Elle s’appelait Sarah Halimi (z’’l), elle est à ce jour une des dernières victimes d’un antisémitisme qui n’a jamais cessé d’exister depuis que le Peuple Juif existe en tant que tel.

Depuis l’apogée de discrimination et de violence subie avec la Shoah, les Juifs se sont, comme toujours, reconstruits pour reprendre une vie normale; avec l’étatd’Israël en guise de phare dans leur navigation sur les eaux pas toujours calmes du monde.

Les Juifs, malgré leurs nombreuses tentatives, ne sont pas assimilables aux autres nations. L’Histoire nous l’a démontré à plusieurs reprises.

La raison principale est que quoi que fassent les Juifs, ils seront toujours désignés comme les responsables, coupables de tout mal-être qui survient tout au cours de l’évolution de l’humanité.

La deuxième raison est que le plus grand danger pour la perte de l’identité juive et spirituelle du judaïsme, c’est justement l’assimilation.

Hachem a toujours voulu nous recentrer sur notre identité en nous rassemblant en tant que communauté, et ce de gré ou de force.

Ainsi, les évènements parfois tragiques poussent les Juifs à se rassurer en se rapprochant de la plus grande protection que chacun(e) d’entre eux connaît : son identité Juive.

Celle-ci est mise à mal régulièrement.

Il y a 11 ans, en Janvier 2006, l’acte antisémite le plus grave commis depuis la Shoah tuait Ilan Halimi (z’’l).

Une organisation, bien préparée, s’est orchestrée en France pour enlever, séquestrer, puis tuer un Juif pour la seule raison de son identité juive; identité qu’il n’avait jusque-là aucune raison de dissimuler.

Des dizaines de personnes impliquées, sous la direction d’un assassin dont le terme terroriste peut être associé sans le moindre doute.

Cette sombre affaire démontrait pourtant un fait indéniable. En effet,  une fois qu’Ilan fut enterré, le déroulement des faits s’est révélé être quasiment surréaliste : notamment sur le nombre de personnes qui savaient ce qu’endurait Ilan, et où il était!

Nous vivons dans un état de droits, et nous le devoir de nous demander ce qu’il fallait retenir de cet assassinat antisémite organisé.

Il paraissait à cette époque évident que les Juifs de France courraient tous un grand danger, car si le nom d’Ilan Halimi est aujourd’hui associé à ce fait, ça aurait pu être n’importe quel autre nom juif.

Nous pouvions alors réaliser que les actions entreprises pour sauver Ilan ont été vaines, et surtout peu ambitieuses. Que 24 jours de séquestration d’un jeune Juif aient pu se dérouler, en France, sans que les agresseurs en soient inquiétés, physiquement ou mentalement, est inconcevable.

Rien.

Le néant.

Tout d’un coup, en 2006, il n’y avait rien d’anormal à voir un Juif se faire tuer de la sorte.

Onze années plus tard, en 2017, après avoir enterré d’autres Juives et Juifs partis trop tôt sous les armes des antisémites, voilà qu’un nouveau fait surréaliste survient de nouveau.

Halimi (encore) de son nom, Sarah a subi une agression antisémite dont elle ne se relèvera pas.

Une situation dont le récit reflète, par les témoignages et les dires des plus proches de la victime, de manière invraisemblable avec cet antisémitisme meurtrier.

Si on se demandait comment Ilan avait pu finir ainsi sans qu’il soit sauvé, nous pouvons malheureusement en dire autant de Sarah.

Un acharnement violent et meurtrier, dans son propre appartement, qui a duré près d’une heure, alors que la police était présente et donc témoin, tout comme les nombreux habitants qui entendaient les faits se dérouler dans une totale impunité.

Alors que faut-il en penser ?

Pourquoi tant de réussite du côté de ces assassins ?

Pourquoi la mort triomphe-t-elle sur la vie ?

