Le lauréat du prix français le plus prestigieux dans le domaine littéraire – le Prix Goncourt – a été l’écrivain français d’origine algérienne Kamel Daoud pour son roman «Houris», consacré à la période de la guerre civile et à la propagation du terrorisme en Algérie. Le roman a été interdit de publication et de vente en Algérie.

En raison de la publication du roman, la maison d’édition Gallimard a été suspendue de sa participation au Salon du livre algérien, prévu dans quelques jours. Les autorités algériennes ont considéré que le contenu du roman contredisait la « Charte de la paix et de la réconciliation nationale » algérienne, qui interdit « l’exploitation du thème de la tragédie nationale », c’est-à-dire les événements de la guerre civile de 1992-2002, qui prétendaient la vie de 60 à 200 000 personnes.

La loi prévoit des peines de trois à cinq ans d’emprisonnement et une amende de 250 000 à 500 000 dinars. 

Daoud avait déjà regretté l’interdiction de son livre en Algérie : « Mon livre est lu en Algérie dans une édition piratée. Malheureusement, il n’y sera pas publié.

Dans le roman , l’auteur explore les horreurs de la décennie noire en Algérie, une période des années 1990 où le pays a sombré dans la violence et l’effusion de sang. Au centre de l’intrigue se trouve une femme nommée Ob, une femme enceinte mutilée à la suite d’un attentat terroriste, qui a miraculeusement survécu au hachoir à viande de la guerre civile, qui raconte sa tragédie à son enfant à naître.

Daoud, né en 1970 dans la ville de Mostaganem, dans l’ouest de l’Algérie et qui a reçu la nationalité française il y a plusieurs années du président français, a travaillé pendant de nombreuses années comme journaliste au journal Le Quotidien d’Oran et chroniqueur au Point, écrivant sur les questions les plus urgentes en Algérie et au Moyen-Orient, se faisant de nombreux ennemis par sa plume acérée et ses critiques de l’injustice.

En 2014, il remporte le prix Goncourt du meilleur premier roman avec son livre L’Enquête Meursault, une adaptation de L’Étranger d’Albert Camus sous un nouvel angle.