{Initialement publiĂ© sur le site Web dâ Abu Yehuda }
LâidĂ©e quâil devrait y avoir un Ătat juif souverain indĂ©pendant dans le monde est, pour minimiser le fait, controversĂ©e. Une grande partie de lâOccident Ă orientation europĂ©enne et certainement du Moyen-Orient arabe sây oppose. MĂȘme de nombreux Juifs de la diaspora ne le considĂšrent pas comme essentiel Ă la survie des Juifs, ou ne sont plus concernĂ©s par la persistance des Juifs en tant que peuple.
Mais les rĂ©cents Ă©vĂ©nements de la politique israĂ©lienne nous ont amenĂ©s Ă un carrefour. La direction que nous prenons maintenant sera critique pour la poursuite de lâexistence dâIsraĂ«l en tant quâEtat juif, et donc pour la survie du peuple juif.
Lâhistoire dâIsraĂ«l moderne peut ĂȘtre vue sous diffĂ©rents angles: religieux, gĂ©opolitique, militaire, ethnographique et peut-ĂȘtre dâautres. Une dimension est la lutte entre les Juifs qui ont rĂ©tabli lâĂtat juif aprĂšs plusieurs millĂ©naires de diaspora, et les Arabes dâ Eretz Yisrael et de la rĂ©gion environnante.
Jabotinsky, dans The Iron Wall (1917), a compris, bien avant le rĂ©tablissement de lâĂtat, quâil nây avait aucun moyen de faire des Arabes, des sionistes. Ils ne seront pas intĂ©ressĂ©s par le statut de minoritĂ© dans un Ătat juif, quels que soient les droits ou avantages Ă©conomiques que cela leur procure. Ils nâaccepteront lâimmigration juive et finalement la souverainetĂ©, a-t-il dit, que sâils nâont absolument pas le choix. Par consĂ©quent, le «mur de fer».
Mais Jabotinsky a Ă©galement exprimĂ© lâoptimisme selon lequel â si le mur Ă©tait vraiment imprenable â Ă un moment donnĂ©, les Arabes dĂ©cideraient quâil nây avait aucun espoir de se dĂ©barrasser des Juifs et quâils modĂ©reraient leurs demandes. Et puis « nous pouvons nous attendre Ă ce quâils discutent honnĂȘtement de questions pratiques, telles quâune garantie contre le dĂ©placement des Arabes, ou lâĂ©galitĂ© des droits pour les citoyens arabes [sic], ou lâintĂ©gritĂ© nationale arabe. »
Il sâest avĂ©rĂ© que Jabotinsky avait raison dans le premier cas et tort dans le second. Peut-ĂȘtre â aussi prudent quâil Ă©tait dans dâautres domaines â il ne se rendait pas compte quâil Ă©tait impossible de sĂ©parer la rĂ©sistance arabe de la haine juive mondiale et de lâantisionisme, et que des puissances extĂ©rieures (en particulier lâAllemagne nazie et plus tard lâUnion soviĂ©tique) le feraient. Adopter la cause arabe comme instrument de leurs programmes gĂ©opolitiques plus larges. Ou peut-ĂȘtre que nous nâĂ©tions tout simplement pas capables de construire un mur de fer assez haut ou assez fort.
En tout Ă©tat de cause, le rejet de la souverainetĂ© juive entre le fleuve et la mer par les Arabes dâ Eretz Yisrael nâa pas diminuĂ© avec le temps. Il a Ă©tĂ© alimentĂ© par le rejet du mufti de JĂ©rusalem nommĂ© par les Britanniques, al-Husseini, amplifiĂ© par lâadoption soviĂ©tique de lâOLP et lâhĂ©ritier de Husseini, Yasser Arafat. Il a reçu un coup de pouce massif de la dĂ©cision Ă©tonnamment stupide dâIsraĂ«l dâaccepter lâOLP en tant que reprĂ©sentant lĂ©gitime des Arabes palestiniens et de donner vie Ă son cadavre en signant les accords dâOslo et en invitant Arafat et sa coterie Ă retourner Ă Â Eretz Yisrael. Avec la crĂ©ation de lâAutoritĂ© palestinienne, la rĂ©alisation des premiĂšres Ă©tapes du « plan progressif » dâArafat», Le mur de Jabotinsky a Ă©tĂ© percĂ©. Il est devenu possible pour les Arabes dâimaginer enfin la fin de l â«occupation» juive de tout Eretz Yisrael .
