Source : Après les accusations, les explications. Comment un pilote de l’armée de l’air d’Israël travaille-t-il pour viser uniquement un terroriste sans causer la mort de Palestiniens innocents ? Quels paramètres doit-il prendre en compte avant de décoller ? Tour d’horizon des dilemmes auxquels doivent faire face les pilotes de Tsahal pour protéger la vie des civils israéliens sans porter atteinte aux civils palestiniens.
Le mois de mars 2012 a été marqué par une nouvelleescalade de la violence. Les terroristes palestiniens ont tiré plus de 200 roquettes contre les localités du sud d’Israël tandis que l’aviation israélienne a procédé à 24 tirs ciblés dans la bande de Gaza, tuant 26 terroristes. 4 civils ont perdu la vie dans des dommages collatéraux.
Aujourd’hui, nous vous proposons de vous faire découvrir les méthodes de travail de l’une des bases les plus secrètes de Tsahal : celle de l’escadron des Hammers, quartier général des avions de combat F15. Les pilotes et les officiers de cet escadron sont les seuls à décider de l’éventualité d’un raid contre l’une des cibles listées dans la base de données de l’armée israélienne qui recense tous les entrepôts d’armes ou sites de lancements de roquettes dans la bande de Gaza.
En raison des milliers de tirs de roquettes par des organisations terroristes au cours des dernières années, les pilotes et les officiers des renseignements ont appris à se familiariser avec ces cibles. De fait, ils sont les premiers à réagir en cas de menace contre la vie d’Israéliens ou en réponse à une attaque terroriste.
«Nous sommes là pour être la première ligne de défense des citoyens de l’État d’Israël», explique ainsi un pilote de l’escadron.
Avant de partir en mission, les pilotes ont droit à un débriefing pour les informer des dernières évolutions dans le territoire palestinien et ainsi éviter de blesser des civils lors des frappes aériennes.
«On doit travailler de façon ordonnée et en conformité avec les procédures avant d’effectuer une frappe, peu importe la cible », assure le lieutenant Shlomi, pilote de combat.
«En outre, il y a toujours un drône (avion sans pilote) dont l’objectif est de s’assurer que les civils ne sont pas dans la zone de danger», ajoute-t-il.
«Quand je regarde les informations après ma mission et que je vois qu’il n’y a pas eu de victime civile, j’ai la sensation d’avoir accompli mon devoir.»
Malheureusement, des civils se trouvent souvent à proximité de la cible.
Les pilotes ont l’obligation de mettre tout en œuvre pour épargner la vie de victimes innocentes. Le Hamas cache ses armes, rampes de lancement et munitions dans les zones d’habitations civiles, sous les écoles et jusque dans les mosquées du territoire, forçant les pilotes de Tsahal à s’aventurer au plus profond de la bande de Gaza pour faire cesser les attaques de roquettes sur le sud d’Israël.
«Notre mission nécessite une grande prudence. C’est un peu comme travailler avec des pincettes, nous devons être très prudents et vigilants», explique le Lieutenant Amir, un chef d’escadron d’une autre base de l’aviation israélienne.
Une hésitation, même de quelques secondes, peut donner lieu à un nouveau tir de roquettes sur Israël. Il arrive que les pilotes annulent une opération qui mettrait en danger la vie de Palestiniens innocents, même si cela implique de renoncer à des frappes ciblées de première importance.
D’ailleurs, afin de protéger les sites de lancement des frappes préventives de l’armée de l’air israélienne, le Hamas envoie des enfants jouer à proximité des zones de tirs de roquettes elles-mêmes situées à proximité des écoles, des terrains de jeux, des hôpitaux ou des mosquées.
Les pilotes de l’armée de l’air disposent des meilleures technologies et outils d’analyse pour observer la situation à bord de leurs avions. Mais la décision finale leur revient. Une série de questions leur passe par la tête : «Le terroriste s’apprête-t-il à tirer une roquette?», «Les gens autour de lui sont-ils impliqués ou non dans cette attaque terroriste?», «Combien de personnes sont présentes?», «Y-a-t-il des bâtiments civils à proximité?»
Autant d’interrogations pour au final servir un seul et même but : protéger la vie de tous les civils, qu’ils soient israéliens ou palestiniens.