L’ancien président américain Donald Trump aurait récemment déclaré à l’ancien Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou qu’il n’avait pas reçu de feu vert de Washington pour attaquer l’Iran. Cette révélation, rapportée par la chaîne israélienne N12, relance les débats sur la coopération sécuritaire entre les deux pays, mais aussi sur la marge de manœuvre d’Israël face à une menace existentielle. À l’heure où l’Iran franchit des seuils critiques dans son programme nucléaire, cette mise au point de Trump ne peut être prise à la légère.
Une relation forte mais pas sans limites
Pendant la présidence Trump (2016-2020), les relations entre Israël et les États-Unis ont atteint un sommet historique. Trump a reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël, déplacé l’ambassade américaine, soutenu la souveraineté israélienne sur le Golan, et surtout, retiré les États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien en 2018.
Mais derrière cette alliance stratégique, il existait une ligne rouge implicite : toute action militaire unilatérale israélienne contre l’Iran devait être coordonnée avec Washington. Trump, bien qu’extrêmement favorable à Israël, craignait qu’une attaque israélienne contre les installations nucléaires iraniennes n’entraîne les États-Unis dans une guerre régionale non désirée.
C’est dans ce contexte qu’il aurait dit à Netanyahou, selon N12 : « Vous n’avez pas le feu vert pour attaquer l’Iran. »
Un message clair, direct, mais aussi chargé de sous-entendus politiques.
Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile :
Depuis deux décennies, le régime iranien est perçu à Jérusalem comme la principale menace stratégique. Non seulement Téhéran finance et arme des organisations terroristes comme le Hezbollah au Liban, le Hamas à Gaza ou les milices chiites en Syrie, mais il développe un programme nucléaire de plus en plus avancé.
Israël considère que l’acquisition de l’arme nucléaire par l’Iran est une ligne rouge absolue. Selon les services de renseignement israéliens, Téhéran pourrait obtenir suffisamment d’uranium enrichi pour une bombe en quelques mois. La doctrine sécuritaire israélienne repose donc sur le principe du « ne jamais laisser faire ».
L’échange entre Trump et Netanyahou révèle toute la complexité de cette doctrine : Israël veut pouvoir agir de manière autonome, mais reste en grande partie dépendant du soutien militaire, diplomatique et stratégique des États-Unis.
Trump, stratège ou frein à l’action ?
Certains analystes israéliens estiment que Trump, malgré sa rhétorique musclée contre l’Iran, a en réalité freiné Israël dans ses velléités offensives. Sa stratégie de « pression maximale » reposait sur des sanctions économiques et l’isolement diplomatique, pas sur une guerre ouverte.
Netanyahou, de son côté, aurait espéré que les États-Unis mènent eux-mêmes une action militaire ciblée, ou du moins soutiennent une frappe israélienne contre les sites nucléaires iraniens. La réponse de Trump fut un refus poli mais ferme.
Ce refus n’a toutefois pas empêché Israël de poursuivre ses opérations clandestines contre l’Iran : assassinats ciblés de scientifiques nucléaires, cyberattaques, sabotages, et frappes régulières contre des convois d’armement en Syrie.
Une autonomie stratégique en question
L’un des grands enseignements de cette déclaration est la question de l’indépendance stratégique d’Israël. Peut-il vraiment frapper l’Iran seul ? Techniquement, la réponse est oui. L’armée de l’air israélienne est capable de mener une opération longue portée avec ravitaillements aériens, missiles à longue portée et drones.
Mais les conséquences géopolitiques d’une telle frappe sont majeures : réponse iranienne sur Israël, guerre avec le Hezbollah, attaques sur les ambassades, flambée des prix du pétrole, tensions avec les grandes puissances…
Sans le soutien actif – ou du moins l’aval tacite – des États-Unis, Israël se retrouve dans une position délicate. D’un côté, l’Iran progresse ; de l’autre, une action militaire mal préparée pourrait avoir des effets dévastateurs.
Que signifie cela aujourd’hui ?
Même si Donald Trump n’est plus président, ses propos ont une portée actuelle. Il est l’un des principaux candidats pour l’élection présidentielle américaine de 2024. Son influence sur les républicains, sur les donateurs pro-israéliens et sur une partie de l’électorat juif américain est considérable.
Le message à Netanyahou peut donc être lu comme une mise en garde électorale : Trump veut apparaître comme l’ami fidèle d’Israël, mais pas à n’importe quel prix. S’il revient au pouvoir, il pourrait chercher à reprendre le contrôle total de la stratégie régionale, en évitant les initiatives unilatérales israéliennes.
La position actuelle de Jérusalem
Du côté israélien, le gouvernement de Benjamin Netanyahou continue de marteler que toutes les options sont sur la table, y compris une frappe militaire. Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, et le chef du Mossad, David Barnea, ont tous deux affirmé que l’Iran ne sera pas autorisé à devenir une puissance nucléaire.
Israël a multiplié les exercices militaires simulant une frappe contre des installations éloignées, y compris des manœuvres conjointes avec les forces américaines. Il s’agit autant de dissuasion que de préparation réelle.
Mais les propos de Trump rappellent qu’Israël ne peut pas agir sans prendre en compte l’équation américaine.
L’opinion publique israélienne
Les Israéliens, largement unis sur la menace iranienne, sont plus partagés sur la manière d’y faire face. Une majorité soutient l’idée que l’État hébreu doit être prêt à agir seul si nécessaire, mais une large partie de l’opinion reconnaît que l’alignement avec Washington reste vital.
Les révélations de N12 ont donc généré un débat vif : certains accusent Trump d’avoir trahi la confiance d’Israël en freinant une frappe ; d’autres le remercient d’avoir évité une escalade incontrôlable.
Conclusion : l’équilibre fragile d’une alliance
La phrase « Vous n’avez pas le feu vert pour attaquer l’Iran » résonne comme un rappel brutal des limites de l’alliance américano-israélienne, même aux périodes les plus favorables. Elle souligne la difficulté pour Israël de préserver à la fois son indépendance stratégique et sa relation privilégiée avec Washington.
Mais elle révèle aussi que, malgré tout, Israël continue de tracer sa propre voie, en combinant diplomatie, technologie et opérations secrètes pour contenir l’Iran.
Le dialogue stratégique entre Israël et les États-Unis est plus que jamais crucial. Et dans ce jeu d’équilibres, une chose est sûre : Israël ne permettra jamais qu’un régime appelant à sa destruction obtienne l’arme nucléaire. Avec ou sans feu vert.
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