Les citoyens arabes de lâĂtat dâIsraĂ«l ont suivi une trajectoire plus modĂ©rĂ©e que les Arabes des territoires, mais sa direction a Ă©tĂ© la mĂȘme. Lorsque lâĂtat a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© par Ben Gourion en 1948, il a Ă©tĂ© dĂ©fini comme un «Ătat juif», la rĂ©alisation du «droit naturel du peuple juif Ă ĂȘtre maĂźtre de son propre destin, comme toutes les autres nations, dans son propre Ătat souverain. .  » Dans le mĂȘme temps, la DĂ©claration dâindĂ©pendance affirmait que lâĂtat serait une dĂ©mocratie de style occidental,
⊠FondĂ©e sur la libertĂ©, la justice et la paix telles quâenvisagĂ©es par les prophĂštes dâIsraĂ«l; il garantira une Ă©galitĂ© complĂšte des droits sociaux et politiques Ă tous ses habitants, sans distinction de religion, de race ou de sexe; il garantira la libertĂ© de religion, de conscience, de langue, dâĂ©ducation et de culture; il protĂ©gera les Lieux Saints de toutes les religions; et il sera fidĂšle aux principes de la Charte des Nations Unies.
Il a Ă©galement explicitement invitĂ© les Arabes dâ Eretz Yisrael à «participer Ă lâĂ©dification de lâĂtat sur la base dâune citoyennetĂ© pleine et Ă©gale et dâune reprĂ©sentation appropriĂ©e dans toutes ses institutions provisoires et permanentes».
Je ne sais pas pourquoi Ben Gourion et les autres fondateurs nâont pas compris la nature fondamentalement contradictoire des promesses quâils ont faites dans la DĂ©claration dâindĂ©pendance. Comment les Juifs pourraient-ils ĂȘtre «maĂźtres de leur sort dans leur propre Ătat souverain» et continuer Ă promettre la pleine Ă©galitĂ© des droits politiques aux Arabes, qui sâopposeraient toujours avec vĂ©hĂ©mence Ă cet objectif?
Meir Kahane lâa soulignĂ© il y a quelques dĂ©cennies. La rĂ©ponse de lâestablishment sioniste a Ă©tĂ© de le chasser, lui et son parti, de la vie politique dans le pays, et mĂȘme de lâemprisonner.
Aujourdâhui, il y a quatre parties sur la Liste commune; trois sont des partis arabes et un est le Parti communiste arabo-juif. Tous les quatre sâopposent Ă lâidĂ©e dâIsraĂ«l en tant quâEtat juif. Ils sont Ă leur tour composĂ©s de diverses factions qui Ă©pousent tout, de lâislamisme au nationalisme palestinien et au panarabisme. Ces derniĂšres annĂ©es, le nombre dâArabes votant pour la Liste commune a augmentĂ© et, lors des derniĂšres Ă©lections, il a obtenu 15 siĂšges Ă la Knesset, ce qui en fait le troisiĂšme parti en importance de la Knesset.
Lâune des lois fondamentales dâIsraĂ«l â en fait, sa constitution â disqualifie quiconque «[nie] lâexistence de lâĂtat dâIsraĂ«l en tant quâĂtat juif et dĂ©mocratique», se livre Ă lâincitation au racisme ou soutient la lutte armĂ©e contre lâĂtat en sâasseyant. la Knesset. Mais la Cour suprĂȘme a insisté sur le niveau de preuve le plus Ă©levĂ© dans ces affaires et, par consĂ©quent, depuis 1965, aucun candidat ou parti arabe nâa Ă©tĂ© disqualifiĂ©. La Cour a Ă©tĂ© plus dure envers les Juifs, dans le cas de Kahane et de son parti, et plus rĂ©cemment, confirmant la disqualification de Baruch Marzel, Benzi Gopstein et Michael Ben Ari pour incitation au racisme.
