Alors que les tensions avec l’Iran atteignent un niveau critique et que les discussions sur une potentielle attaque militaire israélienne refont surface, le journaliste et expert du monde arabe Zvika Yehezkeli propose une alternative qui secoue les certitudes. Selon lui, il n’est pas nécessaire de frapper militairement Téhéran pour neutraliser la menace. Il affirme qu’il existe une meilleure solution, plus efficace et plus durable.
Une déclaration qui relance le débat stratégique en Israël : faut-il privilégier la force directe, ou mener une guerre silencieuse, intelligente, et fondée sur l’usure intérieure du régime iranien ?
Un expert respecté, une voix alternative
Zvika Yehezkeli n’est pas un pacifiste naïf. Ancien officier du renseignement et aujourd’hui journaliste spécialisé dans le monde musulman, il est considéré comme l’un des plus fins connaisseurs du régime iranien et de ses failles internes. Sa connaissance approfondie des sociétés arabes et musulmanes lui confère une crédibilité certaine.
Dans un entretien télévisé remarqué, il a déclaré : « Nous n’avons pas besoin de bombarder l’Iran pour le neutraliser. Le régime se fissure de l’intérieur. Il suffit d’amplifier les failles. »
Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile :
Cette déclaration va à contre-courant des discours dominants, mais elle mérite attention. Car Yehezkeli ne nie pas la menace : il affirme simplement que la force n’est pas toujours le moyen le plus intelligent d’y répondre.
La fragilité du régime iranien
L’argument principal de Yehezkeli repose sur un constat lucide : le régime iranien est déjà en crise profonde. L’économie s’effondre sous le poids des sanctions, la jeunesse est en rébellion ouverte, les minorités ethniques s’organisent, et les mouvements féminins gagnent en audace. Le pouvoir religieux, discrédité, se maintient uniquement par la répression.
Dans ce contexte, une attaque israélienne pourrait paradoxalement renforcer la cohésion du régime autour de l’ennemi extérieur, relégitimant les gardiens de la révolution et noyant les protestations internes. À l’inverse, une stratégie de pression ciblée, combinée à un soutien aux dissidents, pourrait faire chuter le régime sans guerre ouverte.
L’option des opérations clandestines
Selon Yehezkeli, Israël a déjà démontré sa capacité à frapper l’Iran sans déclaration de guerre. Les assassinats de scientifiques nucléaires, les cyberattaques contre les installations d’enrichissement, les explosions mystérieuses dans les dépôts de munitions, tout cela a affaibli le programme nucléaire iranien sans déclencher de guerre totale.
Cette stratégie dite de « l’ombre » permet à Israël de gagner du temps, de semer le doute au sein des cercles du pouvoir iranien, et d’agir de façon chirurgicale. Zvika Yehezkeli prône le renforcement de cette approche, avec l’appui logistique des alliés occidentaux et des États arabes modérés.
Soutenir la population iranienne, pas la bombarder
Un autre aspect clé de la « meilleure solution » de Yehezkeli concerne le peuple iranien lui-même. Contrairement à la propagande du régime, les Iraniens ne sont pas hostiles à Israël, bien au contraire. De nombreux mouvements citoyens se disent favorables à un changement de régime et expriment leur rejet de la théocratie.
Frapper militairement l’Iran, selon Yehezkeli, reviendrait à punir le peuple au lieu de ses dirigeants. Une stratégie plus fine consisterait à :
soutenir discrètement les mouvements démocratiques,
diffuser massivement des informations dans la société iranienne via les réseaux sociaux et satellites,
aider les exilés à organiser une résistance structurée.
C’est là une guerre d’information et de moral, plutôt qu’un choc frontal.
L’Iran, vulnérable de l’intérieur
Les récents soulèvements contre le port du voile, les grèves économiques, les tensions interethniques au Kurdistan et au Baloutchistan, les luttes internes au sein du clergé chiite : tous ces éléments montrent qu’une attaque bien ciblée sur les failles internes du régime peut faire plus de dégâts qu’un raid aérien.
