Battus aux élections, que deviennent Royal, Mélenchon, Joly, Bayrou… ? “Le Nouvel Observateur” consacre un dossier aux grands brûlés de la politique.

“Comment trouves-tu Nicolas ?” Ces derniers temps, lorsque Carla Sarkozy téléphone aux amis de son mari, c’est la question qu’elle pose. L’ex-première dame s’inquiète. Pas pour elle. Bien sûr, d’après des proches du couple, elle a été “très affectée”. Elle a mal vécu la violence de la campagne. Elle a accusé le coup sous l’effet de la fatigue après plusieurs mois d’allaitement, mais elle serait plutôt soulagée depuis le départ de l’Elysée. Enfin, la voilà libre de penser à la sortie, à l’automne, de son prochain album, loin de la tension, de la pression quotidienne, loin des journalistes… Mais elle connaît son Nicolas. Elle sait que, malgré ses dires, il n’a jamais vécu que pour la politique. Aujourd’hui, elle craint qu’il ne s’ennuie. Elle n’est pas la seule.

La violence de la dépressurisation

Comment ses amis trouvent-ils “Nicolas” ? “Très en forme”, malgré une petite décompression juste après la passation de pouvoirs, selon Brice Hortefeux, Edouard Balladur, Luc Chatel ou Alain Minc, qui l’ont vu tout récemment. Ceux-là n’ont remarqué ni amertume, ni aigreur, ni signe de déprime. “Compte-tenu de la violence de la dépressurisation, il n’est pas mal du tout”, juge Minc. Il serait même “remonté” voire “pugnace”. Ils feraient mieux de me défendre. Attention, hein…”, a-t-il récemment lâché à propos de ceux qui réclamaient un “droit d’inventaire”.

Ceux qui le connaissent bien jugent qu’il est lui aussi soulagé. Mais pas pour les mêmes raisons que son épouse. “En réalité, il a eu très très peur d’une défaite humiliante, confie un ami. Le résultat final l’a apaisé”. Des résultats du second tour de la présidentielle, l’ex-chef de l’Etat n’a retenu que trois choses :

 1) il n’a pas été écrasé par Hollande ;
 2) son score est un peu meilleur que celui de Giscard en 1981 ;
 3) de tous les dirigeants européens balayés par la crise, il est celui qui s’en sort le mieux.

“Si je perds, vous n’entendrez plus parler de moi “

Certes, Sarkozy n’est, en théorie, pas du genre à revenir en arrière. “Il ne se retourne jamais. Il avance”, assure Franck Louvrier, son ancien conseiller presse à l’Elysée. “Il n’est pas dans l’esprit de se représenter”. Pour le moment… a-t-on envie d’ajouter. Il a un livre en projet. Mais “pas tout de suite”. Bien avant de quitter l’Elysée le 15 mai, Nicolas Sarkozy avait déjà envisagé sa vie d’après en cas de défaite.

Il avait même commencé de distiller, ça et là, ses remarques sur le sujet dès l’année 2008, quelques mois après son entrée en fonction ! “Si je perds, j’arrête tout et je ferai de l’argent”, lançait-il à ses proches. Au point que certains en déduisaient un peu hâtivement qu’il pourrait ne pas se représenter en 2012… Mais voilà, “faire de l’argent” intéresse-t-il vraiment Sarkozy au point de ne faire que ça ? “Il aime en avoir, mais ce n’est pas vraiment son truc, sinon il aurait fait autre chose”, remarque un proche.

Son score remet donc en question toutes ses déclarations passées comme celles qu’il avait faites en Guyane en janvier dernier. “Si je perds, vous n’entendrez plus parler de moi”, avait-il affirmé en “off” aux journalistes présents. Mais c’était à une époque où les sondages lui prédisaient une défaite cuisante… Aujourd’hui, la vie d’après reste à écrire. Et il faut s’occuper. Il envisage ainsi de reprendre son activité d’avocat mais uniquement pour des dossiers internationaux, malgré une pratique hasardeuse de la langue de Shakespeare…

“Nicolas, maintenant vous devez rester tranquille”

“Nicolas, maintenant vous devez rester tranquille”, lui enjoint régulièrement Edouard Balladur. “Attendez qu’on vienne vous chercher”. – “Oui, oui” répond tout aussi régulièrement l’ex-président. “Il s’inscrit dans une volonté de discrétion durable”, affirme Hortefeux. “Y arrivera-t-il ?”, plaisante alors Balladur. “Ce qui lui manque, c’est l’action, plus que la politique”, assure l’un de ses visiteurs. Sans doute.