Sans apporter un quelconque jugement sur autrui, il est aujourd’hui évident que la responsabilité humaine a été mise en cause dans ces affaires.

Puisque nous parlions de responsabilité des Juifs dans un esprit antisémite, demandons-nous désormais ce que signifie cette notion.

Dans le meurtre de Sarah, personne n’est responsable de la volonté de l’assassin.

En revanche, la responsabilité sur une tentative de sauver Sarah Halimi (z’’l) est clairement établie, et relève un fait majeur, qui aurait dû déjà nous sauter aux yeux depuis Ilan.

Ce fait, c’est celui qui prouve une nouvelle fois que la France, à tout le moins elle, ne sait plus protéger ses Juifs,  voire ne « VEUT »  plus les protéger…

Une victime juive aujourd’hui, ne représente aucune menace.

Une victime juive est un cas à part, ne reflétant pas un danger sur les autres citoyens non-Juifs.

Une victime juive n’entraînera même pas une manifestation d’individus violents qui vont semer le trouble public.

Non, une victime juive aujourd’hui, est comme un chien écrasé.

Un peu triste, mais la vie continue, il n’y a rien de grave.

Et cela, peu importe les circonstances…

Quel sentiment affreux !

Nous, les Juifs, qui rêvons d’être les lumières du Monde, qui suivons la Torah comme guide pour nous améliorer et nous renforcer sans cesse dans les bonnes actions pour briller au milieu des autres nations, et qui voulons contribuer à l’amélioration de la vie sur la Terre…voilà que nous sommes considérés soudainement comme moins qu’un citoyen lambda.

En réalité, pas vraiment.

Une fois de plus, malgré que certains balayent d’un revers de leur main le lien qui unit un meurtre antisémite à Israël, je ne vois pas comment on ne peut pas le voir, là, sous nos yeux.

Il n’y a qu’un seul endroit au monde où les signes ostentatoires de notre judaïsme sont une fierté et dégagent un sentiment d’appartenance à notre environnement tout autour de nous.

Le seul endroit au monde où toute attaque antisémite fera la Une des journaux pour la dénoncer avec virulence.

Le seul endroit au monde où des moyens considérables sont faits pour protéger chaque Juif(ve).

Le seul endroit au monde où le Juif n’est plus un citoyen lambda mais un maillon d’une chaîne indestructible et vieille depuis le don de la Torah.

Cet endroit, c’est évidemment l’état Juif, Israël.

Tout comme l’invraisemblable se produit encore de nos jours avec la glorification de la Shoah, le meurtre de Sarah est aussi glorifié dans certains endroits du Monde.

Sarah Halimi (z’’l), qu’Hachem venge son sang, était une Tsadekette. Une femme que D.ieu a très certainement rappelé auprès d’elle pour l’aider dans sa mission de bénir Son Peuple et d’accélérer la Gueoula.

Toute réjouissance autour de son assassin n’enlèveront rien de la peine que ressentent sa famille et  ses proches, plongés dans la douleur, mais appelant à se rassembler pour propager l’information et dévoiler la réalité.

Une fois encore, les Juifs se rassemblent, pleurent, prient, s’interrogent, discutent, et se concentrent sur l’avenir.

C’est cela la réaction des Juifs.

Continuer à avancer pour ne plus que de tels faits arrivent.
Se renforcer dans les prières, et aussi dans la volonté d’améliorer des décisions politiques qui permettront de ne plus subir de tels drames.

Jean-Jacques Goldman écrivait dans sa chanson « Comme toi » l’histoire d’une autre Sarah, victime elle aussi d’antisémitisme, la Shoah.

Il raconte :

« Sa vie c’était douceur, rêves et nuages blancs.
Mais d’autres gens en avaient décidé autrement. »

Pourtant, les Juifs ont les moyens de ne plus laisser les autres décider de leurs vies.

Il n’y a que la vie en Israël qui offre cette possibilité.