Zvika Yehezkeli propose que l’État d’Israël établisse un commandement stratégique parallèle, chargé exclusivement de la guerre non conventionnelle contre l’Iran : sabotage, déstabilisation économique, guerre psychologique, cyber-influence, etc.
Une approche soutenue par des alliés
De plus en plus de voix aux États-Unis et en Europe rejoignent l’analyse de Yehezkeli. Même au sein des pays arabes, l’idée d’un effondrement interne du régime est préférée à une guerre régionale, trop risquée pour les économies du Golfe.
Les accords d’Abraham ont ouvert la voie à une coopération sécuritaire régionale sans précédent. Israël, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l’Arabie saoudite (en coulisse) partagent le même objectif : neutraliser l’Iran sans déclencher une conflagration. La solution Yehezkeli s’inscrit dans cette logique.
Pourquoi maintenant ?
La proposition de Yehezkeli arrive à un moment crucial. Téhéran accélère l’enrichissement d’uranium, multiplie les provocations en mer Rouge et en Syrie, et tente de contourner les sanctions avec l’aide de la Chine et de la Russie. La fenêtre pour agir efficacement se réduit chaque jour.
Mais agir ne veut pas nécessairement dire bombarder. Cela peut aussi signifier étouffer lentement le régime, en le privant de légitimité, d’oxygène économique et de crédibilité régionale.
L’opinion publique israélienne est-elle prête ?
Il est vrai que le public israélien est plus réceptif à des réponses fortes et visibles, dans une culture où la dissuasion est une valeur fondamentale. Mais l’expérience des dernières décennies montre que les frappes massives ne règlent pas tout. L’Irak, la Syrie, le Liban – tous ces fronts ont démontré qu’une guerre conventionnelle peut parfois créer plus de chaos que de solution.
Zvika Yehezkeli appelle donc les Israéliens à penser stratégiquement, au-delà de la réaction émotionnelle, et à faire confiance aux capacités d’infiltration et d’influence d’Israël. L’objectif n’est pas la vengeance, mais la stabilité durable.
Conclusion : L’intelligence contre la force
L’analyse de Zvika Yehezkeli ouvre un chemin alternatif, qui mérite d’être exploré. Dans un monde où la guerre évolue, la force brute n’est plus toujours la meilleure réponse. L’intelligence, la patience, la technologie et l’action clandestine sont aujourd’hui les armes les plus puissantes d’Israël.
Le message est clair : la dissuasion ne passe pas nécessairement par les bombes. Elle passe par la capacité à rendre l’ennemi incapable d’agir, à l’isoler, à le miner de l’intérieur. Face à l’Iran, le choix stratégique ne sera pas entre guerre ou paix, mais entre efficacité et émotion. Et sur ce terrain, Yehezkeli nous rappelle que la sagesse est parfois la plus grande force.
Nous utilisons des cookies sur notre site Web pour vous offrir l'expérience la plus pertinente en mémorisant vos préférences et vos visites répétées. En cliquant sur « Accepter », vous consentez à l'utilisation de TOUS les cookies.
Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience lorsque vous naviguez sur le site Web. Parmi ces cookies, les cookies classés comme nécessaires sont stockés sur votre navigateur car ils sont essentiels pour le fonctionnement des fonctionnalités de base du site Web. Nous utilisons également des cookies tiers qui nous aident à analyser et à comprendre comment vous utilisez ce site Web. Ces cookies ne seront stockés dans votre navigateur qu'avec votre consentement. Vous avez également la possibilité de désactiver ces cookies. Mais la désactivation de certains de ces cookies peut avoir un effet sur votre expérience de navigation.
Les cookies nécessaires sont absolument essentiels au bon fonctionnement du site Web. Cette catégorie comprend uniquement les cookies qui garantissent les fonctionnalités de base et les fonctions de sécurité du site Web. Ces cookies ne stockent aucune information personnelle.