Mais personne n’est tout à fait dupe. Personne n’est vraiment convaincu que ses diverses activités suffiront à combler cet appétit-là. Comme toujours, Sarkozy est partagé entre son intelligence et son tempérament. Pour qu’il ait une chance de revenir dans le jeu, sa raison lui commande de ne pas intervenir dans le débat public avant longtemps. Mais il piaffe.

Pour le moment, “il tourne en rond” et compense par une suractivité téléphonique le vide de son agenda que ne suffisent pas encore à remplir ses escapades pour voir le dernier film de Bernard-Henri Lévy, entendre Julien Clerc et rencontrer avec Aung San Suu Kyi, les parents de Florence Cassez ou Tony Blair. Le 4 juin, à peine rentré du Maroc, où il s’est retapé physiquement –jogging, tennis, natation- pendant plus de deux semaines dans une villa prêtée par le roi, Nicolas Sarkozy est déjà pendu au téléphone dans ses nouveaux bureaux de la rue de Miromesnil.

Il choisira sa voie fin novembre

Il s’enquiert du sort de ses anciens collaborateurs, de ses ministres. Il soutient les candidats en campagne et, le soir du second tour des législatives, il console les battus comme Claude Guéant ou Nadine Morano. Il reçoit tous ceux qui le lui demandent et “rappelle” même ceux qui n’ont pas cherché à le joindre… Avant de repartir, lundi 2 juillet pour le Canada dans le chalet de son ami Paul Desmarais, il a siégé au Conseil constitutionnel, à la surprise des Sages, qui ne l’attendaient pas de sitôt. En fin de semaine, direction le cap Nègre.

Bien malin qui peut dire aujourd’hui, ce que fera Nicolas Sarkozy. Il reçoit et parle beaucoup, mais ne se livre pas. “C’est la Pythie de Delphes, observe Brice Hortefeux. En sortant de chez lui, personne n’est capable de savoir ce qu’il va faire”. C’est seulement fin novembre qu’il y verra un peu plus clair. Un nouveau président de l’UMP sera alors en place et il en saura plus sur la stratégie des juges à son égard. C’est alors qu’il choisira sa voie.

Une sortie réussie

Carrière politique européenne ? Cela ne lui déplairait pas et certains de ses proches l’y poussent. En attendant, Nicolas Sarkozy regarde les prétendants se déchirer pour le contrôle du parti et ne veut surtout pas s’en mêler. En principe, il ne sera pas présent les 23 et 24 août à la première réunion de l’Association des amis de Nicolas Sarkozy, lancée par Hortefeux.

Une chose est sûre : depuis le 6 mai, Sarkozy n’a rien dit ou fait qui lui ferme les portes d’un retour en vue de la prochaine échéance présidentielle. Au contraire. Il a ménagé les conditions d’un éventuel retour. Le discours de la Mutualité et la commémoration du 8 mai 1945 en compagnie de François Hollande ne se voulaient pas seulement une sortie réussie. Ils étaient aussi la première étape d’une possible reconquête.

Ils étaient président, ministre ou député. Ils croyaient en leur destin. Ils ont mené campagne à un rythme effréné. Et, un jour, l’échec les a rendus ordinaires. C’est précisément ce qui leur semble anormal. Lire le dossier “Pour eux la vie s’est arrêtée…” dans “le Nouvel Observateur” du 12 juillet 2012.

Par Carole Barjon – Le Nouvel Obs

Nos autres sites sur Alyaexpress-News
  • Infos Israel News - Toute l'info en direct d'Israel
Lien  : https://infos-israel.news/
  • RAK BE ISRAEL - Les infos liées à toutes les bonnes nouvelles en Israel
Lien  : https://rakbeisrael.buzz/
  • CQVC - Recherche et analyses contre les fakes news !
Lien : https://cqvc.online/
  • Alyaexpress-News - Les infos de tous nos sites réunis :
Lien  : https://alyaexpress-news.com/
  • Ougasheli - La pâtisserie et la cuisine juive
Lien  : https://ougasheli.com/
  • Israel Chrono : Vente produits de la mer morte, produits judaïques, cadeaux Bar et Bat Mitsva .....et plein de nouveaux produits chaque jour à des prix imbattables !
Lien : https://israelchrono.com/