Câest lĂ que nous sommes aujourdâhui. Nous avons avalĂ© la contradiction inhĂ©rente Ă la DĂ©claration dâindĂ©pendance et nous sommes confrontĂ©s aux brĂ»lures dâestomac politiques qui rĂ©sultent de nos efforts pour les digĂ©rer. Les plus modĂ©rĂ©s des Arabes et de la gauche israĂ©lienne trouvent lâidĂ©e dâun Ătat «juif» rĂ©prĂ©hensible et prĂ©fĂ©reraient quâIsraĂ«l soit un «Ătat de ses citoyens» comme les Ătats-Unis. La droite a adoptĂ© la Loi fondamentale: IsraĂ«l â lâĂtat-nation du peuple juif , pour expliquer la signification prĂ©cise du concept dâĂtat juif, et elle fait face Ă une forte opposition de la gauche et des Arabes, qui la considĂšrent comme antidĂ©mocratique. et raciste. Il sera presque certainement repris par la Cour suprĂȘme.
Aucun parti arabe nâa jamais fait partie dâune coalition au pouvoir, Ă la fois parce que les Arabes ne voulaient pas soutenir un gouvernement sioniste et que les partis juifs nâen voulaient pas. Cependant, en juillet 1992, une coalition de gauche de 62 siĂšges composĂ©e de travaillistes, de Meretz et de Shas (oui, Shas a rejoint une coalition de gauche!) A Ă©tĂ© soutenue Ă la Knesset par les voix de Hadash et dâun autre parti arabe, qui lâa maintenu en vie lorsque Shas a dĂ©missionnĂ© en novembre de la mĂȘme annĂ©e, et ils sont tombĂ©s Ă 56. Un arrangement similaire a Ă©tĂ© proposĂ© pour Blue and White et ses partenaires de coalition juifs proposĂ©s avec leurs 56 siĂšges. Les votes de la liste commune leur permettraient dâadopter une loi qui empĂȘcherait le Premier ministre Netanyahu de former le prochain gouvernement, et de former un gouvernement mĂȘme sâils nâauront pas Ă eux seuls les 61 siĂšges requis.
On ne saurait trop insister sur le degrĂ© auquel les personnes clĂ©s en bleu et blanc â ainsi que leur partenaire Avigdor Lieberman â ont une animositĂ© personnelle et politique contre Binyamin Netanyahu. Mais le fait quâils semblent prĂȘts Ă devenir redevables et totalement dĂ©pendants des partis antisionistes pour atteindre leur objectif de le forcer Ă sortir est choquant.
Un tel gouvernement donnerait en effet aux partis arabes antisionistes un veto sur toutes ses actions. Il ne serait certainement pas procĂ©dĂ© Ă lâextension de la souverainetĂ© dans la vallĂ©e du Jourdain ou aux communautĂ©s juives de JudĂ©e-Samarie. Elle tenterait certainement dâabroger ou dâĂ©masculer la loi sur lâĂtat-nation. Et on ne sait pas comment il rĂ©agirait aux provocations du Hamas ou du Hezbollah.
PrĂ©venir cela est le problĂšme immĂ©diat, mais il y en a un encore plus grand Ă lâhorizon: pour que lâĂtat dâIsraĂ«l puisse continuer Ă remplir sa fonction de force de soutien du peuple juif, il doit continuer dâĂȘtre un Ătat juif, constitutionnellement et essentiellement, et pas seulement un Ătat ordinaire qui se trouve avoir une majoritĂ© juive.
Quiconque ne soutient pas cet objectif ne devrait pas faire partie de lâorgane directeur de lâĂtat, quâil soit juif ou arabe.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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