ă le contraindre Ă rĂ©duire son soutien Ă son rĂ©seau de mandataires armĂ©s dans la rĂ©gion. Au lieu de cela, elle a fini par intensifier l’hostilitĂ© entre les deux pays tandis que l’Iran a intensifiĂ© son enrichissement nuclĂ©aire après le retrait de Trump de l’accord nuclĂ©aire de l’ère Obama. Â
En plus de son portefeuille sur l’Iran et de son travail sur les accords d’Abraham – l’ensemble d’accords dirigés par Jared Kushner qui visaient à « normaliser » les relations d’Israël avec le monde arabe aux dépens des Palestiniens – Hook était également le chef du personnel de planification des politiques du département d’État à l’époque où le département produisait des documents appelant l’administration Trump à aider à orchestrer une « réforme islamique ».
Avant de travailler pour Trump lors de son premier mandat, Hook avait critiquĂ© sa candidature. Hook Ă©tait l’un des cofondateurs de la John Hay Initiative , un groupe qui cherchait Ă contrer les tendances prĂ©tendument « isolationnistes » de l’establishment de la politique Ă©trangère amĂ©ricaine. En 2016, le groupe a publiĂ© une lettre signĂ©e par 121 experts rĂ©publicains en politique Ă©trangère dĂ©nonçant la candidature de Trump comme une menace pour la position de l’AmĂ©rique Ă l’étranger. Hook lui-mĂŞme n’a pas signĂ© la lettre mais avait fait d’autres dĂ©clarations critiques Ă l’égard de Trump, peu avant d’être nommĂ© au sein de son administration pour occuper le poste de directeur de la planification politique sous son premier secrĂ©taire d’État, Rex Tillerson.Â
Hook a également une vision agressive de longue date de la Russie, ce qui pourrait le mettre en porte-à -faux avec Trump, qui a promis une conclusion négociée rapide de la guerre en Ukraine. Depuis qu’il a quitté l’administration Trump, Hook a travaillé comme vice-président d’une société de capital-investissement new-yorkaise spécialisée dans les investissements internationaux.
Les opinions de Hook sur l’Iran pourraient finir par influencer l’approche de Trump envers ce pays. Bien que Trump et le vice-prĂ©sident Ă©lu JD Vance aient tous deux dĂ©clarĂ© qu’une guerre avec l’Iran n’était pas dans l’intĂ©rĂŞt de l’AmĂ©rique, Hook a mis en avant des politiques tout au long de son mandat qui augmentent la probabilitĂ© d’une telle issue. Sa nomination pourrait Ă©galement provoquer un affrontement entre les nĂ©oconservateurs et l’aile du Parti rĂ©publicain axĂ©e sur la retenue.Â
« L’approche de l’administration Trump envers l’Iran dépend beaucoup de la composition de son administration. Lors de son premier mandat, il s’est laissé convaincre par des gens comme Pompeo et John Bolton que l’Iran pouvait être sanctionné et réduit à l’oubli par la pression, mais cette approche était plus susceptible de provoquer une guerre qu’un accord », a déclaré Trita Parsi, vice-présidente exécutive du Quincy Institute for Responsible Statecraft. « Le point de vue iranien est que Trump lui-même veut conclure un accord, mais cela dépend de la nomination ou non des mêmes néoconservateurs que la dernière fois dans son administration. »
De son cĂ´tĂ©, le Premier ministre israĂ©lien Benjamin Netanyahu a promis de dĂ©truire le programme nuclĂ©aire iranien, un effort qu’il tentera probablement de faire accepter par les Etats-Unis. Dans un cycle d’attaques de plus en plus violentes, l’Iran devrait bientĂ´t riposter aux frappes aĂ©riennes israĂ©liennes du mois dernier qui ont tuĂ© quatre terroristes iraniens et un civil dans le pays.Â
Face à cette situation délicate, et malgré les déclarations de Trump et de Vance eux-mêmes sur leur volonté d’éviter un nouveau bourbier militaire au Moyen-Orient, la nomination potentielle de responsables bellicistes comme Hook est un signal qu’ils pourraient poursuivre une politique qui entraîne les États-Unis plus près de la guerre, quoi qu’il en soit.
« Il reste environ deux mois avant l’entrĂ©e en fonction de Trump et il est dans l’intĂ©rĂŞt de Netanyahou de crĂ©er une situation dans laquelle les options de Trump sont très limitĂ©es et oĂą toutes, Ă des degrĂ©s divers, soutiennent Netanyahou », a dĂ©clarĂ© Parsi. « Netanyahou peut intensifier ses attaques contre l’Iran, mais les Iraniens eux-mĂŞmes pourraient aussi dĂ©cider qu’ils doivent riposter maintenant contre IsraĂ«l, car les nĂ©oconservateurs, après la dernière attaque israĂ©lienne, soutiennent qu’il est assez facile de frapper l’Iran et que Trump devrait donc laisser IsraĂ«l finir le travail. »Â
« Une façon de convaincre Trump que ce n’est pas facile serait de frapper fort maintenant et d’envoyer le message qu’une guerre avec l’Iran serait sanglante et difficile, ce qui n’est pas ce que Trump souhaite. »
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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